Joe n'est plus tout jeune lorsqu'il joue sur les pianos mis à disposition du public dans les gares ou les aéroports, il ne joue que du Beethoven en attendant quelqu'un....
Dès les premières pages de ce roman, Joe interpelle le lecteur pour lui raconter son enfance. Orphelin à 14 ans, Joe est placé dans un orphelinat religieux. Religion et maltraitance seront son lot quotidien.
Sans tomber dans le misérabilisme, l'auteur aborde le thème de l'abandon avec beaucoup de sensibilité et d'authenticité. Les souvenirs douloureux du pensionnat alternent avec le souvenir des cours de piano de Mr Rothenberg, le souvenir des fortes amitié au sein de cet orphelinat, le souvenir d'un premier amour...
Un roman - récit qui aborde de nombreux sujets: Musique, amitié, amour, rêve.... mais aussi trahison, maltraitance, évasion et résilience.
Un roman plein de sensibilité et d'émotions... En voici un extrait ....
"Je n'étais pas un saint, je l'admets. Ceux de la Vigie encore moins, mais eux avaient une excuse. Quand on croise un enfant qui titube sous le poids d'un cartable ou un vieux qui peine à tirer une valise, on se précipite pour les aider. Ces gamins-là - je dis gamins mais, à l'exception de Souzix, c'étaient presque des hommes -, personne n'avait jamais offert de porter leur colère. On les laissait butter contre les trottoirs, et on regardait ailleurs. Tant pis s'ils tombaient. Ca valait mieux que d'être écrasé par ce qu'ils charriaient..
Ils étaient durs, ils étaient drôles, ils étaient sans victoires.
Mes amis.
Les soirs de tristesse, les soirs de vin aigre, je pense encore à eux."