C'est dans le cadre d'une animation ayant pour thème: "Marseille, ville européenne de la culture et ses auteurs" que j'ai découvert ce roman.
Le résumé: Il s'agit d'un roman historique qui raconte la peste survenue à Marseille en 1720.
Pietro Della Staria, fils d'un riche armateur Toscan, part pour Marseille afin de rejoindre Jean-Baptiste Estelle, armateur et premier échevin de la ville. Venu pour parfaire ses apprentissages, le jeune Pietro s'habitue très vite à cette grande ville, fréquentant salons et réceptions, rencontrant nobles et riches bourgeois et s'éprenant de la Vuissane, prostituée de luxe dans une maison "close".
Malgré la déclaration de sept morts à son bord, le Grand Saint Antoine en provenance de Syrie, entre dans le port de Marseille avec l'autorisation de J.B Estelle. Ce grand navire, chargé de riches étoffes, représente une belle fortune que Le riche J.B. estelle ne voudrait pas risquer. La mise en quarantaine au Lazaret du navire n'est pas suffisamment surveillée et la marchandise de contrebande est débarquée sans aucune précaution. Aucun contrôle sanitaire sérieux est mis en place entre l'équipage et les marseillais, notamment les prostituées.
Le 20 juin, une première victime est notée mais on ne sait pas encore que c'est la peste. Il faut attendre le 9 juillet pour déclarer l'arrivée de la peste.
Ce fléau se développe et chaque jour c'est un millier de personnes qui meurt. La peste s'étend en Provence, le Grand Saint Antoine est brulé et son capitaine est incarcéré au chateau d'If.
Le jeune Pietro fait preuve de courage en étant à la tête d'une équipe de forçats qui font disparaître les corps pestiférés, on les appelle "les corbeaux".
Mon avis: Ce récit, mené par le héros Pietro Della Satria, est écrit à la 1ère personne; ce qui rend le récit très vif et prenant.
Dans un style est agréable et fluide, le récit se découpe en plusieurs étapes: l'arrivée de la peste, son expansion qui va ravager la ville et le recul de l'épidémie.
En fin de récit, le narrateur juge sévèrement la classe bourgeoise dont il est issu. Il montre bien que l'appât du gain a eu les conséquences malheureuses qui sont bien connues.
Pour en savoir plus: Pour Marseille la peste était une menace permanente car cette ville était en liaison fréquente avec le Proche-Orient où cette maladie était endémique.
Si La peste de 1720 a fait 40 000 morts sur 80 000 marseillais mais aussi 120 000 sur 400 000 provencaux, celle de 1580 fut plus meurtrière.
Heureusement, un système est progressivement mis en place et montre son efficacité puisqu’en 1720, Marseille n'a pas connu d'épidémie depuis soixante ans. Cette protection repose d'une part sur un cordon sanitaire mis en place à l'échelle méditerranéenne avec délivrance de patentes dans les ports du Levant et d'autre part sur un bureau de santé composé d’intendants qui décident de la durée de la mise en quarantaine pour l'équipage, les passagers et les marchandises, tout ceci étant très bien décrit dans le récit de H. Coupon.
La peste à Marseille en 1740 est très bien détaillée et documentée sur Wiki, je vous conseille de lire l'article si ce sujet historique vous intéresse.