Ce récit autobiographique nous emmène au cœur de la guerre , dans un pays "mis à feu et à sang par les fils des ancêtres de l'auteur"..
L'auteur est journaliste et grand reporter à Paris Match. De père Chilien, Nicolas DELESALLE est russe par sa mère, Anne KANJOUNZEFF, née à Paris de parents russes qui ont fui à la révolution de 1917.
Dans ce récit, l'auteur évoque ses visites avec sa mère en Russie en tant qu'adolescent, une mère professeur de Russe très proche de la culture russe et témoigne de ses reportages en Ukraine.
Pour lui, tout a basculé avec l'attaque de Poutine en février 2022; car il s'est retrouvé sur le terrain en tant que grand reporter. Toutes ses certitudes, tout son amour de la Russie, sa fierté de ses racines russes; tout cela s'écroule de façon tragique...
Difficile d'éprouver autant de respect pour son pays d'origine (côté maternel) dans le contexte actuel.
Quatrième de couverture: Octobre 1943. Les Allemands occupent Rome.
Italo, Cosimo, Vanda et Riccardo ont dix ans. Le soir, ils bravent le couvre-feu pour aller jouer dans une grande cour d'immeuble. Mais un soir, Riccardo ne vient pas. Ni le lendemain, ni le surlendemain. Italo, Cosimo et Vanda se renseignent. Mais ils comprennent tout de travers. Riccardo a été mis dans un train par les Allemands, direction le nord, vers un camp. Pourquoi ?
Nous savons, nous, que le ghetto de Rome a été raflé le 16 octobre 1943 et tous ses habitants, dont plus de cinquante enfants, ont été envoyés dans les camps de la mort. Mais nos petits mousquetaires - ils étaient quatre et ne sont désormais plus que trois - ne peuvent même pas imaginer cette réalité-là. Non, il y a erreur, il faut faire libérer Riccardo. C'est un devoir, une mission. Alors ils partent, à pied, en suivant les rails de chemin de fer en direction du nord, à la recherche d'un camp - de vacances ? d'entraînement ? qui ne doit pas être bien loin. Mais très vite, sans rien à manger et dans le froid de l'automne, qui augmente surtout la nuit, l'équipée risque de très mal tourner. Évidemment, des membres de leurs familles, affolés, se sont lancés à leur poursuite. Jusqu'où iront-ils ?
Fabio Bartolomei est très connu en Italie comme scénariste et romancier. C'est la première fois qu'il est traduit en français. Le film tiré de La dernière fois que nous avons été des enfants sortira courant 2023.
Une belle histoire d'enfants adultes avant l'âge , une histoire d'amitié telle que ces enfants affrontent sans crainte tous les dangers . Malgré un fond historique douloureux, ce roman est drôle et touchant. A lire!
Delphine MINOUI est grand reporter au Figaro. Elle a sillonné le Moyen-Orient et connaît très bien l'Iran. Actuellement, elle réside et travaille en Turquie. Elle tente de raconter ce qu'il se passe en Syrie et se rend régulièrement à la frontière turco-syrienne. C'est en navigant sur le net qu'elle découvre une photo de jeunes entourés de livres. Il s'agit d'une bibliothèque clandestine située au cœur de Daraya à quelques kilomètres de Damas. Daraya est une ville que Bachar al Hassad veut rayer de la carte car elle s'est soulevée contre le régime en 2011 et résiste.
En août 2012, le massacre de la population est suivi d'un blocus avec des bombardements quotidiens et des bombardements au gaz chimique en 2013 malgré l'interdiction d'utiliser cette arme. de 250 000 habitants la ville passe à 12 000 survivants.
Intriguée par cette photo de livres, Delphine Minoui cherche à rentrer en contact avec ces jeunes activistes et réussit par le biais de whatsapp de trouver la trace de Ahmad. Auteur et co-fondateur de cette bibliothèque, il va échanger avec l'auteur au milieu du bruit des bombes pendant plusieurs années.
Cette bibliothèque n'existait pas avant la guerre, c'est au milieu des débris que ces jeunes ont décidé de récolter ce qui restait de leur patrimoine culturel, récoltant ainsi 15 000 ouvrages de tout genre.
Ces jeunes qui réclament le changement et la réforme ont la volonté de recréer l'ordre dans le chaos. Ils organisent dans ce local en sous-sol sombre et caché des mini conférences.. Ils veulent s'instruire pour ne pas tomber dans la violence. Nous sommes dans la période difficile des attentats: Charlie hebdo en 2015, Nice en 2016.
Un livre dense, un témoignage bouleversant, une histoire de résistance sur fond de guerre.
François Brusnel dans la grande librairie a écrit: ce livre est "Une arme d'Instruction massive"
C'est Grace à une librairie indépendante que j'ai découvert ce petit livre que j'ai lu bien que je connaisse peu de choses en politique internationale. Un livre très intéressant qui ne laisse pas indifférent.
Qui dit confinement... dit lecture... et j'ai la chance d'avoir une PAL de quelques 100 bouquins! Parmi lesquels je retrouve le cadeau d'une amie offert en mars 2016 et découvre "Otages Intimes" de Jeanne Benhameur en Actes Sud, un format que j'adore!
Résumé: Etienne est reporteur-photographique de guerre, il aime la photo bien sûr mais aussi et surtout partir loin et revenir peu de temps. Cela lui coûte d'ailleurs le départ de Emma sa compagne.
Lors d'un reportage dans un pays en guerre, il est enlevé et séquestré suffisamment longtemps pour ne pas en revenir indemne.
C'est le retour de Etienne que nous relate l'auteur, son difficile retour à une vie ordinaire. Etienne décide de revenir dans son village natal et retrouve sa mère et ses deux amis d'enfance.
Tous les quatre ne sont pas indemnes non plus. Sa mère avait un mari navigateur, Enzo, ébéniste de métier n'a pas su se fixer et est allé de femme en femme et Johanka, célibataire également, est avocate à la Haye et aide les femmes victimes de guerre à l'étranger...
Mon avis: Un récit poignant, très très bien écrit, intimité, solitude face à la mémoire des images, ré-apprivoisement de la vie... beaucoup d'émotions dans ce récit intimiste.
Extraits: "La vieille dame se lève. Elle appuie ses deux mains sur la table et le silence se fait. C'est la verticalité qui a toujours fait taire chacun dans sa classe de campagne, ou dans les pires moments de sa vie quand en la voyant passer, on cessait de la plaindre. On ne plaint pas une femme qui se tient droite. Etre plainte c'est déjà courber la tête. La verticalité elle est là, avant même qu'elle prenne la parole. Les paroles iront droit au but.*
"C'est fini maintenant Etienne, c'est fini.
Non, c'est pas fini. pas à l'intérieur de moi. Il ya des moments tu sais où je me demande si ça finira jamais... j'en ai trop vu...
Quand on dit "trop" c'est "pas assez"
Quoi?
Je dis Quand on dit "trop" c'est que ce n'est pas encore assez.... Tu n'en pas assez vu parce qu'il te reste plein de choses à photographier, Etienne, et de gens. Parce que le monde est vaste et que tu peux regarder ce que tu veux tu comprends, ce que tu choisis, toi, de regarder. Pas là où on t'envoie. Là où toi tu choisis d'aller. Là où toi et veux voir et photographier et partager. c'est ça, non, être photographe?
Le Viêt Nam est enfin en paix après 30 années de combat. La jolie Mien a épousé Bôm, tous deux sont âgés de 17 ans. Mais 4 mois après leur union, Bôm part à la guerre et meurt. 7 ans plus tard Mien épouse Hoan qui lui donne un fils, ils partagent une vie stable et confortable. Mais un soir, un homme au corps cadavérique se présente au logis de Mien. Son 1er mari n'est pas mort et Mien va devoir choisir...
Un roman à 3 voix dans lequel alternent monologues intérieurs , descriptions et récits dans un pays marqué par la guerre et les traditions ancestrales.
Le lecteur éprouve beaucoup de compassion envers ces 3 personnages brisés par les évènements.
Sacrifice, amour, tradition, passion, jalousie, pitié, souffrance, isolement, guerre sont les thèmes de ce roman de 800 pages, un long et lent voyage dans ce magnifique pays qu'est le Viêt Nam.
C'est lors d'une visite du Printemps du Livre de CUERS dans le VAR que j'ai découvert cette auteure au parcours passionnant.
Ce roman historique raconte l'exil d'une famille polonaise paysanne qui est catholique par le père et juive par la mère. Après la 1ére guerre mondiale cette famille essaie d'échapper aux pogroms et à la misère .
Witold a amassé suffisamment d'argent et a obtenu les papiers nécessaires pour s'exiler en France. Pendant deux années, il travaille dans les mines du Nord et réussit à financer le voyage de ses enfants et de sa femme. Ils s'installent à Paris.
C'est la vie de Joanna, la cadette que nous allons suivre tout au long de ce roman.
Ecole, travail, mariage, naissance, mobilisation du mari, tromperie, séparation, amour... La vie de Joanna va se dérouler parallèlement à la seconde guerre mondiale avec les camps, la rafle des juifs, les exactions des nazis, l'engagement des "malgré-nous": ces Alsaciens et Lorrains forcés par l'armée allemande à combattre les Français en Allemagne, la libération, le retour des prisonniers et des malgré-nous, le jugement des collabos.
Tous ces thèmes sont abordés au cours de la vie de cette famille très unie. L'amour, l'entraide, les relations familiales apportent beaucoup de fraîcheur à ce roman bourré de détails historiques, le tout dans un style très agréable.
Trois personnages, deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement: Daniel, idéaliste et rêveur. Il est assistant du prof avec lequel il habite depuis deux mois à cause de la guerre.
Marina, étudiante maigre et très frileuse. elle recherche la chaleur par tous les moyens et agit comme une bête qui a faim
Le prof insolent avec ses élèves à qui il enseigne la sociologie. Il possède une grande bibliothèque.
C'est la guerre, les moyens de chauffage sont quasi inexistants. Reste la chaleur fournie par les livres... Mais par quels livres faut-il finir?
Cette pièce développe l'importance des livres, leur valeur littéraires en tant de guerre hivernale.
Raoul est n" en 1913. Il a 12 ans lorsqu'il apprend que ses parents sont en fait son oncle et sa tante. sa mère est morte de la tuberculose et son père est rentré choqué de la guerre, incapable de s'occuper de ses garçons.
Quelques jours plus tard, Raymond le père adoptif de Raoul lui révèle qu'il a un frère aîné et que celui-ci est dans la classe du certificat d'étude...
Un petit roman historique très intéressant qui permet aux jeunes ados de pénétrer dans le monde affreux de la guerre et de découvrir les difficultés à vivre entre les deux guerres.
Le vocabulaire est riche, les nombreuses expressions sont encore usitées aujourd'hui.
Un lexique concernant du vocabulaire des années 1930 permet à nos jeunes lecteurs de comprendre le texte.
Un livre à lire dès le CM2 pour les bons lecteurs.
Ce livre fait partie de la collection "Lire c'est Partir" dont les livres sont judicieusement choisis.
Merci Noélie de m'avoir fait découvrir ce livre. Tu as fait un bon choix!
Ce livre fait partie de la sélection du Prix CBPT, c'est dans ce cadre que je l'ai lu.
Voici le résumé proposé par CBPT.
"Baptiste, adolescent de quatorze ans, a été récupéré des mains de djihadistes qui l’avaient enlevé et avaient exécuté sa famille. Un psychiatre s’entretient avec lui, tente peu à peu de forcer sa mémoire : il y a eu le temps de l’enlèvement où lui et les siens essaient de survivre, le temps de la séparation où il est exilé, seul, en plein désert et le retour auprès des jeunes terroristes qui achèvent, à coup de drogue et de violence, sa métamorphose en futur combattant. Les points d’ombre s’éclaircissent, laissant entrevoir une effroyable manipulation.
La fragilité de l’adolescence face aux turpitudes du monde, sujet cher à l’auteur (Rêveurs) trouve ici son illustration dans une actualité brûlante. Alain Blottière cerne bien la mentalité de jeunes fanatisés, prêts à tout, qui enrôlent ceux de leur âge pour les transformer en êtres sanguinaires monstrueux, sans gommer toutefois le peu d’humanité qui leur reste. De même, le portrait de Baptiste émeut par sa sensibilité et sa pudeur, au-delà des horreurs vécues, avouées ou occultées. Un style inspiré, qui exalte la magie du désert, alterne dialogues et récits du rescapé. La poésie côtoie l’indicible."
Un récit plus qu'un roman qui est hélas, d'actualité...
"Loi du 22 juillet 1941 relative aux biens et valeurs appartenant aux juifs publiée au journal officiel du 26 août 1941.
Nous, Maréchal de France, chef de l'état français, décrétons:
Art 1: En vue d'éliminer toute influence juive dans l'économie nationale, le Commissaire général aux questions juives peut nommer un administrateur provisoire pour exercer sur toute entreprise, tout immeuble, tout bien lorsque ceux à qui ils appartiennent sont juifs."
En 1940 dans le but d'éliminer les juifs de l'économie nationale, était nommé un administrateur provisoire chargé d'exproprier les juifs afin de les exclure de certains corps de métiers. C'est la politique d'aryanisation politique. Bien sur, l'homme étant ce qu'il est, les administrateurs cherchent à faire du bénéfice, à voler, les malversations sont nombreuses...
Dans ce roman documentaire, un jeune homme veut savoir qui était vraiment son arrière grand-père Raoul H. , inventeur de l'altametre (instrument qui permet de mesurer la hauteur d'un arbre ou bâtiment), trop de zones d'ombre obscurcissent la vie de cet homme...
A travers ce récit j'ai découvert une partie méconnue de la 2ème guerre mondiale. Un roman prenant, surprenant et intéressant.