Résumé: C'est une fresque historique que nous traversons avec le récit de la vie de Joseph Kaplan, chercheur en biologie né en 1910 à Prague.
Après avoir commencé ses études de médecine à Prague, il poursuit sa formation à Paris et vit le Front Populaire et la guerre d'Espagne.
Embauché par l'Institut Pasteur, il part pour Alger où il partage sa vie entre la recherche contre le paludisme et les guinguettes car c'est un excellent danseur.
Mais étant de religion juive, il doit se cacher à l'approche de la 2ème guerre mondiale et est envoyé dans le fin fond de l'Algérie miséreuse où il fait de la médecine de terrain.
Convaincu par le communisme tchèque, il rentre au pays où il est élu député. Mais il revient à sa première passion: la médecine et participe à l'ouverture d'un sanatorium.
C'est à ce moment que l'on comprend le titre du livre, car Joseph va être obligé de soigner un personnage politique très important, protégé par les autorités de Moscou...
Mon avis: Ce récit d'une vie tumultueuse est passionnant.
Le lecteur partage avec le personnage ses joies, ses peines, ses déceptions, ses désillusions, ses trahisons, ses amitiés, ses amours, ses idées tout en traversant les grands évènements historiques du siècle dernier.
Ce XXème siècle défile sous nos yeux à toute vitesse, sans temps mort avec des personnges originaux et forts que l'on voit naître et vieillir. C'est un roman historique que le lecteur ne lâche plus avant la dernière page !!! Attention, il y en a 535 !
Extraits: "L'avantage des gens qui vous aiment, c'est qu'ils vous comprennent mieux que vous. Et s'ils ne vous comprennent pas vraiment, au moins ils vous aiment !"
"On se dit, ces paroles vont blesser ou tout gâcher, on les enferme au fond de soi, avec les années, on les empile jusqu'à dresser un mur infranchissable."
"Ce qui m'étonne le plus, ce n'est pas d'avoir cent ans, c'est d'être en 2010. Enfant, j'ai vu les misères de la première guerre mondiale et cette écatombe qui nous paraissait ne jamais pouvoir être dépassée. Je me souviens de l'effroi suscité par la révolution russe et cette terrible grippe espagnole qui emporta ma mère. Il y a eu tant de guerres, tant de monstruosités que c'en est à désespérer de notre condition humaine, mais de progrès et de découvertes aussi..." page 533
Ce dernier extrait montre toute la sincérité de l'auteur mais aussi les notes d'espoir toujours présentes et qui dynamisent la lecture.
"La vie rêvée d'Ernesto G. " de Jean-Michel Guenassia - Albin MIchel - 533 pages