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violences conjugales

Memorial Drive de Natasha TRETHEWEY

 

           Le nom de Natasha Trethewey ne me parlait pas du tout. C'es mon libraire qui m'a proposé cette lecture que je ne regrette pas.

           Trente-cinq ans après la mort violente de sa mère à Atlanta, l'écrivaine qui s'était juré de ne jamais y revenir, s'y retrouve pourtant pour des raisons professionnelles.
Evitant jusqu'à Memorial Drive, l'autoroute qu'elle empruntait pour se rendre à la maison où elle vivait avec sa mère, elle tombe pourtant un jour, par hasard dans un restaurant, sur un procureur-adjoint qui se souvient d'elle et va lui remettre des cartons d'archives autrement vouées à être détruites. Le début d'une quête douloureuse et d'une longue rédemption pour Natasha Trethewey, qu'elle raconte dans Memorial Drive, publié le 19 août 2021 aux éditions de l'Olivier.


           A l'aube de la cinquantaine et trente ans après le drame,Natasha Trethewey revêt les traits de la petite fille qu'elle était, née d'un mariage mixte entourée d'amour puis d'adolescente atrocement meurtrie pour raconter les années passées auprès de sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough sauvagement assassinée par son deuxième ex époux le 5 juin 1985.


            Natasha Trethewey a obtenu le Prix Pulitzer en 2006; Elle est écrivaine et poétesse de renom aux Etats-Unis. Elle est métisse par sa mère. 

   « Quand j’ai quitté Atlanta en jurant de ne jamais y revenir, j’ai emporté ce que j’avais cultivé durant toutes ces années : l’évitement muet de mon passé, le silence et l’amnésie choisie, enfouis comme une racine au plus profond de moi. »

      Extrait: Elle savait aussi qu'en tant qu'enfant métisse - à mi chemin entre eux deux -, je serai au bout du compte seule dans ce voyage pour comprendre qui j'étais, quelle était ma place dans le monde, tout en portant les fardeaux invisibles de l'histoire, à cheval sur la métaphore. Elle savait aussi qu'on se servirait du langage pour me nommer donc tenter de me limiter - bâtarde, mulâtresse, métisse, négresse - et que, comme avec la mule, cela m'entraverait et m'éperonnerait. Ma mère voulait juste que cela ne me détruise pas.(p52)

             Une écriture agréable et profonde

             Un amour posthume

             Un magnifique hommage

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