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Vernon Subutex de Virginie DESPENTES

Un livre que je n'ai pas réussi à terminer... Société contemporaine certes mais avec tout ce qu'elle comporte: Haine, violence, drogue, escroqueries et j'en passe.

EXTRAIT de L'EXPRESS du 16 janvier 2015

Vernon Subutex est un grand livre parce que, précisément, il dérange. [...] Virginie Despentes est un écrivain remarquable, à la plume tantôt fine et tantôt déliée. On retrouve sa hargne, sa colère, à travers des phrases dures comme les pierres. On découvre son ton, précis et juste, loin de la caricature.

 

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La petite danseuse de quatorze ans de LAURENS Camille

J'ai toujours été attirée par cette sculpture de Degas, cette jeune ado pas très jolie au petit nez pointé en l'air et sa posture de danseuse peu élaborée. Le mélange des matières me fascine ainsi que les couleurs. Alors quand j'ai découvert ce livre dont je ne connaissais l'auteur que de nom je n'ai pas cherché à résister...

Elle est célèbre dans le monde entier mais connait-on son nom?                       On peut admirer sa silhouette dans plusieurs musées (Orsay) mais où est sa tombe?

Camille LAURENS va dévoiler ce personnage dans ce récit qui représente un volet de son doctorat " Pratique et théorie de la création artistique et littéraire". Ce qui explique les nombreuses notes et références qui ralentissent un peu le rythme de la lecture.


En 1881, exposée au salon des Indépendants, cette sculpture dérange voire scandalise... Elle est en cire alors que cette matière est prévue pour une étude préparatoire et non définitive. Elle est habillée de vrais vêtements comme une poupée, coiffée de vrais cheveux. Tous les artistes se précipitent vers cette sculpture enfermée dans une cage de verre et tous de s'exclamer: " Ce n'est pas de l'art! Quel laideron! L'art peut-il tomber plus bas?"


Les premières pages du livre de Camille Laurens nous dévoilent l'envers du décor: les coulisses de l'Opéra de Paris où le monde de la danse classique s'apparente beaucoup plus à une société permissive et malsaine pour le bon plaisir de ces messieurs.

Misère, travail harassant, prostitution, sont le quotidien d'un bon nombre de petit rats, vendus comme une marchandise par leurs familles. Un métier pénible et sans avenir pour la plupart... et moi qui regardait à la télé "L'âge heureux" étant petite, j'étais loin d'imaginer cet enfer...

L'auteur enquêtrice, retrouve les traces de la jeune ado et tente de la réhabiliter . Elle réussit cet exploit en parlant à cette jeune jeune fille, s'adressant à elle en la tutoyant. Son discours est plein d'empathie, de tendresse et de nostalgie.

Ainsi, ce personnage ne nous est plus inconnu et on aimerait en savoir plus... 
 

Les dernières phrases de ce récit me font encore frisonner:

L'auteur parle d'une autre sculpture: "L'ECOLIERE" et écrit:

"Tu as l'air de marcher tranquillement dans la rue, d'aller vers ton école. Je vais te laisser sur cette image qui me fait du bien. A moins qu'une autre ne convienne mieux au bizarre chagrin que j'éprouve à te quitter. C'est une oeuvre dont tu as pu être le modèle mais qu'on n'a jamais retrouvée, elle est seulement décrite dans une lettre dans une lettre de Jacques- Emile Blanche, en juin 1882, après une visite à l'atelier de Degas. il y a vu dit-il, unenouvelle sculpture de lui, un projet funéraire peut-être lié au décès d'une de ses nièces: " Une petite fille à moitié couchée dans son cercueil mange des fruits; à côté, un banc où la famille de l'enfant pourra venir pleurer (car c'est un tombeau)."

Je suis assise sue ce banc, Marie. C'est de là que je t'écris. "


 

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No Home de Yaa GYASI ***

"No Home" est le premier roman de Yaa Gyasi, américaine née au Ghana, pays qu'elle a quitté à l'âge de 2 ans.

Ce roman historique parcourt 3 siècles d'histoire du peuple africain en retraçant la vie de deux familles issues de deux demi-soeurs nées dans deux villages différents du Ghana au XVIIIème siècle.

Depuis le Ghana puis aux USA, ce sont deux lignées familiales qui racontent l'histoire du commerce triangulaire, notamment l'esclavage, la ségrégation, le métissage, le déracinement, les guerres entre tribus et l'apartheid.

Chaque chapitre est dédié à un descendant d'Effi ou de Esi, les deux demi-soeurs. Chacune a une destinée différente, l'une est mariée à un soldat anglais et aura une vie paisible, l'autre sera vendue pour travailler dans les plantations américaines.

Ces deux récits  s’entremêlent dans un style très agréable.

Une très belle lecture qui ne laisse pas indifférent.

 

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La perle et la Coquille de Nadia HASHIMI ♥ ♥ ♥

Deux destinées qui se répondent et font de ce roman un témoignage sur la condition féminine en Afghanistan.

Rahima vit en 2007 : les Talibans font la loi. Elle fait partie d'une famille de filles et accepte de devenir une basha posh, une fille travestie en garçon, pour mieux passer dans la rue, pour faire les courses etsurtout aller à l'école.
A la puberté, elle reprend son apparence de fille et est donnée en mariage au chef de guerre local en échange de richesses matérielles et de drogue pour son père.
Sa tante, Khala Shaïma restée célibataire va lui raconter l'histoire de son aïeule Shekiba qui a vécu à Khaboul un siècle plus tôt. Cette histoire va beaucoup aider Rahima.

Dès leur naissance, les filles n’appartiennent pas vraiment à leurs parents, elles seront revendues ou échangées à leur mariage. Soumises à leurs maris, à leurs belles–mères, à leurs concubines, elles connaîtront les violences et les malhonnêtetés qui règnent au sein de ses familles.
Si la vie est difficile, c’est Allah qui l’a voulu et il suffit de le laisser arranger les choses, se résigner à leur sort de femmes esclaves.

Même si le thème des talibans a été largement développé, ce roman est passionnant car il met en parallèle le destin de deux afghanes issues de la même famille à un siècle d'intervalle et nous immerge dans ce pays gràce aux desciptions de scènes de vie très actuelles.

 

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Mémé dans les orties de Aurélie VALOGNES ♥ ♥

"Faut pas Pousser Mémé dans les orties" ! Une expression que l'auteur utilise plusieurs fois avec beaucoup d'humour...

C'est dans une résidence très tranquille que vit Ferdinand, solitaire âgé de 83 ans. Sa femme l'a quitté au bout de dizaines d'années communes et Ferdinand ne comprend pas pourquoi... Or Ferdinand est insupportable, son malin plaisir est de déranger les autres notamment Madame Suarez la concierge.

Mais tout va changer à la "mort" de  Daisy sa chienne, la rencontre de Juliette petite fille qui a emménagé au-dessus de chez lui et de Madeleine, mamie de 92 ans...

Un joli roman plein de sentiments qui fait du bien!

""Chieuse" n'est pas dans le dictionnaire. C'est la meilleure ! Il faudra qu'on m'explique pourquoi on y met que des mots qui servent jamais ! Est-ce qu'on se sert de "chiffe" ou de "chiton" ? C'est peut-être mon dictionnaire qui est trop vieux. 1993. Les chieuses existaient déjà, non ?"

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Danser de Astrid ELIARD ♥ ♥

Une lecture plus calme voire reposante que mes précédentes lectures... Un roman à proposer  ma petite fille de presque 13 ans.

Un petit livre sympathique qui nous relate la vie de 3 jeunes adolescents reçus à l'opéra de Paris en tant que petit rat.

Chine, Delphine et Stéphane n'ont qu'un rêve: devenir Etoile de l'Opéra Garnier. Cela leur coûte beaucoup mais c'est leur passion.

L'auteur raconte avec beaucoup de finesse leur monde un peu à part bien qu'ils soient dans l'âge des découvertes, des émois mais aussi des peurs.

 

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Confidences à Allah de Saphia AZZEDDINE ♥ ♥ ♥ ♥

 En fermant ce livre j'ai poussé un grand soupir, me disant que le monde est fou...

Saphia Azzeddine nous raconte la vie de Jbara, petite bergère qui vit misérablement dans le fin fond du Maroc. Elle tombe enceinte, est reniée par sa famille et part vivre en ville se livrant à la prostitution.

C'est un récit poignant qui parle de l'oppression des femme au Maghred mais à laquelle Jbara ne se soumet pas même s'il en va de sa dignité et de sa liberté.

Le langage de ce récit est très cru voire vulgaire comme ce que vit le personnage.

Le récit est à la 1ère personne ce qui dérange encore plus et je pense que c'est la volonté de l'auteur... déranger, crier la misère qui existe toujours aujourd'hui dans ces pays du Maghreb.

 

Saphia Azzeddine, qui est née au Maroc et a grandi à Ferney-Voltaire, est une romancière franco-marocaine. Elle est également scénariste, actrice et réalisatrice. 

"Confidences à Allah", son premier roman (Éditions Léo Scheer, 2008), dont l’adaptation théâtrale a triomphé au festival d’Avignon et à Paris, l’a d’emblée imposée comme une des voix les plus singulières de sa génération.

Son film "Mon père est femme de ménage", tiré de son propre roman éponyme, reçoit le prix du public Europe 1 lors du Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez en 2011.

En 2016, "Bilqiss" reçoit le Prix Littéraire des Lycéens et Apprentis de Bourgogne à Dijon. 

 

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Chère Brigande de Michèle LESBRE

Dans ce court roman, Michèle Lesbre s'adresse à cette chère brigande, Marion du Faouët, bandit de grand chemin, sorte de Robin des bois. Féministe, révoltée, libre, elle fut arrêtée plusieurs fois et pendue au gibet de Quimper en 1755.

C'est sous forme d'une lettre que l'auteur dialogue avec la brigande évoquant sa propre histoire. Les deux récits ainsi s'entremêlent.

Michèle Lesbre termine sa lettre par:

"Dors tranquille, chère brigande, tu m'as sauvée pendant quelques jours de notre démocratie malade, des grands voleurs qui , eux, ne sont presque jamais punis parce qu'ils sont puissants, de ce monde puéril. Tu n'étais pas un ange, mais les anges n'existent pas. Affectueusement." 

Un court roman intime, humain et sincère agréable à lire.

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Premier amour de Joyce Carol OATES

Josie, pré-adolescente de onze ans s'installe avec sa mère, loin de son père, chez sa grande tante dans une maison de campagne.

Josie y rencontre un cousin éloigné, Jared, plus âgé qu'elle, celui-ci étudie au séminaire et se destine à la prêtrise.

Entre l'enfant et le jeune homme s'installe une relation étrange voire inquiétante.

 « Désormais chacun portera l'autre en lui comme un secret. » (p. 44)

Par amour pour cet étrange cousin, Josie ne dit rien à sa mère de ce que Jared lui fait subir car elle vit sous la menace insidieuse des possibles  vengeances du jeune homme.

Mais dans le désœuvrement de l'adolescente, on ne sait plus si elle est consentante...

L'ambiance de ce court roman est inquiétante et oppressante et ne laisse pas indifférent.

Perversité, pédophilie, horreur et danger ... mais rien n'est clairement dit.

Dans tous les cas, un beau pied de nez à la religion!

C'est le 1er Oates que je lis... je ne suis pas certaine de lire d'autres romans de cette auteure.
 

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Le Châle de Cachemire de Rosie THOMAS ♥ ♥ ♥

 

 

 

 

     Au décès de leur père les 3 enfants débarrassent la maison familiale. Mair, la plus jeune découvre, au fond d’un tiroir, un magnifique châle plié dans un papier de soie.

    « Elle fut d'abord éblouie par la beauté des couleurs, un mélange de bleus argentés et de verts, la distillation de l'eau d'un lac et de ciels de printemps, avec des éclats de lavande et de vermillon, comme des fleurs piquées dans les profondeurs. Elle regarda de plus près et vit la subtilité du dessin tissé ; de somptueux motifs en forme de larmes, aux courbes parfaites, des frondes de fougères, des tiges ramifiées et de minuscules fleurs à cinq pétales. (…) le châle était si léger qu'il semblait flotter dans l'air. »

A qui appartient ce châle ?

Comment Nerys, la grand-mère peu argentée, aurait-elle pu s'offrir un objet d'un tel prix ?

Mair va tenter de reconstituer la vie de ce châle en parcourant l’Inde.

Le récit de l’auteur va être mené comme une enquête où seul le lecteur aura toutes les données.

Tour à tour, nous allons suivre Nerys et ses amies, Caroline et Myrtle expatriés en Inde dans les années 1940 mais aussi Mair, Karen et Bruno qui sillonnent l’Inde actuelle.

Durant ces histoires qui  se mêlent et se complètent, le lecteur découvre des personnages volontaires et battants qui se relèvent devant chaque obstacle.

Des passages haletants, des paysages grandioses, des couleurs chaudes, une histoire bien menée qui nous emporte dans les ruelles du Cachemire.

Un beau roman étayé de vérités car l’auteur s’est acheminé sur les chemins montagneux du Ladakh à Srinagar. Elle a fréquenté les teinturiers, les tisserands et les brodeurs. De plus son beau-frère né en Inde de parents missionnaires gallois a largement influencé le contenu de son livre.

Un roman facile à lire, rien de mieux pour cet été caniculaire !

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