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sida

Les enfants endormis de Anthony PASSERON

     

     Ce livre est l'un des 4 romans proposés au vote des bénévoles de l'association:

                      Culture et Bibliothèques Pour Tous.

      Plusieurs décennies après la mort de son oncle Désiré, héroïnomane, victime du sida dans les années 80, l'auteur veut faire revivre la mémoire de celui dont on ne parle qu'à demi-mots. A partir de photos anciennes, de souvenirs et de questions posées à ses proches, il reconstitue l'histoire de ce fils de commerçants du haut pays niçois. Alors qu'il devait reprendre l'affaire familiale, le goût de la fête et les années soixante-huitard le précipitent vers un tout autre destin.

       Parallèlement à cette histoire familiale l'auteur retrace la course contre la montre des médecins et des chercheurs qui veulent comprendre et faire face à cette cruelle maladie. L'évolution des recherches, la course entre les pays, le partage ou non des découvertes forment un volet très intéressant dans ce roman.

       Si aujourd'hui cette maladie peut être vaincue et mieux acceptée, dans les années 80, avoir le sida était une honte. Les familles étaient dans le déni, la honte ou la colère, ce qui est très bien retranscrit dans ce premier roman.

      Un livre intéressant pour ses rappels historiques.

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Les fureurs invisibles du cœur de John BOYNE

 

        Cyril Avery est le narrateur de sa propre histoire qui débute à sa naissance en 1945 et se termine en 2015. Cyril est abandonné volontairement par sa mère (fille-mère) mise au ban de la société irlandaise par le prêtre de son village. C'est un couple aisé et bienveillant qui adopte Cyril mais un couple hors norme qui traite Cyril comme un étranger, un enfant adopté. 

       Cyril tombe en amitié avec le fils de l'avocat de son père adoptif et va découvrir au fil du temps qu'il en est amoureux. Alors que l'Irlande est menée par une église moralisatrice et conservatrice, l'homosexualité est inenvisageable et punie, Cyril restera amoureux de Julian jusqu'à la fin de sa vie. Cyril, bien sous tout rapport le jour, se cache pour des rapports furtifs sans lendemain ne trouvant pas l'affection qu'il cherchera quasiment toute sa vie.

       On retrouve Cyril à Amsterdam en compagnie de son amant, puis à New York après une violente agression dans laquelle Bastiaan va perdre la vie et Cyril sa jambe. Puis Cyril revient en Irlande et affronte son passé et ses erreurs.... C'est en 2015 que Cyril connaîtra la légalisation du mariage homosexuel en Irlande mais Cyril pense être né "trop tôt" et avoir perdu sa vie à chercher....

       Un roman-fleuve dont les 11 chapitres s'égrainent de 7 ans en 7 ans et retracent la vie de Cyril à la recherche de son identité et d'un bonheur impossible.  De nombreux thèmes essentiellement sociétaux sont abordés: la domination de la religion et le pouvoir des prêtres , la haine des gens "bien-pensants" et "normaux" d'une société retardée  et son homophobie,  l'intolérance, les non-dits, le sort des femmes...

      Je me suis attachée à notre personnage principal espérant pour lui à chaque étape une vie meilleure. Tous les personnage qui entourent Cyril sont intéressants et reflètent la société de l'époque. L'écriture de John Boyne est directe tantôt ironique tantôt cynique mais toujours pleine de tendresse. Les situations sont quelquefois cocasses voire caricaturales et souvent inattendues. 

    Ne pas oublier que l'avortement sera légalisé en 2018 et le divorce autorisé en 1995 en Irlande.

   

    Un extrait assez percutant qui reflète bien cette histoire: Il y avait beaucoup d'hommes ici, qui s'étaient lassés de leur femme et cherchaient des sensations différentes. Ma grand-mère a compris. Un après-midi, elle est rentrée et a surpris un homme qui me violentait. J'étais un gamin à l'époque, et quand elle a vu ce qui se passait, elle a refermé la porte, elle est retournée à la cuisine, et elle s'est mise à faire du raffut avec ses casseroles. Voilà l'étendue de sa colère. Voilà ce qu'elle a fait pour me sauver. Après, elle m'a fouetté et m'a répété que j'étais dégoûtant, vraiment une pourriture sans nom. Mais elle a vu ce que je pouvais lui rapporter. J'étais plutôt mignon. Elle m'a dit que si je laissais des hommes me faire ça, elle se chargerait d'organiser les choses. Et l'argent serait pour elle.

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