Au chômage et abandonnée par son mari, Reine vit seule avec ses trois enfants. Désespérée elle ne sait plus comment faire face à cette vie.
Heureusement, elle a un sursaut de vitalité et décide de nettoyer son jardin que son mari lui a laissé en l'état de décharge. Elle y découvre une mobylette qui accepte de démarrer. Grace à elle Reine retrouve un travail et tombe amoureuse d'un homme qui comme elle est un délaissé de la vie.
Un roman plein de sensibilité qui aborde la solitude, la précarité, le courage, l'amour ...
Nous sommes en Iran, au bord de la mer caspienne dans les années 1970.
Dans sa cellule, un jeune homme raconte sa vie avant la révolution de 79 et les regrets de tout un peuple qui ont suivis.
Chaque année la belle Niloufar, sa cousine, vient passer son été à Chamkhaleh au bord de mer. Très jolie et très discrète, elle est aimée et courtisée de tous les jeunes qui l'entourent.
Le jeune homme avait 13 ans au début des premières vacances passées avec sa cousine. Il utilise ce lien de parenté pour la fréquenter et l'initier à la politique.
A la révolution islamique le groupe éclate, quelques amis meurent, Niloufar s'oppose au régime et son cousin est emprisonné...
Dans ce récit, le narrateur raconte de quelle façon toute sa vie n'a été que mensonges. son unique objectif était de se créer un personnage pour attirer la belle Niloufar qu'il aimait secrètement.
"Je suis désolée, ma chérie, je l'ai sautée par inadvertance."
Vous pouvez imaginer la réaction de la femme trompée depuis le jour de ses fiançailles!
C'est une fois de trop. Elle compte se débarrasser de Marc son mari en lui préparant un plat de raviolis empoisonné par des herbes de Provence...
Ainsi débute une série de petites histoires qui s'imbriquent les unes dans les autres telles les poupées russes: une scène dans une boîte de nuit, des médailles de la Vierge originales, un petit garçon qui adore faire souffrir les animaux, un homme qui a le don de détecter les mensonges, une attaque de peste bucolique à Marseille.... Chaque chapitre assez court commence par ce qui termine le chapitre précédent.
C'est un roman à emboîtement comme une fractale!
Une fractale est un objet mathématique comme une courbe ou ne surface dont la structure est invariante c'est la répétition du modèle en changeant l'échelle du modèle qui crée l'ensemble.
Les fractales sont comme les poupées russes qui renferment des figurines identiques mais dont l'échelle diffère.
Si on observe la nature de très près, on découvre beaucoup de fractales, par exemple : les fougères, le chou romanesco...
Un livre époustouflant que je n'ai pas lâché lorsque j'ai appris qu'il était adapté au cinéma je me suis précipitée pour le lire à temps. Le film qui d'ailleurs est très fidèle au livre.
Je ne ferai qu'une énumération des ingrédients de cette histoire en partie vraie et très crédible dans tout son ensemble.
- Une amitié entre deux jeunes poilus, un gueule cassée issu de la bourgeoisie et un miraculé issu d'un modeste milieu qui se sauvent la vie mutuellement,
- L'un est très futé au point de mettre au point une cynique escroquerie d'ampleur nationale, l'autre très gentil, se laissant marcher sur les pieds,
- Ajoutez le lieutenant Henry d'Aulnay-Pradelle, un homme odieux, pourri, assassin,
- Une jeune femme trompée et trahie,
Le tout se passe pendant la tuerie de 14/18 où toute une génération est sacrifiée en "chaire à canon". Patriotisme, loyauté, vengeance ou revanche, regrets, blessures, tromperie et méchanceté sont les thèmes de ce magnifique roman qui a mérité son prix.
Je vous conseille l'adaptation en BD du Goncourt le plus vendu de ces dernières années. Un récit sous tension, fidèle au style de Pierre Lemaitre. Une mise en images de haut vol par Christian De Metter pour retracer la vie de deux anciens poilus au sortir de la guerre.
Une fois de plus, je suis tombée dans ce magnifique roman de H. Gestern dans lequel deux histoires s'imbriquent.
La lecture en est plaisante car elle est variée. Les chapitres courts alternent entre des lettres de poilus, des cartes postales, des extraits d'un mystérieux journal intime crypté ainsi que les recherches de Elisabeth.
Ce roman richement documenté nous emporte sur un siècle d'histoire.
Elisabeth Bathori, historienne de la photographie, a pour mission d'écrire pour son éditeur un livre documentaire avec les lettres d’Alban de Willecot. Ce lieutenant, mort au front en 1917, a été l’ami d’un des plus grands poètes de son temps, Anatole Massis, et a échangé avec lui une importante correspondance durant la 1ère guerre.
Recherches, non-dits, secrets de famille, horreurs de la guerre, pertes, mémoires, réhabilitations, déceptions, tendresse et amours; tous ces thèmes sont abordés de façon très construite.
Un bonheur de lecture que je vous conseille sans tarder.
Je vous propose également "Eux sur la photo", roman épistolaire dans lequel les secrets de famille sont surprenants.
Hélène Gestern vit et travaille à Nancy. Elle est également enseignante-chercheuse à l'Université, où elle est rattachée à un laboratoire spécialisé dans l'étude du lexique.
C'est la 1ère de couverture qui m'a attirée vers ce petit livre très simple.
Arthur chômeur de longue durée va accepter un emploi dans une société qui fabrique des crayons de couleur, celle-ci va faire faillite et Arthur va décider de mettre tous les derniers pigments restants dans la dernière production de crayon. A partir de ce moment toutes les couleurs vont disparaitre, seule le gris, noir et blanc resteront visibles. Charlotte, la voisine d'Arthur est aveugle, elle est spécialiste des couleurs et donne chaque jour une chronique radio à ce sujet. Les couleurs ayant disparues, Charlotte va être très sollicitée. Ce roman a le mérite de nous faire découvrir ou redécouvrir l'importance des couleurs dans un monde où le noir, le gris et le blanc dominent de plus en plus. On redécouvre le pouvoir et l'influence des couleurs sur le comportement des individus et sur l'ensemble de la société et bien sûr, sur notre moral!
Quatrième de couverture: Au début du vingtième siècle, le Népal est encore pratiquement interdit aux étrangers. Grâce à quelques-uns de ses amis, et surtout grâce à une connaissance subtile de l’âme orientale, Alexandra David-Néel (1868-1969) parvient à y entreprendre le plus étonnant des voyages. Publié en 1949 mais longtemps demeuré introuvable, Au coeur des Himalayas relate le pèlerinage que « Jétsunema » (la « Dame-Lama ») effectua durant l’hiver 1912-1913 sur les lieux mêmes où vécut le Bouddha. Son récit éclaire une civilisation à la fois cruelle et mystique qui échappe à tous les critères d’analyse de la pensée occidentale. C’est une très riche leçon d’histoire humaine autant qu’une captivante expérience vécue.
Mes impressions: Après un séjour de 18 jours au Népal et essentiellement à Katmandu, je me suis empressée de lire A. D. Neel. Plusieurs choses m'ont marquée dans son récit. Tout d'abord, en début du siècle dernier, il n'y avait rien que la campagne autour de Katmandou qui n'était quasiment qu'un village. Pour se rendre dans les différents temples, elle a traversé la campagne ou les rizières alors que les temples font partie de la même ville aujourd'hui. Et la circulation y est très dense (à pied, vélos, pousse-pousses, motos, voitures, bus et tracteurs). Katmandu est passé de quelques milliers d'habitants à 3 millions...
Ensuite, Alexandra David-Neel évoque souvent la saleté des temples. les lieux de d'offrande sont répugnants, les chiens viennent lécher le sang asséché déposé sur les sculptures, les fleurs fanées s'entassent... et c'est toujours d'actualité...
Par contre les gens sont comme aujourd'hui très gentils, prévenants et courtois.
Photo de la jaquette: Gustav KRUPP qui comme d'autres industriels ont construit leur fortune sur le dos des prisonniers des camps de concentration notamment.
Ce petit chef d'oeuvre historique d'Eric Vuillard relate une suite de rencontres déterminantes entre 1933 et 1938. Le rêve d'Hitler est d'unifier les pays de langue allemande en une Grande Allemagne dont il serait le maître absolu. En 1936, il signe l'Accord germano-autrichien qui reconnaît l'intégrité de l'Autriche et la non-ingérence de l'Allemagne. En 1938, soutenu par les nazis autrichiens, civils et membres du gouvernement, il arrache un nouvel accord au chancelier Schuschnigg, remplacé illico par le sinistre Arthur Seyss-Inquart.
Ce qui fait la richesse passionnante de ce livre est le questionnement constant de l'auteur sur l'attitude de ces hommes politiques : ignorance ou légèreté, aveuglement ou crédulité, expectative ou manque d'anticipation, laxisme ou manque de courage ? On se demande comment ces hommes à hautes responsabilités, Anglais autant que Français, ont fait pour se laisser impressionner et intimider par la stratégie de manipulation d' Hitler. Il prévoit déjà de les faire plier à sa volonté, ce qui conduira aux Accords de Münich de septembre 1938 qui scellent l'annexion des Sudètes à l'Allemagne et le début de la Deuxième Guerre mondiale. Eric Vuillard est également cinéaste et il ne lui a pas échappé que tous les documents liés aux discours d'Hitler et à l'hystérie collective qu'il suscitait, sont des films de matraquage orchestrés par Josef Goebbels. Ce récit est une remarquable approche des éléments fondateurs de la Deuxième Guerre mondiale, certainement basé sur une documentation colossale et pourtant ramassé sur 150 pages. (Résumé tiré des Sources Babelio). Un ouvrage très clair et très intéressant.