litterature francaise

     Moyen-âge? XVIIème siècle? Avec Madelaine nous entrons dans un monde de paysans épuisés par le travail de la terre, appauvris par les propriétaires seigneuriaux, affamés par des récoltes désastreuses...

     Dans ce décor misérabiliste longuement décrit par l'auteure, il y a le village des Montées où trois vieilles maisons abritent une vieille rebouteuse et deux jumelles ainsi que leurs familles.

    Madelaine arrive, elle erre à la recherche de nourriture à quémander ou à voler. Pleine de vie, la toute jeune Madelaine est recueillie par le hameau et adoptée par l'une des jumelles qui n'a pas d'enfant.

    Madelaine est attachante, rieuse mais la rage sommeille en elle....

    Un roman très fort où la sauvagerie entre les hommes ou face à la nature est très marquée mais heureusement les descriptions de la nature allègent cette histoire dont je tairai le dénouement.

          Il y a quelques années, j'ai rencontré Baptiste Beaulieu lors d'un forum du livre à Toulon. Touchée par son amabilité, son contact chaleureux, je lis depuis cette rencontre presque chacune de ses parutions.                      Baptiste Beaulieu est médecin généraliste, urgentiste mais aussi écrivain et... on ne peut plus humain!

          Dans ce roman, Jean est médecin généraliste, Sa salle d'attente ne désemplit pas. Il écoute, soigne et console les autres. Mais lui, qui le console... Depuis le jour où il ne lui a manqué  que quelques minutes pour sauver ce petit garçon, ses larmes restent bloquées dans sa gorge...

          Un roman à la fois drôle et triste, bouleversant de vérité et d'humanité comme le sont les autres romans de cet auteur.

       Magnifique est une jeune femme qui vit au bord du lac de Genève. Devant subir une intervention chirurgicale, elle décide d'écrire à son mari ce qu'elle lui a toujours caché car elle était incapable d'en parler.           C'est le prétexte de ce roman pour faire le récit de ce qu'elle a vécu avant la rencontre de celui qui a été son sauveur.

       Il y a 28 ans, en 1990, Magnifique vivait dans les collines du Rwanda, dans le village de Massongo. Les Tutsis et le Hutus s'affrontaient.  A l'école, pendant les cours, la nuit, partout la tension était toujours présente. C'est après la mort du président rwandais dans un accident d'avion que ces peuples vont se faire la guerre et que les Tutsis vont être exécutés lors du génocide de 1994.

        Magnifique raconte le massacre des Tutsis, envoyés à l'église ils y ont été enfermés et massacrés à la machette, coupés comme "on coupe un champs de maïs". Par miracle Magnifique, protégée par les corps de ses parents elle est repérée par Jérôme qui la sauve. En admiration devant cette très belle jeune femme, il veillera sur elle et l'épousera.

        L'auteur était au Rwanda en 1994 pour une association venue en aide aux réfugiés du génocide. Cela explique la véracité du récit, la profondeur des sentiments et les descriptions horribles de ce pugilat.

       Un roman très fort qui est passé inaperçu... peut être à cause des reproches portés envers la France...

     Malgré le froid qu'il déteste, Caryl Ferey accepte à la demande de deux éditrices d'aller en Sibérie à Norilsk. Entre gonzo (méthode journalistique  destinée à informer le public, le journaliste gonzo travaille en immersion et raconte les évènements à la première personne) et récit noir, Caryl Ferey relate son séjour. Un récit noir car la ville de Norilsk est la ville minière le plus polluée, la plus septentrionale et la plus froide du monde.

      Dans les années 1920, Staline y avait fait construire par les prisonniers eux-mêmes le goulag du nom de Norillag. 500 000 prisonniers ont extrait de ces mines du nickel, du cuivre, du cobalt et du charbon et ce jusqu'à la révolte de 1953 qui a fait 1 500 victimes.

      Aujourd'hui une entreprise d'oligarques proches de Poutine exploite ce lieu.

     Le séjour de l'auteur se fera accompagné de son ami d'enfance ainsi qu'une guide née dans cette ville et qui y revient après10 ans d'absence.

      C'est Shakir, un ouzbek qui s'occupe du trio, un personnage que l'on retrouvera dans le roman LED paru en 2020. Thriller que je vais m'empresser de lire!

       La major Louise Caumont de la brigade de Tarbes  va enquêter sur le meurtre d'une jeune femme de la célèbre famille Bellegarde. Tout porte à croire qu'il s'agit du 22ème victime d'un tueur en série mais celui-ci est mort 1 mois auparavant ce crime. La gendarme relance l'enquête à la recherche d'un "copieur" au courant du "modus operanti" du tueur en série. Le corps de Marie-France Bellegarde a été retrouvé dans des postures ayant des références religieuses macabres. Or les détails du cadavre n'ont pas été divulgué par les médias....

       Parallèlement, un détective privé enquête sur la disparition depuis plusieurs mois de Roseline Blanc. Cette femme de 60 ans est aimée de tous et est dévouée dans une association caritative d'aide aux personnes en grande précarité.

      Les deux affaires vont se relier... Marie-France Bellegrade était bénévole dans l'association de Roseline. Elle semble être une victime totalement innocente, catholique pratiquante, elle aide les sans-abris. Qui aurait pu vouloir la tuer? Pourtant ce personnage n'est pas si blanc....

      Une histoire liée à la religion où le mal existe... Une histoire épouvantable voire incroyable...

        Frank Meier est barman. Il s'est formé à New York et a publié un livre sur les cocktails. En 1940, il est barman en chef du célèbre Ritz dont le bar est resté ouvert malgré l'entrée des allemands à Paris. Frank va servir les officiers supérieurs de la Wehrmacht et sera le confident de grands de ce monde. Dans ce bar, il côtoiera Guitry, Chanel, Cocteau ainsi que des fonctionnaires aux idées "variables"! Frank va réussir à cacher sa religion juive mais tout le personnel travaille dans la peur et les scrupules. Cependant dans cette période compliquée dont la population est affamée, le personnel accepte la compromissions car leur emploi est assuré et bien rémunéré, les pourboires allemands n'étant pas négligeables... 

        Ce roman se lit facilement mais j'ai trouvé des longueurs, les thèmes abordés sont intéressants mais, à mon avis, traités trop superficiellement. 

    Dans ce roman autobiographique, René Frégni se livre sans filtre.

    Il relate son enfance et ses évasions dans la nature toujours à la recherche de liberté; sa scolarité et son aversion pour l'école; sa ville natale: Marseille et la fréquentation de petits voyous; ses voyages et ses rencontres; l'armée qu'il a désertée et l'emprisonnement qui a suivi mais grâce auquel il a retrouvé son camarade de larcins à Marseille et a rencontré l'aumonier de la prison. Ces deux hommes lui ont permis de  découvrir la littérature, de se passionner pour les livres et de découvrir le pouvoir des mots.

     Toujours un livre à la main, René Frégni a parcouru le monde de l'Italie à la Grèce en passant par la Turquie ou Londres, du sud de la France vers la Corse et l'Espagne. Ces voyages initiatiques l'ont amené vers l'écriture qu'il partage par des ateliers d'écriture en prison. Ainsi il transmet aux détenus sa passion des livres leur apprenant le pouvoir des mots qui apportent la connaissance, la liberté d'échanges sans heurts.

      Dans ce magnifique récit, l'auteur rend un très bel hommage à sa mère qui l'a toujours soutenu quelque soit la situation.

      Norferville est une ville fictive minière située à 700kms de Montréal.

      Léonie et Maya sont deux super amies. Elles ont été toutes deux violées mais décident de se taire. Léonie  quitte la ville pour Montréal mais Maya ne la suit pas. 20 ans plus tard, Léonie, devenue enquêtrice, revient à Norferville pour enquêter sur le meurtre d'une jeune fille française. Il s'agit de la fille de Teddy Schaffran qui est psychocriminologue. Léonie et Teddy vont s'associer pour découvrir le ou les meurtriers.

    Franck Thilliez s'est très bien documenté pour décrire ce pays du froid et la vie de ses autochtones. Une histoire effrayante, glaciale et abominable car tirée de faits réels.

       Noémie est capitaine de police au 36. Lors d'une intervention policière, le dealer interpelé lui tire en plein visage. Défigurée, son chef la met à l'écart et la mute de force en Aveyron près du lac d'Avallone. Créé par la construction d'un barrage, ce lac a recouvert un ancien village.

      Dans la petite ville d'Aveyron, tout est un peu trop calme, d'ailleurs Noémie est là pour justifier la fermeture de ce commissariat. Mais il faut croire de Noémie sait réveiller les vieux démons... Le corps d'un enfant depuis plus de 25 ans remonte à la surface du lac.

      Noémie va prendre en main ce cold case et va remuer ciel et terre pour élucider cette affaire de disparition d'enfants. 

      Ce thriller comme tous les autres de Olivier Norek nous tient en haleine avec ses fausses pistes et ses rebondissements. Le personnage de Noémie est très attachant, on suit la reconstruction de cette jeune fille qui excelle dans son métier. Les caractères de ses coéquipiers sont différents, sensibles ou trompeurs..

     Un cold case bien mené dont je n'ai pas du tout soupçonné son dénouement.

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        Nous sommes à Paris dans les années 50. Ida est 1ère d'atelier dans une maison de Haute Couture. Depuis 30 années, elle ne vit que pour son métier. Femme au cœur froid, Ida est antipathique, dure, dérangeante et crainte par ses ouvrières qu'elle méprise et tyrannise.

      Sa vie prend un tournant lorsque Jean, 22 ans, est embauché en tant que mannequin cabine. Jean est naïf, discret et on sent chez lui un lourd passé qu'il tait.

      Ida tombe amoureuse de lui, mais cet amour n'est pas sain, il est obsessionnel, jaloux et possessif; Cet amour ne la rend pas plus douce. 

     Comme un tissu de crin, une histoire machiavélique se tisse au fil des pages dont le final est plus qu'inattendu...

      Dans ce 1er roman, le lecteur découvre le monde de la haute Couture avec sa hiérarchie: les petites mains, la 1ère d'atelier, les mannequins cabine et les mannequins podium; ses essayages, ses créations. Dans ce monde du luxe qui m'a émerveillée, l'ambiance est mystérieuse, les personnages sont complexes et l'intrigue à couper le souffle !

« Jean aimait le contact des tissus, le son du papier des patrons contre sa peau. Il aimait contribuer à la création d’une œuvre d’art. Il aimait la présence féminine douce et discrète autour de lui. Il adorait l’agitation silencieuse des petites mains et l’atmosphère d’application qui régnait là. »