LECTURES AUX 4 VENTS

         1968, la région autonome du Tibet est occupée par la Chine. Le Dalaï-lama est en exil, son palais du Potala est envahi par les gardes rouges qui détruisent les objets sacrés ainsi que tout ce qui se rapporte à la culture bouddhiste.

         Le vieux Bstan Pa, peintre officiel du Dalaï-lama est emprisonné pour crime contre-révolutionnaire. Bstan Pa résiste aux tortures en se rappelant sa vie de peintre: son apprentissage auprès d'un maître, sa nomination auprès de hautes autorités tibétaines, sa vie consacrée à la méditation et à la beauté.

         En faisant un parallèle entre l'occupation de cette région et les souvenirs du vieux peintre, Dai Sijie retrace l'histoire passée et présente du Tibet où le fanatisme et la barbarie se sont imposés.

        Dans ce roman, parallèlement à l'histoire de la révolution culturelle, j'ai découvert l'art des Tankas ou Thangkas: rouleaux d'étoffe peints supports à la méditation représentent les divinités du bouddhisme tibétain.

        Nous sommes à Paris dans les années 50. Ida est 1ère d'atelier dans une maison de Haute Couture. Depuis 30 années, elle ne vit que pour son métier. Femme au cœur froid, Ida est antipathique, dure, dérangeante et crainte par ses ouvrières qu'elle méprise et tyrannise.

      Sa vie prend un tournant lorsque Jean, 22 ans, est embauché en tant que mannequin cabine. Jean est naïf, discret et on sent chez lui un lourd passé qu'il tait.

      Ida tombe amoureuse de lui, mais cet amour n'est pas sain, il est obsessionnel, jaloux et possessif; Cet amour ne la rend pas plus douce. 

     Comme un tissu de crin, une histoire machiavélique se tisse au fil des pages dont le final est plus qu'inattendu...

      Dans ce 1er roman, le lecteur découvre le monde de la haute Couture avec sa hiérarchie: les petites mains, la 1ère d'atelier, les mannequins cabine et les mannequins podium; ses essayages, ses créations. Dans ce monde du luxe qui m'a émerveillée, l'ambiance est mystérieuse, les personnages sont complexes et l'intrigue à couper le souffle !

« Jean aimait le contact des tissus, le son du papier des patrons contre sa peau. Il aimait contribuer à la création d’une œuvre d’art. Il aimait la présence féminine douce et discrète autour de lui. Il adorait l’agitation silencieuse des petites mains et l’atmosphère d’application qui régnait là. »

     C'est dans la salle d'attente d'un psychiatre que l'histoire débute. Elsa et Vincent se croisent dans la salle d'attente chaque mercredi. Leur 1ère rencontre est cinglante car tout les oppose. Si Elsa est mordante, Vincent est un doux rêveur.

     Elsa est en manque de son père qu'elle vient de perdre, elle est conseillère funéraire. Vincent est romancier populaire à succès. La rencontre de ces deux écorchés de la vie que tout oppose est compliquée mais émouvante. Les répliques sont cinglantes mais pleines d'humour.

    Petit à petit ces deux personnages que tout oppose vont se comprendre et se soutenir... L'évolution de leurs sentiments est "amusante" et agréable.

     Beaucoup de pudeur et d'auto-dérision dans ce roman assez personnel du fait que Virginie Grimaldi a perdu son père récemment (Elsa) et qu'elle se moque allègrement des auteurs à succès, des éditeurs et de la notoriété des écrivains feel-good.

    Un roman d'été agréable à lire, prenant, aux personnages attachants.

      Cette courte histoire se déroule dans une vallée retirée au nord de l'Italie. Lieu de prédilection de Paolo Cognetti.

       Deux chiens dont l'un est peut être un loup...

       Deux frères que tout oppose...

Luigi est garde-forestier, il est resté dans sa région natale et aspire à une vie tranquille auprès de sa jeune épouse enceinte.

Son frère Alfredo est parti depuis 7 ans dans les forêts canadiennes après un différent avec la police italienne. 

Au décès de leur père, tous deux se retrouvent chez Luigi pour régler la succession. Si plus aucun lien ne réunit ces deux frères, il reste l'alcool dont ils aiment tous deux abuser et les vieilles querelles referont surface. Aussi lorsque Luigi voudra récupérer la vieille cabane qui est en haut dans les alpages, Alfredo cherchera à comprendre la raison de cet engouement pour cette ruine.

Une cabane à priori sans intérêt... alors pour quelle raison Luigi est-il si attaché à cette ruine?

Comme dans le roman "Les huit montagnes", l'auteur aborde les thèmes de la montagne, la nature, le Val d'Aoste, la fratrie, la famille, la jalousie, la rancœur, les difficultés de vie dans un lieu hostile...

      Ce voyage initiatique emmène de la Chine au Groenland, de la Bretagne à la Provence un petit garçon dont le père est un richissime amateur et connaisseur de thé.

      Tout au long de ses voyages, le garçon va grandir, tomber amoureux, s'émanciper et vivre ses propres expériences.

Une belle histoire de voyages, d'apprentissage, de découvertes et d'amour. 

Une belle écriture tendre et riche qui éveille tous les sens du lecteur.

Un court roman à lire tranquillement et à apprécier.

      Un témoignage bouleversant de la seconde guerre mondiale.

      Nous sommes en 1942, le Vyner Brooke évacue blessés, femmes et enfants lorsqu'il est bombardé par les japonais. Il coule le long de la côte indonésienne.

      Norah Chambers, jeune britannique, et Nesta James, infirmière australienne, sont rescapées, capturées et emmenées dans un camp de prisonniers.

      L'amitié entre ces deux femmes sera leur force de survie parmi les quelques 500 femmes emprisonnées, Jeune musicienne, Norah formera un orchestre vocal, source d'espoir, de solidarité et de volonté pour toutes ces femmes soumises aux atrocités du camp. Elles devront affronter la famine, les violences et les maladies. 

     « Ce n'est pas pour qu'on se souvienne des détenus des camps de prisonniers de guerre d'Indonésie que j'ai raconté cette histoire. Je l'ai racontée pour qu'elles soient connues. Ce qu'elles ont vécu devrait être mis en lumière, au même titre que ce que tous les hommes prisonniers de guerre ont vécu, leurs souffrances, leurs survies et le courage dont elles ont fait preuve en s'occupant de leurs soeurs et camarades qui ont péri devraient être reconnus et salués »

    Une première enquête de Vito Strega l'amène sur une scène de crime inhabituelle. La meurtrière est toujours sur le lieu de son crime, un poignard à la main, elle a 13 ans et a tué de 85 coups de couteaux la victime.

    D'autres meurtres perpétrés par des ados de moins de 15 ans vont suivre ...

   Quels sont les liens entre ces jeunes meurtriers ?

   Qui est derrière ces meurtres machiavéliques ?

Un page-turner aux chapitres courts qui font que l'enquête est menée tambour-battant!

       Des conditions pas vraiment idéales pour cet enfant né d'un père disparu et d'une mère défaillante. Abandonné, Skander est placé par l'ASE en famille d'accueil.  Au décès de Nicole, il change de famille et se retrouve chez Mme Khadeja à Courseine dans une cité de banlieue. Alors qu'il était dans une famille aimante qui l'incitait à exploiter son intérêt pour la culture (il lisait et apprenait le dictionnaire) et sa volonté de faire des études supérieures, il se retrouve dans un milieu défavorisé. Mme Khadeja multiplie les gardes d'enfant et ainsi les ressources financières ne s'occupant pas des enfants dont elle a la charge.

         Le milieu de la cité, les jeunes du Grand Quartier vont entraîner Skander vers la délinquance. Il va perdre ses valeurs morales tout en se posant toujours des questions sur ses actions et son devenir. De petits larcins, vols dans les magasins, escroqueries, agressions, trafics de stupéfiants, les méfaits vont crescendo .               C'est la mort d'un dealer qui fera réagir Skander. Il obtiendra son baccalauréat et s'installera dans un foyer parisien pour entrer en université.

         Ce premier roman dénonce les conditions et les dérives des familles d'accueil, leur rôle et l'intérêt qu'elles portent à leur mission. L'auteur décrit le monde des cités et l'influence qu'exercent les caïds sur les plus jeunes ou sur les arrivants.

         Ce témoignage est élu "Goncourt des détenus" 2023, espérons que l'auteur continuera sur sa lancée d'adulte respectable.

       L'histoire commence par un licenciement collectif. Deux amis informaticiens se vengent en taguant de nuit, les murs de l'entreprise qui les a licenciés. En rentrant, ils décident de faire un détour par un champ d'éoliennes, histoire de rouler à fond tous feux éteints. Mais un homme est là, ils le percutent et le tuent. Près du corps, une mallette, celle-ci contient 2 millions d'euros. Pour Sylvain et Hugo les temps sont durs aussi ils décident de faire disparaître le corps et de cacher le butin. Aux infos, les 2 amis apprennent que l'homme apportait une rançon aux ravisseurs de sa fille. L'enfant est assassiné et le ravisseur qui était sur les lieux compte bien récupérer l'argent. 

       C'est Lucie Hennebelle, jeune policière mère de jumelles qu'elle élève seule qui fait fait le lien entre la découverte du corps d'une petite fille et la disparition d'un père parti donner une rançon aux ravisseurs de sa fille. Lucie est chargée de l'enquête alors que les disparitions se succèdent...

       Un roman noir, violent dont les rebondissements successifs sont addictifs....

       Ines Bayard a écrit "Le malheur du bas", un magnifique roman poignant. Aussi je me suis empressée de lire "Steglitz" mais mon appréciation ne sera pas aussi favorable...

       Steglitz est un quartier huppé de Berlin. Leni y vit avec son mari Ivan.  Leni est une femme on ne Peut plus calme, elle aime la routine et la monotonie jusqu'au jour où le lieutenant Ziegler la questionne pour une enquête de voisinage, des coups de feu ont été tirés dans le quartier. Suite à cet interrogatoire Léni replonge dans son enfance...

     Et les réactions de cette jeune femme qui vit dans son monde sont si désarmantes que son mari la quitte.

Mais qui est Léni?

Est-ce que les personnages qui l'entourent existent vraiment?

C'est l'hiver, le brouillard est omniprésent tout comme il l'a été pour moi... qui n'ai pas tout compris.

   Dommage ! mais j'attends malgré tout le prochain roman de cette auteure.