Pierre a 7 ans. Alors que ses cousins , sa tante, ses 5 frères et sœurs sont partis à la plage pour se baigner et faire du bateau, Pierre reste assis devant son assiette de carottes râpées à la vinaigrette trop acide. Cette fois-ci, il ne veut pas céder à sa mère malgré les gifles et les hurlements, la tête écrasée dans son assiette. Mais à 18h, lorsque toute la famille rentre, Pierre se soumet car il ne veut pas que les autres voient la méchanceté et la folie de sa mère...
Ces brutalités accompagnées d'une pression insupportable sur les études ne cesseront qu'à l'âge adulte mais feront place à un déséquilibre comportemental.
L'auteur retrace la vie de Pierre en 5 étapes: l'enfance, L'adolescence, la jeunesse, le mariage et enfin le jugement avec ses hauts et ses bas. Il démontre ainsi le processus qui a conduit Pierre, être de surcroit sensible, à se retrouver adulte devant un tribunal.
Tension, mal être, descente aux enfers, escalade de la violence physique et morale font de ce roman une lecture bouleversante.
L'auteur démontre la nécessité absolue de l'amour parental au bon développement de l'enfant.
La photographie de la première de couverture représente Edouard Einstein et son père Albert Einstein. ce cliché a été pris dans l'entrée de la clinique psychiatrique du Burgölzli en 1933. Edouard a 22 ans, ce sera la dernière rencontre entre père et fils.
Ce récit reprend essentiellement les voix de la mère d'Edouard, Milena; de son père Albert et de Edouard.
Albert, physicien de génie, a eu 3 enfants de Mileva Maric; une première fille, Lieserl, décédée lors de sa 1ère année et inconnue du grand public, et deux garçons, Hans-Albert professeur d'ingénierie hydraulique de génie et Edouard étudiant en première année de médecine.
A la séparation de Albert et Milena en 1914, Edouard a 4 ans. Sa mère revient sur Zurik avec les 2 garçons alors que Albert s'installe à Berlin, il n'aura aucun contact avec ses fils durant 5 années.
Edouard aurait voulu démarrer des études en psychiatrie mais son père, très pragmatique pense que Freud est un charlatan et refuse que son fils suive cette voix. Edouard sombre dans une dépression profonde et devient violent. En 1931, il a 21 ans, il est diagnostiqué Schizophrène et est interné. Il reçoit des traitements de choc (électrochocs). Edouard revoit son père en 1933 avant le départ de celui-ci pour l'Amérique. Il meurt à l'âge de 55 ans.
Ce livre est une biographie de la famille Einstein très agréable à lire. Chaque chapitre est consacré à un des personnages dont l'auteur dévoile les ressentis et les sentiments face à sa famille. Les éléments que nous donne l'auteur permettent d'expliquer le devenir de chacun. Un père absent, une mère débordée et soi-disant désargentée et deux enfants tournés vers leur mère et peut être écrasés par la notoriété de leur père.
Le lecteur assiste à un véritable drame familial: la douleur d'une mère et l'impuissance d'un père célèbre.
Je vous conseille en autre " L'exercice de la médecine" qui est également excellent.
Au XIXème siècle, il était recommandé aux femmes de passer inaperçu. Un moindre écart, une présence un peu trop importante dans une assemblée bourgeoise ou intellectuelle et le mari ou le père faisait entrer la personne à l'hôpital de la Salpêtrière. Les femmes y perdaient leur identité, leur passé et si ce n'était pas le cas, elle devenait vraiment folle.
Dans cet hôpital, nombreuses voulaient sortir de cet enfermement mais d'autres y trouvaient un refuge, une protection face à ces hommes pervers et destructeurs.
Ce roman à la fois historique et social retrace le quotidien de ces femmes internées. La trame de ce roman est un fait historique: le bal des folles auquel toute la bourgeoisie de l'époque était conviée.
Un premier roman prometteur qui une fois de plus soulève le problème de la condition féminine toujours d'actualité et de la liberté qui nous est si chère.
Hôpital de la Salpêtrière
Jean-Marie Charcot