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La librairie de la place aux herbes de Eric de KERMEL ♥ ♥


      Une couverture  pleine de couleurs fraîches, un titre qui attire une amatrice de livres, une préface de Erik Orsenna et le tour est joué pour moi de découvrir Uzès et de nombreux titres de livres.

      Une femme, Nathalie professeur de littérature à Paris, en a assez de la vie en ville. Elle trouve dans la très belle cité d'Uzès (où elle passait des vacances avec son mari, Nathan et ses enfants adultes aujourd'hui) une librairie à vendre... Elle débute avec entrain sa reconversion et sa seconde vie !

      Sa culture littéraire et sa passion lui permettent d'accrocher les gens et de leur faire du bien. Elle va faire 10 belles rencontres et proposer des livres qui vont aider ses lecteurs. Une sélection qui m'a enchantée.

       De très belles histoires de personnes, avec des degrés d'émotions différents; des parcours de vie différents; des remises en cause; des retrouvailles après des années de silence; des reconversions... 
     

        Pour moi qui ai découvert la lecture sur le tard, la lecture est devenue un moment de partage, un moyen de se rencontrer, de dialoguer; c'est aussi un moment de paix, de réflexion, de bien être et d'évasion.

      C'est ce que m'a apporté ce roman facile à lire certes mais rempli d'amour et d'humanité. Un livre qui fait du bien dans la monde de brutes dans lequel nous vivons.


" J'ai souvent remarqué que dans une conversation, lorsque nous découvrons avec un ou une amie que nous avons aimé un même livre, il y a d'un seul coup une intensité nouvelle dans l'échange. Comme si nous avions vécu ensemble une expédition à l'autre bout du monde. " (p. 123)

"Car un livre, un vrai livre, vous bouleverse. Il réveille en vous le royaume des désirs, le peuple des possibles, l'indomptable Armada des "pourquoi pas" ?
Et de même que nous, êtres humains, sommes différents les uns des autres, de même aucun livre ne ressemble à un autre. Tel qui chamboulera l'un, fera bâiller l'autre. A chacun son enthousiasme. Chaque lecture est un voyage et un amour. (...)
Qu'est-ce qu'une librairie?
Bien plus, bien autre chose qu'une série d'étagères où se morfondent des ouvrages.
C'est un lieu.Un lieu de lumière et de chaleur. Un lieu de partage et de confidences .Une géographie de fraternités. 
Un lieu qui lie.
Voilà pourquoi ce conte est d'abord  un récit de gratitude. 

                                                                     Tiré de la préface de Eric Orsenna

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La ballade de l'enfant gris de Baptiste BEAULIEU ♥ ♥ ♥ ♥

 

       C'est dans le service pédiatrique que Jo' le narrateur, jeune étudiant en médecine, rencontre No', le petit garçon à la peau grise qui attend les rares visites de Maria, sa maman.

     La terreur de No' se porte sur la chambre 33 où disparaissent ses amis, les uns après les autres. Proche de la déchirure (la mort) No souffre énormément de l'absence de sa mère, plus que de sa maladie. No se demande si elle l'aime encore... il se demande où est son père.

Jo jeune interne s'attache à ce petit garçon très sympathique. Pour dédramatiser l'horreur de la déchirure et apaiser ses propres peurs, Jo nous emmène dans un fabuleux voyage. Il nous emporte vers Rome puis Jérusalem à la recherche de la mère de No faisant de belles rencontres. 

Jo (Jonas) et No (Noah) vont avancer de mensonge en mensonge vers une réalité trop dure à accepter pour l'enfant comme pour le jeune interne.


Baptiste Beaulieu maîtrise un récit complexe allant d'un lieu à un autre, d'un temps à un autre sans transition et pourtant avec fluidité pour le lecteur.

         Sans tomber dans le pathos ou le drame, l'auteur aborde différents thèmes: Que transmettre à nos enfants; que représente l'amour maternel pour l'enfant; à quoi tiennent nos choix de vie; d'où nous vient cette force qui nous permet d'affronter la réalité; pourquoi nous faut-il juger sans même savoir;  comment accepter l'inacceptable....
          Un roman très riche qui nous pousse à la réflexion même une fois le livre fermé.

Merci Baptiste!

 

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La part du diable de Jean-Claude GUEGAN

Après une carrière dans la police, au commissariat de Toulon puis à la police judiciaire de Marseille, Jean-Claude Guegan s'est lancé dans l'écriture. Il met à profit son expérience professionnelle pour écrire ses romans et développer son personnage principal : Benjamin Lecomte, son double.

 A l'occasion du "Printemps du Livre" de Cuers organisé par l'Association Bibliothèque Pour tous j'ai été attirée par cet auteur du Var qui a publié son 2ème roman.

C'est au coeur d'une clinique psychiatrique que se déroule cette intrigue policière.Des assassinats sordides, un médecin, une infirmière et un malade suspectés..

Benjamin Lecomte va devoir élucider ces meurtres.

C'est un polar qui touche plusieurs aspects:

  • La vie en clinique psychiatrique qui relève presque du monde carcéral,
  • Les causes des hospitalisations et les maux des hospitalisés,
  • Une énigme qui nous tient jusqu'à la fin.

J'ai bien aimé l'intrigue et le monde psychiatrique mais j'ai été un peu déçue par le final.

 

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Les élus de Steve SEM-SANDBERG

 

Ce roman, publié chez Robert Laffont en 2016, traite de l'Euthanasie des enfants sous le 3ème Reich et de l'Aktion T4 sous les ordres de Philipp Bouhler et orchestrée par docteur Heinrich Gross à la clinique Am Spiegelgrund de Vienne en Autriche.

Ce roman est davantage un long témoignage qu'un véritable roman.


Le cadre de l'histoire est le Spiegelgrund, hospice viennois, à la fois "hôpital" et centre de redressement, ou maison de correction. C'est dans cet hôpital que des enfants, présentant des handicaps physiques ou intellectuels seront placés par leurs parents dans l'espoir d'un traitement, d'une guérison mais surtout écartés et éliminés par le régime Nazi, afin de préserver la pureté de la race. Ces mêmes parents n'auront plus le droit de voir leur enfant, malgré leurs demandes répétées et des enfants qui les attendent.


L'auteur nous permet de suivre quelques uns de ces gamins, dont Adrian, né d'un père gitan alcoolique et d'une mère qui ne s'occupe pas de ses enfants. Un gamin qui passera d'un bâtiment à l'autre au fil de ses écarts de discipline, de ses évasions...Un gamin qui nous raconte son histoire.


D'autres et ils sont plus de 700 ne pourront jamais raconter leur histoire. Euthanasiés à la demande de Berlin, ils seront autopsiés, leurs organes seront mis dans des bocaux, afin de "faire progresser la science", le "traitement" prescrit par Berlin, n'est qu'une simple mesure hygiénique, un processus de désinfection naturelle." Tous subiront des violences s'ils mouillent le lit."


On se lie d'affection avec ces gamins, attachés, enfermés, sujets d'expériences médicales, punis par des injections de souffre...et j'en passe.
Rien de cela n'aurait pu se faire sans ces médecins, sans ces infirmières, qui obéissaient à des ordres, en toute bonne conscience pour le bien de la race ... Ainsi à l'issue de la guerre, ils ont pu dire :"On obéissait à des ordres", ou "Je ne savais pas". Certains ont pu même exercer, donner des conférences jusqu'à la fin de leur vie.


Ecrit comme un reportage, "Les élus" est un roman mettant en scène des personnages imaginaires, des enfants handicapés et du personnel médical avec en fin de récit le jugement de quelques médecins ou infirmières emprisonnés ou exécutés mais parfois non inquiétés à la l'issue de la Guerre.

Le livre nous permet de suivre ces personnages depuis 1941, jusqu'à l'arrivée des russes ou des américains.... et même après. Des gamins devenus des hommes dont la réinsertion sera difficile car les emprisonnements passés seront toujours pris en compte dans leur vie d'adulte.


Un livre révoltant à cause des traitements donnés à ces enfants sur ordre de Hitler;  parce qu'aucun médecin ou infirmière n'a refusé ces gestes de violence et de mort et se sont déclarés non coupables, ayant simplement appliqués les ordres; révoltant parce que certains ont pu passer au travers des mailles de la justice et devenir des personnalités reconnues qui ont utilisées les résultats des expérimentations...

Autant vous dire que je ne suis pas sortie indemne dans cette horreur humaine qu'il ne faut pas oublier...


"Les élus" a obtenu le Prix Médicis Etranger 2016. Un prix mérité.

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Autobiographie d'une courgette de Gilles PARIS ♥ ♥ ♥

Autobiographie d'une courgette est un roman de l'écrivain français Gilles Paris, paru en 2002 à Paris chez Plon. Il relate l'histoire d'un petit garçon qui devient orphelin et est accueilli dans un orphelinat, en France, dans les années 2000.

Ce roman raconte la vie d'Icare surnommé Courgette, un jeune garçon de 9 ans qui vit seul avec sa mère alcoolique depuis le jour où son père est parti « faire le tour du monde avec une poule ». Il se cache souvent dans son grenier car c'est le seul endroit où sa mère, qui le bat tout le temps, ne peut monter pour le frapper car elle a une jambe raide depuis un accident de voiture. Au grenier, il joue avec des pommes et regarde le petit voisin qui joue avec les cochons de son père, dans le jardin.

Un jour où sa mère est en pleine déprime et s'en prend au ciel, Icare trouve le revolver de celle-ci en fouillant dans sa chambre et essaie de « tuer le ciel, qui a fait partir son papa avec une poule et boire sa maman ». Sa mère tente de lui enlever l'arme, mais le coup part, qui blesse mortellement sa mère. Après cet accident dramatique, Icare est placé aux Fontaines, un foyer pour enfants.

Sa vie change radicalement, avec Rosy, l'éducatrice, les autres « zéduc' », François, Michel, Pauline la « sale petite grue », Charlotte et Mme Papineau la directrice, mais surtout les copains: Ahmed qui fait pipi au lit, les frères Chafoin, Boris et Antoine et leur « jeu du dictionnaire », Jujube, qui passe son temps à manger, Alice qui a toujours les cheveux dans les yeux, Béatrice qui se met les doigts dans le nez, Simon, qui sait tout de ses copains, mais  dont personne ne sait rien sur lui, mais surtout Raymond, le « gentil gendarme »,  son fils et Camille, dont il tombe amoureux.

Un récit qui sonne juste. Et même si on peut sourire en lisant les dialogues de ces enfants laissés-pour-compte, victimes de violence ou d'abandon, ce roman qui peut paraître naïf est très profond et rempli de bons sentiments, de joie de vivre.

Tous les personnages sont attendrissants, drôles et réalistes.

 

Je n' ai pas vu le dernier film tiré de ce roman mais j'imagine la raison de son franc succès.


 

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Ni d'Eve ni d'Adam de Amélie NOTHOMB

C'est dans la cadre de notre Club de lecture dont le thème est Amélie Nothomb que j'ai choisi de lire son autobiographie.

En effet, l'auteure relate son expatriation japonaise qu'elle avait déjà abordée dans "Stupeurs et tremblements".

Une histoire d'amitié puis d'amour entre deux étudiants de cultures différentes qui nous permet de découvrir le Japon, le courage de ce peuple pour qui l'ascension du Mont Fuji est un acte de foi national.

Un japon perfectionniste presque inhumain.

Un japon où la pression est terrible sur les enfants qui a 5 ans passent un examen et qui, selon le résultat, entreront dans une bonne école ou non ce qui déterminera leur avenir.

Un livre très bien écrit qui m'a réconciliée avec A.N. Et une belle fin émouvante.

 

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Au paradis des manuscrits refusés de Irving FINKEL

 Un roman totalement décalé, loufoque et plein d'humour avec des personnages hors norme.

En plein coeur de la campagne anglaise, une bibliothèque récupère tous les manuscrits refusés à la publication par les éditeurs. Cette immense bibliothèque est fermée au public.

Les  chercheurs et bibliothécaires qui y travaillent prennent à coeur leur mission. ils sont attachants mais atypiques. Ils défendent l'idée qu'il existe une quantité de bonnes histoires qui hélas ne rencontreront jamais de lecteurs.

Ce roman amène à une réflexion sur l'édition. Sous prétexte de ne pas être suffisamment commerciaux, de ne pas correspondre à ce qu'attendent les lecteurs, pas assez dans les normes, les maisons d'édition refusent des romans qui peuvent être intéressants.

Ce roman ne refera pas le monde littéraire mais il m'a fait sourire voire rire.

Ce sont sa première de couverture et son texte en 4ème qui m'ont attirée.  

Un roman dont l'humour anglais devrait faire rire ceux qui sont moins difficiles que moi!!!

Par contre j'ai trouvé ce livre un peu décousu avec des chapitres qui ne se tiennent pas mais cela passe..

C'est aussi une belle déclaration d'amour aux livres de tous les genres.

 

Ce livre m'a fait repenser au liseur de 6h47 (je crois), qui vole des livres qui vont au pilon.

 

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