Le roman: Ce roman de 636 pages très denses raconte la vie de Modesta, narratrice et personnage principal. Née le 1er janvier 1900 dans un milieu pauvre et une Sicile encore plus pauvre, Modesta est envoyée dans un couvent au décès de sa mère. Protégée par la mère supérieure, celle-ci la fait envoyer à sa mort, dans une maison noble. Très intelligente et curieuse de tout, analysant tout ce qui l'entoure, elle fait sa place dans cette maison ainsi que dans cette famille. Elle se fait appeler Princesse à la suite d'un mariage arrangé et devient la maîtresse de ce domaine. Malgré ce mariage, Modesta est très sensuelle et continue à séduire les hommes et les femmes quelque soit leur milieu. Modesta est une femme qui va à l'encontre toutes les règles afin de vivre pleinement sa vie.
Le caractère de cette jeune femme, libre, non soumise et non dominante, est façonné par l'histoire de la Sicile, une histoire dont elle partage les idées et s'investit dans la vie politique. Elle se sort bien de toutes les difficultés rencontrées car sa devise est: " L'Art de la Joie"!
L'auteur: Née à Catane en Sicile en 1924 et décédée en 1996 en Italie, Goliarda Sapienza est comédienne et écrivain. Elle vit entourée de parents intellectuels socialistes anarchistes, un père avocat et une mère responsable de journal dans une Sicile où la montée du fascisme fait des dégâts.
A 16 ans, Goliarda entre en école d'art dramatique mais quittera la scène pour se vouer à l'écriture. A la suite d'un vol de bijou (Volontaire???), elle est incarcéré et vit cet emprisonnement comme une expérience. Elle entre en résistance, fait 2 tentatives de suicide, subit un internement psychiatrique. Elle passe sa vie à transgresser les lois et les mœurs de l'époque. C'est une marginale, anarchiste, résistante, féministe et bisexuelle. Elle passera 10 années de sa vie à écrire "L'art de la Joie" dont le manuscrit trop dérangeant sera refusé.
Ce sera 10 ans après sa mort, que l'édition française provoquera la redécouverte de ce roman.
Mon avis: J'ai lu la biographie de l'auteure après la lecture du roman qui n'étant pas une bio s'approche beaucoup de son histoire personnelle me semble-t-il.
On y retrouve ses états d'âme, ses amours, ses notions de liberté envers elle-même mais aussi envers sa famille, ses idées anti-fasciste, son emprisonnement, sa tentative de suicide, elle fait référence à sa mère (Maria Giudice) à la Sicile et son évolution etc...
Un enchevêtrement familial un peu compliqué d'autant qu'il y a des non-dits et des prénoms utilisés sur plusieurs générations.
Un style très agréable, vivant et poétique.
Je pense que l'on peut ranger ce livre dans les livres de développement personnel.
Télérama: "Roman majeur de la littérature italienne, chef-d'oeuvre réédité aux éditions Le tripode. Une occasion de se (re)plonger dans les aventures de l'héroïne Modesta, qui transgresse les règles afin de découvrir le plaisir spirituel et charnel."