Je viens de terminer ce livre et j'ai beaucoup aimé. Une histoire entre des adolescents au banc de la société, qui défient la vie en plongeant le long de la corniche Kennedy dans les faubourgs de Marseille, et un commissaire chargé de cette zone du littoral et qui les observe.
Il y a beaucoup de violence dans ce livre, beaucoup de réalisme, mais on s'attache à ces jeunes, à cette bande, " Les petits cons de la Corniche " on ne sait pas les nommer autrement.
Je vous laisse découvrir l'atmosphère de ce livre, dans ce court extrait, très représentatif.
- les petits cons de la Corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre 13 et 17, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête: on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison.
Nul ne sait comment cette plate-forme ingrate, nue, une paume, est devenue leur carrefour, le point magique d'où ils rassemblent et énoncent le monde, ni comment ils l'ont trouvée, élue entre toutes et s'en sont rendus mâitres ; et nul ne sait pourquoi ils y reviennent chaque jour, y dégringolent, haletants, crasseux et assoiffés, l'exubérance de la jeunesse excédant chacun de leur geste, y déboulent comme si chassés de partout, refoulés, bléssés, la dernière connerie trophée en travers de la gueule; mais aussi, ça ne veut pas de nous tout ça déclament-ils en tournant sur eux-mêmes, bras tendu main ouverte de sorte qu'ils désignent la grosse ville qui turbine, la cité maritime qui brasse et prolifère, ça ne veut pas de nous, ils forcent la scène, hableurs et rigolards, enfin se déshabillent, soudain lents et pudiques, dressent leur camp de base, et alors ils s'arrogent tout l'espace.
Lisez le, je vous le conseille. Marie-Noëlle