Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Je suis Jeanne Hébuterne de Olivia ELKAIM

       Un roman assez bouleversant, un amour dévastateur...

       Jeanne Hebuterne est issue d'une famille bourgeoise, aimée de ses parents et adorée de son frère très protecteur, Jeanne est une jeune fille timide, sérieuse, sage et obéissante.

      En 1917, alors que Jeanne âgée de 18 ans prend des cours de dessin, elle rencontre Amedeo Modigliani. Elle tombe amoureuse et choisit de quitter son foyer pour vivre sa passion contre l'avis de ses parents.

      Une vie de bohème commence en décembre 1916. Modigliani est un artiste égoïste, ne vivant que pour son art. Jeanne est une amoureuse éperdue, cet amour fou va la consumer.

     Un roman biographique à plusieurs voix: le frère est très protecteur au point de vouloir Jeanne pour lui seul, on frôle l'inceste; le père est aimant mais laisse faire et la mère est réprobatrice mais sans effet sur Jeanne.

     En fait, on peut penser que Jeanne oscille entre 2 choix: ou bien elle se laisse écraser par sa famille catholique qui n'accepte pas son talent et sa volonté de liberté ou bien elle est écrasée par Modigliani qui lui aussi refuse son talent... 

    Le portait que fait l'auteure de Modigliani n'est pas engageant... il est tuberculeux, alcoolique, morphinomane, mégalo et infidèle. Jeanne de son côté ne voit pas d'autre issue que cet amour fulgurant et dévastateur dans ce monde d'après guerre.

 

      Ce récit s'appuie sur des faits et des anecdotes véridiques et décrit avec précision un Paris de l'Art.

      Jeanne Hébuterne est née le 6 avril 1898 à Meaux et est décédée en janvier 1920 à Paris. Surnommée "Noix de coco" pour son teint blanc laiteux et ses cheveux châtain aux reflets roux. Elle s'est suicidée deux jours après la mort de Modigliani alors qu'elle était enceinte d'un deuxième enfant. Leur fille Jeanne Modigliani était également artiste peintre.

Voir les commentaires

Antonia La cheffe d'orchestre de Maria PETERS

       

          Nous sommes à New York en 1926, Willy, jeune américaine d'origine néerlandaise, est à la fois dactylo et ouvreuse dans un théâtre. Le seul rêve de cette très jeune femme est d'être cheffe d'orchestre, un rêve quasi inabordable à cette époque dominée par le sexe masculin.

        Lorsqu'elle apprend qu'elle a été adoptée, Willy n'a de cesse de connaître sa véritable identité qu'elle va découvrir en Allemagne. 

      Elle adopte son vrai nom: Antonia Brico et ce sera grâce à son caractère, sa détermination et son ambition qu'elle va être connue et reconnue en tant que cheffe d'orchestre symphonique.

      La lecture de cette biographie romancée est très agréable et bien documentée.

 

        Née en 1902, décédée en 1989, Antonia est née à Rotterdam d'une union illégitime: une mère catholique néerlandaise et un père italien et pianiste. En 1908 elle émigre aux Etats-Unis avec ses parents adoptifs. C'est la première femme à être reconnue internationalement comme cheffe d'orchestre.

Voir les commentaires

Cette nuit-là de Victoria HISLOP

        Si vous avez aimé "L'île des oubliés", vous retrouverez ses personnages dans ce nouveau roman de Victoria Hislop ainsi que  Maria, Anna et Manolis sur l'île de Crête.

        Maria, guérie grâce à la découverte d'un remède revient sur Plaka lorsque le centre de lépreux ferme ses portes. Elle épouse le docteur  Kyritsis qui l'a soignée régulièrement. 

        Alors qu'une fête est organisée pour accueillir les anciens malades, Andréas, cousin de Manolis découvre que celui-ci est amant de sa femme. Fou de jalousie il tue sa femme Anna, soeur de Maria et est incarcéré à vie. Manolis quitte la Crête pour Athènes où il se tue au travail tentant d'oublier son amour perdu. Anna laisse une petite fille, Sofia. Ce sont Maria et son mari qui l'adoptent....

       Un roman très dépaysant mais son intrigue est légère.

       En fin de roman, l'auteur relate sa découverte de l'île de Spinoza et la naissance de son 1er roman. Ce nouveau roman se termine en Australie... Est-ce là que cette saga verra une suite???

 

Voir les commentaires

Mon père, ma mère, mes tremblements de terre de Julien DUFRESNE-LAMY

 

 

         Voici le récit du voyage intime d'une famille qui va devoir vivre du jour au lendemain avec le changement de genre du père.

        Ce roman est un huis-clos qui se déroule dans une salle d'attente, durant quelques heures la mère et le fils attendent le retour du bloc de leur mari et père. Durant cette longue et angoissante attente, Charly, 15 ans, se remémore les faits de ce tremblement de terre, de ce cataclysme qui ont démarré 2 ans auparavant lorsque Charly a découvert son père dans le garage avec une perruque et des joues maquillées révélant ainsi sa trans sexualité.

      L'auteur étudie l'identité de genre au travers d'une famille ordinaire, heureuse, unie et aimante qui va devoir faire face avec beaucoup de sagesse à une situation extraordinaire. 

      Le père est heureux, il est serein et aimant. Il est convaincu de sa démarche et n'est pas tiraillé dans sa décision.

      La famille reste unie mais on peut se demander si le père est conscient de ses responsabilités de père. Et bien qu'il ne représente plus physiquement le Père car il est devenu Alice, il garde les mêmes attitudes envers son fils. Seul un médecin s'inquiète de l'image du père pour un jeune de 15 ans en pleine construction identitaire et les collègues du père qui le rejettent.

      Un roman intéressant rempli d'amour, de tendresse, de courage et de vérité qui m'a beaucoup interpellée. Une lecture plaisante car les chapitres sont courts et aérés, le style est simple mais précis.

Voir les commentaires

Invisible sous la lumière de Carrie SNYDER

 

Née au Canada, Carrie Snyder enseigne à l'Université de Waterloo. Elle a écrit deux recueils de nouvelles et travaille également en free-lance comme journaliste. Invisible sous la lumière est son premier roman. Il s'est inspiré des Jeux Olympiques de 1928 durant lesquels les premières femmes athlètes furent autorisées à participer.

 

     

        Agée de plus de 80 ans, Aganetha vit repliée dans ses souvenirs dans une maison de retraite quand 2 personnes qui lui sont inconnues la sortent de son lieu de vie. Cette femme et cet homme veulent réaliser un document sur sa carrière. Aganetha se laisse "enlevée" malgré ses réserves et sa volonté d'oublier son passé. 

      Dans sa tête passé et présent se mélangent et c'est la démarche qu'utilise l'auteure pour retracer la vie de cette championne remuant les secrets de famille et réactivant sa passion de la course.

     1928: jeux olympiques d'Amsterdam. Pour la 1ère fois quelques épreuves d'athlétisme sont ouvertes aux femmes. Alors que Aganetha courait par plaisir et passion  mais aussi par besoin, elle connait la gloire lors de ces jeux. Sa meilleure amie Glad l'a aidée à se surpasser car Aganetha n'avait pas le mental d'une gagneuse. Elle ne s'est ni laissée enfermée dans la célébrité ni dans  la condition féminine de cette époque puritaine, elle ne se marie pas et n'a pas d'enfant. 

      Aganetha a vécu sa vie en restant elle-même, libre et toujours surprise de ses succès mais aussi blessée par des situations difficiles..... elle est "invisible dans la lumière".

      Ce roman est très bien mené à tel point que l'on peut imaginer que Aganetha a réellement existé. L'auteur s'est inspiré de femmes réels notamment des " Matchless Six" ( les "Six Inégalables"), surnom donné à l'équipe féminine canadienne qui obtint la médaille d'or au 4 fois 100 mètres et au saut en hauteur. 

      L'auteur a introduit un personnage réel: Alexandrine Gibb pour rendre hommage aux femmes et aux hommes qui œuvraient en coulisse pour faire évoluer le monde sportif.  Elle a créé et dirigé la première équipe féminine internationale. Gibb a défendu les branches féminines du sport à travers le Canada et a été impliquée dans de nombreuses organisations de femmes, y compris le Canadian Ladies' Athletic Club qu’elle a inspiré. Elle a été journaliste sport

       Ce roman se déroule au début du XXème, dans le Canada puritain avec en toile de de fond la guerre 14/18, la grippe espagnole, la grande dépression mais avant tout la condition féminine, leur émancipation, le mariage, la réputation, l'égalité des sexes et l'avortement. Mais ce qui transparait le plus est le sentiment de liberté que peut procurer une réussite sportive dans un monde d'hommes.   

      L'auteure donne quelques explications en fin de roman:  Lors de ces jeux de 1928, il paraîtrait que la moitié des finalistes au 800 mètres n'ont pas terminé leur course mais cette affirmation a été remise en question en 2012 grâce à des images filmées. Mais la conséquence de ce constat erroné  fut dur car un comité interdit les femmes de courir des distances supérieures à 200 mètres. ce n'est qu'en 1960 que les femme furent enfin autorisées à courir le 800 mètres.

Voir les commentaires

Les enfants sont rois de Delphine de VIGAN

     

         Un sujet d'actualité très intéressant car tout en étant une fiction,  l'auteure s'appuie sur des faits réels.

         Alors que l'émission de télé réalité est sortie en 2001 avec la vedette devenue célèbre: Loana, Delphine de Vigan écrit un roman sur les dérives des réseaux sociaux qui ont explosé à la suite de ce genre d'émission.  C'était la première fois que des personnes anonymes accédaient à une notoriété importante... "Le jour où on a ouvert les portes de l'enfer..." C'est à ce moment que naît le vlopping, sorte de confessionnal.

       Le roman de Delphine de Vigan démarre sur la disparition d'une petite fille que sa maman filme à longueur de temps avec son frère. Tous les deux sont des enfants influenceurs... Et si l'auteur n'est ni juge ni moralisatrice, elle nous pousse vers une réflexion d'actualité.

       Parmi les personnages, il y a deux femmes que tout oppose. Mélanie, la maman des deux enfants influenceurs. Elle a été une candidate malheureuse de la télé réalité et veut paraître, exister et être connue. Elle le fait par l'intermédiaire de ses enfants, étant persuadée de les rendre heureux  et de préparer leur avenir.  Et Clara, une jeune femme de l'ombre enquêtrice de très bon niveau que les parents ont éduqué avec des principes "normaux".

        Dans ce roman, l'auteur nous fait prendre conscience des dérives et de la sur-exposition des enfants sur les réseaux sociaux, la façon dont ces enfants sont instrumentalisés. Elle s'interroge sur leur éducation et leur devenir car ce sont des enfants qui n'ont pas le temps de désirer quelque chose, hors chacun sait que l'éducation est basée sur la frustration, l'envie, le désir, le besoin de s'ennuyer et d'attendre.

      L'auteur souligne l'importance de la  violence qu'il y a entre ces parents qui font de leurs enfants des objets d'influence, de marketting et les  rapports de force que ces parents imposent, pensant que c'est pour le bien de leur progéniture.

      Les challenges cités en exemple et proposés par You Tube peuvent être cruels. Par exemple le "cheese challenge" est un challenge international; le but est de lancer une tranche de fromage fondu à la tête d'un bébé ou petit enfant et de filmer sa réaction....  Il y a également le "unboxing" dans lequel il faut que l'enfant déballe le contenu d'un carton rempli d'objets d'une quelconque marque devant une caméra. Elle insiste sur le fait que naît ainsi le besoin de posséder, de plaire et de répondre à ses fans puisque c'est le nombre de "pouces levés" et d'abonnement qui enrichit la famille....

       L'auteur s'est beaucoup documentée: immersion dans les monde des réseaux sociaux monétisés, entretien avec la brigade criminelle, lectures ad oc.... Elle fait référence au Syndrome "Truman show" qui est une forme de délire dans lequel le sujet est persuadé d'être le centre d'un reality show ou d'être suivi par des cameras. A partir de toutes ces recherches, elle a créé une famille de fiction et a su nous apporter tous les éléments de réflexion.

      A la fin de sa fiction, l'auteur tente de se projeter dans les années 2030, se questionnant sur le devenir de ces enfants manipulés, utilisés et mal éduqués.

      Un constat qui me trouble: alors que nous sommes dans un monde qui revendique le partage et l'entraide (Covid), il y a une sorte de décalage avec le monde réel qui est particulièrement individualiste. Un monde dans lequel on peut vivre à domicile , où tout peut nous être apporté sans bouger......

      Tout un questionnement qui peut inquiéter....

 

Voir les commentaires

Le murder club du jeudi de Richard OSMAN

 

       Connaissez-vous le 'cosy crime', le roman noir qui ne fait pas peur ? Miss Marple, la célèbre enquêtrice mise en scène par Agatha Christie, en est une égérie. Les Editions du Masque, son éditeur historique, publient en France Le Murder club du jeudi, de Richard Osman. Phénomène d’édition, il s'agit là de la troisième meilleure vente de tous les temps en Grande-Bretagne après la saga des Harry Potter et Da Vinci Code

          Dans ce livre, un groupe de retraités se rassemble chaque jeudi pour réfléchir à des affaires non résolues et essayer d’en percer l’énigme. Un jour, le directeur de leur village de retraite est retrouvé assassiné dans la cuisine. Elisabeth, Joyce, Ibrahim et Ron vont tenter de résoudre cette énigme.

         C'est un roman d'enquête soft, il y a peu de violence et pas de détails glauques. dans le "cosy crime", les enquêteurs sont souvent des amateurs et les histoires se déroulent principalement à la campagne. Le tout  est imprégné d'humour anglais.

       C'est une littérature d'actualité qui permet de s'évader de la morosité et de l'ambiance actuelle...

       Un livre à lire avec un thé et dans un rocking chair!!!

 

Voir les commentaires

Les trois vies de Josef Klein de ULLA LEMZE

Lecture abandonnée à mi parcours..

Quatrième de couverture : (qui m'avait donné envie de lire ce roman) 

        Fin des années trente : New York est en plein tumulte. Les nationalistes allemands célèbrent Hitler tandis que le mouvement pro-guerre recommande l’intervention des Américains en Europe.

       Josef Klein, lui, ne vit que pour ses deux passions : les échecs, et la radio amateur. C’est ainsi qu’il rencontre Lauren, jeune activiste qui partage sa fascination des ondes. Mais les compétences techniques de Josef en tant qu’opérateur radio attirent vite l’attention d’hommes influents, et avant même qu’il ne le réalise, il se retrouve au cœur du réseau d’espionnage du renseignement militaire allemand.
      Des rues de Harlem à Buenos Aires en passant par l’Allemagne, Ulla Lenze explore les multiples identités d’un héros, qui selon le continent et l’époque se prénomme Joe, Josef ou José.

      Un roman brillant et haletant qui mêle archives familiales et thriller d’espionnage pour offrir une réflexion sur les affres d’une âme perdue en terre étrangère.

      Traduit de l’allemand par Pierre Deshusses

 

C'est peut être la complexité de ce roman en 3 temps qui m'a dérangée mais également la complexité de ce personnage nazi, exilé, clandestin et apatride, un homme sans conviction qui va où le vent le pousse n'hésitant pas à retourner sa veste... mais sans vraiment le vouloir...

Un jugement qui n'engage que moi puisque  je n'ai pas terminé ce roman...

Voir les commentaires

Celle qu'il attendait de Baptiste BEAULIEU

       

         Lorsque Eugénie descend de  son train, Joséphin, chauffeur de taxi la raccompagne chez elle. Une rencontre inattendue.... Une histoire surprenante débute....

       Eugénie est inventrice d'objets usuels, souffrant de son surpoids, elle a oublié tous les mots positifs.

       Joséphin, chauffeur à ses heures perdues, est très mince et a des épaules en forme de guidon. Taiseux, il ne parle que lorsqu'un objet tourne entre ses mains. Il est potier.

       Tous les deux handicapés du langage, vont se réparer mutuellement autour de la céramique, chacun dévoilant son histoire, ses origines, ses blessures, le pourquoi de leur "handicap". Eugénie va devenir la femme la plus célèbre du monde...

        Dans ce roman nous entrons dans un monde un peu absurde, mais il faut se laisser pénétrer par les mots, la poésie de l'histoire , le côté incongru de cette histoire.

        Un conte philosophique et poétique, presque fantastique et pourtant proche de nos vies.

        Difficultés des relations humaines, regard des hommes sur les femmes, surpoids, famille, amour, emprise du passé, acceptation ou estime de soi.... des thèmes que Baptiste Beaulieu pratique tous les jours lors de ses consultations de médecin. 

        Un auteur humain plein de sensibilité et de bienveillance. J'avais beaucoup aimé la lecture de: La Ballade de l'enfant gris. 

 

 

Voir les commentaires

L'oiseau bleu d'Erzeroum de Ian MANOOK

 

       Ian MANOOK de son vrai nom Patrick MANOIKIAN est voyageur, journaliste, éditeur et écrivain sous différents pseudos ...

       Dans 'L'oiseau d'Erzeroum" Ian Manook dévoile l'histoire "romancée" de ses grands-parents à partir du récit de sa grand-mère nommée Araxie dans ce roman.

      L'auteur ne cache rien du génocide arménien et de la déportation de Araxis qui dure plus de 6 mois. .

     Un récit très dur aux  scènes brûlantes de réalité, sans oublier que à la demande de son éditeur l'auteur a supprimé deux scènes de massacre... Alors je n'ose pas imaginer la cruauté des ces scènes.

       Ce roman est un vrai livre d'HISTOIRE, il ne se raconte pas, il se lit et se "vit" ou réveille des souvenirs de leçon d'histoire ou fait découvrir...

      Une histoire qui débute en 1916 en Arménie turque pour se terminer en 1939 sur les berges du lac Baïkal en Sibérie. Pendant ces 23 années déportations, assassinats, massacres, condamnations, esclavage, guerres, trahisons se succèdent...

      Heureusement quelques poèmes Arméniens ou Russes, quelques descriptions de plats Arméniens, de belles descriptions de paysages, des coutumes et des traditions  ainsi que de l'Amour, de l'Amitié et de l'entraide font de ce récit une belle fiction.

     Une saga familiale, une saga historique qui ne s'oublie pas et qui ne laisse pas indifférent...

     A LIRE ABSOLUMENT !

     Pour en savoir plus, vous pourrez lire de nombreuses chroniques.

Voir les commentaires