Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

esclavage

Paradis de Abdulrazak GURNAH

 

4ème de couverture: Quand ses parents annoncent à Yusuf, douze ans, qu'il va partir séjourner quelque temps chez son oncle Aziz, il est enchanté. Prendre le train, découvrir une grande ville, quel bonheur pour lui qui n'a jamais quitté son village de Tanzanie.
Il ne comprend pas tout de suite que son père l'a vendu afin de rembourser une dette trop lourde - et qu'Aziz n'est pas son oncle, mais un riche marchand qui a besoin d'un esclave de plus chez lui.
À travers les yeux de Yusuf, l'Afrique de l'Est au début du XXᵉ siècle, minée par la colonisation, se révèle dans toute sa beauté et sa rudesse.
Dans ces étendues désertiques traversées de lentes caravanes, dans ce paradis bientôt perdu, le poids d'une vie vaut celui de quelques gouttes d'eau.

Mes impressions: C'est un roman d'apprentissage: L'auteur nous sensibilise aux pays de l'Afrique de l'Est par le regard de Youssouf. Après avoir travaillé pour deux marchands, Youssouf accompagne une expédition caravanière puis rentre. Epris de la femme de son maître, Youssouf prend sa 1ère décision: il s'enfuit et s'engage dans les "askaris" recrutés par les allemands juste avant la 1ère guerre mondiale. Youssouf va s'émanciper tout seul mais que va-t-il devenir....

C'est un roman historique et sociétal: la vie de la société du Kenya et de Zanzibar dans les débuts de la colonisation. Une société mélangée de riches marchands esclavagistes, de musulmans Omaniens, de Swahilis, d'Islamistes, d'Hindous et d'Européens qui occupent les meilleures terres. mais aussi d'agriculteurs rançonnés, d'enfants volés, de massacres gratuits...

Certes, l'auteur ne ménage pas les colonisateurs européens mais la société africaine est terriblement cruelle et esclavagiste.

L'auteur assimile Youssouf à Joseph dans l'histoire biblique d'Egypte. vendu comme esclave, Joseph est beau et est séduit par la femme de son maître. Mais cette histoire s'arrête là car Youssouf fuit cette femme. ce qui par ailleurs le pousse à prendre une décision.

L'auteur nous présente un pays rude mais beau avec ses étendues désertiques, ses caravanes... un PARADIS???

Un roman Prix Nobel facile à lire mais compliqué dans son analyse....
 

Voir les commentaires

Bakhita de Véronique OLMI

Un récit tiré d'une histoire vraie dramatique, étonnante et poignante.

Bakhita est née au Darfour vers 1869. Enfant, elle est enlevée et vendue à des négriers musulmans, elle subit violences et soumissions. Marches forcées, coups, humiliations, tortures sont le monde des esclaves dans lequel Bakhita est entrée.

Après 6 années de malheur, elle sera achetée pour la 5ème fois. mais cette fois-ci par un italien, consul à Khartum qui sera son sauveur.

Bakhita a tout perdu, son nom, sa langue, son village, lui reste sa beauté ...   « Elle ne sait pas comment elle s'appelle. Elle ne sait pas dans quelle langue sont ses rêves. Elle se souvient de mots en arabe, en turc, en italien, et elle parle quelques dialectes. Plusieurs viennent du Soudan, un autre de Vénétie. Les gens disent : « un mélange ». » P 13

...et son incroyable volonté de vivre, son obstination à faire le bien.

Véronique OLMI relate avec talent la vie d’une esclave devenue une religieuse vénérée en Italie, canonisée en 2000.

 

TIRE de WIKIPEDIA: Issue d'une famille composée de quatre sœurs et de trois frères, elle n'a que cinq ans lorsque sa sœur Kishmet est enlevée sous ses yeux par des trafiquants d'esclaves  en 1874. À son tour, alors qu'elle avait près de 9 ans, elle est la victime de négriers  musulmans qui la vendent et la revendent plusieurs fois, sur les marchés d' El Obeid et de Khartoum, en lui infligeant de mauvais traitements. Le traumatisme est si grand qu'elle en oubliera son premier nom. C'est ainsi qu'on lui donne le nom de Bakhita, qui signifie « la chanceuse ».

Elle appartenait à un général turc qui lui avait fait subir de cruelles scarifications (tatouages) quand ce dernier décida de vendre toutes ses esclaves. Bakhita est alors acquise par le consul d' Italie à Khartoum, Calisto Legnani, en 1883.

Joséphine a 14 ans et sa vie change alors radicalement : « Le nouveau maître était assez bon et il se prit d'affection pour moi. Je n'eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j'hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité ».

Béatifiée le 17 mai 1992, elle a été canonisée  par Jean-Paul II le 1er octobre 2000.

Le pape dira à cette occasion : « Cette sainte fille d'Afrique, montre qu'elle est véritablement une enfant de Dieu : l'amour et le pardon de Dieu sont des réalités tangibles qui transforment sa vie de façon extraordinaire ».

Voir les commentaires

No Home de Yaa GYASI ***

"No Home" est le premier roman de Yaa Gyasi, américaine née au Ghana, pays qu'elle a quitté à l'âge de 2 ans.

Ce roman historique parcourt 3 siècles d'histoire du peuple africain en retraçant la vie de deux familles issues de deux demi-soeurs nées dans deux villages différents du Ghana au XVIIIème siècle.

Depuis le Ghana puis aux USA, ce sont deux lignées familiales qui racontent l'histoire du commerce triangulaire, notamment l'esclavage, la ségrégation, le métissage, le déracinement, les guerres entre tribus et l'apartheid.

Chaque chapitre est dédié à un descendant d'Effi ou de Esi, les deux demi-soeurs. Chacune a une destinée différente, l'une est mariée à un soldat anglais et aura une vie paisible, l'autre sera vendue pour travailler dans les plantations américaines.

Ces deux récits  s’entremêlent dans un style très agréable.

Une très belle lecture qui ne laisse pas indifférent.

 

Voir les commentaires