Lors d'un concert à Cracovie, la violoniste Régina découvre que son violon a appartenu à son oncle déporté à Auschwitz. C'est l'histoire de ce violon que relate l'auteur.
Nous sommes dans le camp d'Auschwitz où Daniel est déporté. Son métier de menuisier lui permet d'échapper aux durs travaux du camp et de survivre. Lors d'un concert demandé par le commandant du camp, celui-ci veut punir Bronislaw, un violoniste qui joue faux. Daniel va le défendre incriminant la mauvaise qualité du violon et va proposer de le réparer. Satisfait de cette réfection, le commandant va demander la fabrication d'un violon dont le son sera identique à un Stradivarius.
Ce que j'ai retenu de cette lecture c'est le contraste qu'il y a entre la beauté du violon, de l'amour de Daniel pour le fabriquer et la rudesse et la cruauté des camps.
En début de chapitre, l'auteur ajoute quelques faits réels de le vis en camp qui remet très vite le lecteur dans le contexte...
Ce roman sorti en 2012, traduit en plusieurs langues, arrive enfin chez Flammarion.
L'auteur s'est largement inspiré de la vie de Dita Polachova qu'il a rencontrée puis suivie lors des signatures du roman.
Dita est née en 1929 à Prague, elle y subit l'occupation par l'Allemagne nazie. A 12 ans, elle est envoyée au camp de Terizin avec ses parents puis en 1943 à Auschwitz et en dernier lieu à Bergen-Belsen où elle sera libérée par les troupes britanniques (comme Simone Veil).
Au camp de Auschwitz, au sein du bloc 31, Fredy Hirsch met en place une école clandestine. Il donne la charge d'une petite bibliothèque de 8 livres à Dita qu'elle doit cacher sous des planches au sol, c'est elle qui sort les livres et les fait circuler uniquement dans le bloc 31. Elle les répare avec minutie. Quelques livres sont cités de mémoire comme "Le merveilleux voyage de Nils Holgersson" par des prisonniers et restitués aux enfants.
A la sortie de cet enfer, Diya épouse Ota Kraus, qu'elle avait entrevue à Auschwitz et retrouvé à Prague. Elle vit actuellement à Netnya en Israël.
Un livre plein de courage, d'humanité, de persévérance et d'amour malgré un contexte totalement inhumain, .
J'avais une certaine réserve pour ce livre traitant des camps de la mort mais ne regrette aucunement cette lecture qui malgré son dur réalisme est rempli d'optimisme et de réflexion pour chacun d'entre nous....
Extrait de l'étape finale page 463:
"Certaines ne partageront pas cette fascination pour le fait qu'une poignée de personnes aient joué leur vie afin de garder ouvertes une école secrète et une bibliothèque clandestine à Auschwitz-Birkenau...... C'est vrai: la culture n'est pas nécessaire à la survie de l'homme, seuls le sont le pain et l'eau. Mais si l'homme peut survivre en ayant du pain à manger et de l'eau à boire, quand il n'a que cela, c'est l'humanité entière qui s'éteint. Si l'homme n'est pas ému par la beauté, s'il ne ferme pas les yeux pour mettre en marche les mécanismes de son imagination, s'il n'est pas capable de se poser des questions et d'entrevoir les limites de son ignorance, c'est un homme ou c'est une femme, mais ce n'est pas une personne; rien ne le distingue d'un saumon, d'un zèbre ou d'un bœuf musqué." A MEDITER.....
Je viens de terminer ce récit alors que Simone Weil a fermé les yeux aujourd'hui. Une grande dame que j'admirai et dont il faut lire son autobiographie "Une Vie".
C'est la nouvelle édition qui célèbre les 70 ans de la parution de "Si c'est un homme" préfacée par Philippe Claudel qui m'a attirée.
Un récit bouleversant que je ne résumerai pas car vous en connaissez le contenu.
La préface est intéressante et dans l'appendice écrit par Primo Levi en 1976, celui-ci répond aux questions posées régulièrement par les lycéens ou les lecteurs.
Ainsi, l'auteur donne son avis sur le pardon, l'absence de rébellion , les camps russes, la haine des nazis pour les juifs etc.
En annexe vous trouverez: la préface de Promo Levi à "Commandant à Auschwitz, une interview par Philip Roth et un article paru dans la "Sampa": Le trou noir d'Auschwitz.