LECTURES AUX 4 VENTS

       Le Fonds du Puits, c'est là que doit se rendre un jeune homme, "Le Fils", afin de soulager les douleurs d'une enfant gravement malade. "Le Fils " a des dons de guérisseurs, il est envoyé par sa mère vieillissante, ce sera pour lui "le baptême du feu". 

       Plus il s'avance vers ce village isolé, jamais ensoleillé, plus il ressent une atmosphère dérangeante, inquiétante voire menaçante, "des choses cachées". "Le fils sera mis à l'épreuve et sera obligé d'enfreindre les règles enseignées par sa mère.

      Un roman qui a un côté fantastique trop marqué pour moi. Dommage car j'ai vraiment apprécié les précédents romans de cette auteure.

          Nous sommes en Floride, de nos jours. Cassie, surnommée "Mama Cass" a cinquante ans, elle est solitaire.  Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades.

     Elle n'a qu'un ami qui la fait rire et une femme de ménage et de cuisine, Soledad, qui s'occupait déjà des parents de Cassie. Lorsque Soledad meurt, Cassie se rend compte qu'elle ne sait rien de cette femme. Quand elle tente de découvrir qui elle est, elle cherche dans ses affaires et dans son lieu de vie et découvre sa dernière volonté: "Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi". Cassie décide d'accomplir la dernière volonté de Soledad et part au Mexique pour y déposer ses cendres. 

     Ce voyage qui est son premier va l'amener à se remettre en question, à se tourner vers les autres et surtout découvrir le goût de vivre.

     Ce roman qui se lit comme un Feel good aborde les thèmes des relations humaines et du mouvement #MeToo.

     Un livre plein d'humour et d'émotions.

Prix Renaudot des Lycéens 2023

       Une fois de plus, attirée par Le Prix de Lycéens, je ne regrette pas ce choix.

       Si nous pouvons faire référence à "1984" et "La Servante Ecarlate", dans ce 4ème roman de Lilia Hassaine, nous sommes transportés en 2049 dans un monde où la transparence fait loi. 

       Excédée par le laxisme de la justice, la population s'est révoltée. La Revenge Week de 2029 a entrainé un monde à deux "vitesses". Les citoyens ont le choix entre vivre comme avant avec toute la violence préexistante ou vivre dans des "vivariums" en toute transparence où chacun peut épier donc dénoncer l'autre. 

      Malgré toutes ces précautions, une famille disparaît. L'enquête qui s'en suit n'est que le prétexte de la démonstration de ce que peut être une vie dévoilée aux yeux de tous mais également l'impact néfaste des réseaux sociaux. Ceux-ci permettent d'infliger des peines, de s'immiscer dans la vie de chacun. Par ailleurs cela permet un exhibitionnisme pour ceux qui aiment être vus.

      Un texte très percutant de lucidité sur le monde actuel, une écriture réaliste qui mène vers une réflexion sur notre monde.... Une lecture très intéressante et inquiétante.

    Difficile de résumer ce roman graphique dont l'histoire reste simple: un homme, un fils, un bateau de pêche...

    Ce récit illustré est un hommage aux pêcheurs, à la dureté de ce métier peu valorisé. Un métier qui est dépendant de la météo maritime, une mer qui est tout pour eux qui souvent ne connaissent rien d'autre. L'auteur décrit cette vie de pêcheurs avec leur travail de nuit, leur lutte contre la mer, les prix du marché en baisse, les frais de réparation de leur outil de travail etc...

    Philippe Claudel nous embarque sur le fileyeur. Ce bateau porte le nom de "Rature" , c'est le nom de son propriétaire. celui-ci était maladroit avec les mots et ne savait pas écrire sans faire de ratures. Mais Rature sait naviguer et part en pêche avec Joss un autre marin dur lui aussi mais qui n'a aucune attache sur terre alors que Rature a un fils....

    C'est la première de couverture et ses couleurs inhabituelles qui m'a attirée, puis son auteur. Un texte écrit sur fonds dessinés et colorés par une illustratrice, des couleurs en harmonie avec le texte.

    Un roman dur comme l'est la vie des pêcheurs mais beau et poétique 

       Les parents de Sabyl Ghoussoub ont quitté le Liban en 1975. Ils pensaient rester à Paris deux années le temps de terminer leurs études. Mais la guerre a éclaté et nous retrouvons Sabyl né en 1988 à Paris!

     Agé de 30 ans, Sabyl veut en savoir davantage sur sa famille, leur pays et décide de questionner ses parents. Mais durant toutes ces années, les parents se sont créé un Liban et sa culture dans leur petit appartement de la banlieue parisienne. Les albums photos sont plein de rires et de moments heureux.  Difficile pour l'auteur de tirer le vrai du faux.

      Si Sabyr a tenté de retourner au Liban pour y vivre, il n'a pas réussi à s'y installer tiraillé entre ces deux pays, ces deux cultures.

      Ce récit authentique et émouvant raconte l'exil, la perte d'un pays qui de plus est déchiré par guerre, les oppositions entre ses différents clans, ses hommes politiques mais aussi les assassinats et la corruption. 

      Difficile pour moi également de comprendre l'histoire de ce pays....

Extrait:   ".La vie de mes parents , c'est comme la guerre au Liban . Plus je m'y plonge , moins j'y comprends quelque chose . J'arrive à situer les protagonistes , quelques moments marquants me restent , puis , ensuite , je me perds . Trop de dates , d'évènements , de trous , de silences , de contradictions .Je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose . Finalement , à quoi bon ? Est - ce que cela m'apporterait de tout savoir , tout comprendre , tout analyser ? Rien , je crois fondamentalement que je n'y gagnerais rien , à la limite , je perdrais mon temps ."

      Un roman récit documentaire... agréable à lire.

       Nous sommes en 1959, en Irlande. Christy, âgé de 11 ans et sa famille sont des gens du voyage, des Travellers ou Pavees ou Tinkers. Ils se déplacent régulièrement, en roulottes, vivant de petits boulots trouvés ici ou là. Ils sont assez mal vus, ont du mal à vivre et ont souvent faim. Mais ils ont l'esprit de famille et se soutiennent mutuellement. Ils aiment par-dessus tout la liberté et l'espace.

      Christy, l'enfant du dehors, a perdu sa mère à sa naissance. mais la découverte d'une coupure de journal éveille ses soupçons.... Christy va s'évertuer à savoir d'où il vient, qui était sa mère, pourquoi il ne ressent pas les choses comme son père....

    Une fois de plus Jeanine Cummins a fait des recherches approfondies et nous fait découvrir un "peuple" attachant. Un roman à la fois  tendre, drôle et bouleversant.  Le style est impeccable et la trame de cette histoire en fait un véritable page-turner.

     Attirée par la 1ère de couverture, je n'ai pas hésité à faire l'achat de ce livre de Philippe Claudel et ne le regrette pas!

     Un roman illustré dont le thème a été largement décrit par de grands auteur : LA PECHE dont l'écriture contemporaine est belle.

    L'auteur nous embarque sur le fileyeur avec aux commandes Rature, le patron. Malgré la volonté de son institutrice, il a toujours été maladroit avec les mots mais il sait naviguer accompagné de Joss, un marin très dur avec lui-même, un marin sans attache sur terre. 

    Ce roman  est un véritable hommage aux pêcheurs de haute mer qui partent toute une nuit face aux aléas de la météo. Un métier peu valorisé, des prix du poisson qui baissent face au marché de l'Europe, des traites à payer pour un nouveau bateau,. Mais c'est un métier de passion, la mer est tout pour ces marins.

     Un très beau texte écrit sur fond coloré et dessiné par l'illustratrice Lucille Clerc. Les couleurs se marient très bien avec le texte.

     A découvrir!!!

           Jodi Picoult a écrit ce roman durant la pandémie et s'en est inspiré. Si le thème du covid-19 peut nous freiner, je vous conseille de passer outre et de découvrir les Galapagos!

          Diana travaille chez Sotheby's, elle est chargée de trouver des œuvres d'art à vendre aux enchères. Finn est interne en chirurgie. Tous deux ont décidé de partir aux Galápagos, c'est sur cette île que Diana pense être demandée en mariage. Isabella est une île de rêve pour ses excursions, ses plongées sous-marines et sa faune.

        Mais nous sommes en 2020 et Finn est réquisitionné par son service hospitalier et incite Diana à partir. Arrivée sur Isabella sans bagages (ils ont été égarés), Diana apprend que l'île est fermée à toute entrée et sortie pour 15 jours. L'hôtel réservé est fermé, Diana ne parle pas espagnol et il n'y a pas de réseau. Heureusement, Diana est secourue et hébergée par une habitante âgée. Un séjour totalement imprévu commence mais c'est l'occasion pour cette jeune femme de se reposer, de découvrir cette île, de rencontrer de nouvelles personnes tout en se rendant utile et de se remettre en question...

         Si l'on pense lire un feel-good, ce roman prend une dimension assez déconcertante en 2ème partie mais je n'en dirai rien...

       Ce roman est l'histoire d'une île (très tentante),  de sa faune et de sa flore qui sont magnifiquement décrites, c'est l'histoire de la pandémie 2019 (soignants, conditions de vie...), c'est aussi la vie d'une adolescence et ses difficultés, l'amour et l'amitié, les relations mère-fille, père-fille, l'art et la peinture....

         Un livre écrit avec beaucoup de sensibilité et d'humanité comme sait si bien le faire Jodi Picoult.

     Un roman autobiographique qui commence par: " Mon père était un tueur." Le ton de ce récit est donné... 

    Le père de Thierry Crouzet était pêcheur et surtout très bon chasseur et fut, pour cette raison,  tueur d'élite durant la guerre d'Algérie. Un homme qui a toujours fait peur à son fils pendant son enfance. Si l'auteur a réussi à occulter la violence autant verbal que physique de son père, à la mort de celui-ci, il s'autorise à se souvenir, à écrire afin de comprendre pour quelles raisons son père a eu autant de violence en lui.

     Pour comprendre, l'auteur s'immerge dans les récits de la guerre d'Algérie, dans les carnets de son père et d'autres appelés qu'il relate dans ce livre. Des récits précis, concis et authentiques qui décrivent tout  des horreurs qu'a vécu son père. Une histoire que son père a laissé sous silence et n'a jamais raconté à son fils comme de nombreux soldats.

    Thierry Crouzet excuse et comprend son père mais a la sensation que cette violence lui a été transmise de façon héréditaire.

    Dans les dernières lignes du récit, il se décide enfin  à lire la lettre laissée par son père, elle l'attend depuis trois ans...

      Camille, la narratrice, est médecin légiste. Son père, plus renommé, l'est également et sa mère est généraliste, tous deux sont décédés lors d'une plongée alors que Camille avait 19ans. Son parrain et oncle s'est occupé d'elle.

      Camille a grandi dans une histoire familiale dont elle doute de la véracité. Lorsqu'elle reçoit un mail dans lequel il est question du peintre Goya et de son crâne volé après son inhumation à Bordeaux en 1828. Depuis le crâne de Goya est recherché! Camille part pour Bordeaux afin de rencontrer l'auteur du mail. Or il s'agit d'une ancienne directrice de théâtre qui a bien connu les parents de Camille et de son oncle....

       Une recherche assez déconcertante commence...

       Sarah Chiche est psychologue clinicienne  et psychanalyste. Elle a su dans une ambiance sombre et torturée aborder les thèmes des racines familiales, de l'histoire de l'art et des âmes tourmentées.

"Les destins de la guerre" de GOYA, titre de la 1ère partie des Alchimies