Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

exil

Le rêve du pêcheur de Hemley BOUM

Le Rêve du pêcheur par Boum

 

         Hemley-Boum est romancière camerounaise et vit à Paris. Dans ce roman, elle raconte la vie d'une famille sur trois générations.

        Nous sommes sur une plage, là où le fleuve se jette dans lamer, là où la pêche est miraculeuse. Dans cette petite bourgade, les hommes sont pêcheurs de père en fils, les femmes cultivent la terre, les enfants sont heureux. Jusqu'au jour où une coopérative est créée pour gérer le marché du poisson. Exporté ailleurs, il va falloir pêcher davantage. Alors les chalutiers arrivent eux aussi et les pêcheurs en pirogue ne font plus le poids. Ils sont contraints de s'embauchent sur les chalutiers modernes. Avec la coopérative, arrivent les marchandises... des objets dont les familles se sont toujours passées... des objets inutiles,  mais l'envie de faire plaisir tente Zacharias qui va tout doucement s'endetter, vendant un poisson qu'il n'a pas encore pêché. Moto, four, chaussures pour se femme, vêtements pour ses filles vont le ruiner et détruire son couple....

        Un autre pan de l'histoire nous emmène à Paris, petit-fils de Zacharia, Zach a fui son pays et sa mère prostituée et alcoolique. Malgré la racisme dont il est victime, Zach étudie et devient psychologue-clinicien. Il s'occupe d'enfants qu'il tente de sauver, mais un de ses patients le ramènera vers sa propre histoire...

       Par ces deux histoires entremêlées, l'auteur nous raconte le destin d'une famille camerounaise soumise à la cruelle loi du marché mondial, avec l'arrivée de la pêche industrielle, du capitalisme, de la société de consommation.

        Un très beau roman très agréable à lire. J'ai surtout aimé la première partie très nature de la vie de Zacharia pêcheur.

Voir les commentaires

Le bleu des abeilles de laura ALCOBA

      Ce roman est une autobiographie de laura Alcoba qui a vécu en Argentine jusqu'à l'âge de dix ans.

    C'est à cet âge que la narratrice quitte son pays pour rejoindre sa mère était opposante à la dictature et qui s'est réfugiée en France. Son père est toujours en prison à La Plata, ils se sont promis une correspondance épistolaire hebdomadaire. Nous sommes dans les années 70.

    La narratrice découvre un Paris totalement différent de celui escompté... Le Blanc-Mesnil n'est certainement pas représentatif de notre capitale. Mais elle s'attache à la langue française qu'elle veut maîtriser totalement et cela sans accent! Elle découvre la vie en démocratie mais souffre malgré tout de cet exil.

   J'ai beaucoup apprécié le rapport qu'elle a avec la langue française, son amour pour cette nouvelle langue.

".... même si je parlais de mieux en mieux, même si les mots qui m'échappaient étaient chaque jour
moins nombreux, pour moi, ça se passait toujours en deux temps. Il était là le problème, je le savais bien :
moi, je pensais toujours en espagnol, puis je traduisais mentalement ce que je voulais dire avant d'ouvrir la bouche. (...) Mais un jour, pour la première fois, j'ai pensé en français. sans m'en rendre compte, comme ça. J'ai pensé et parlé en français -en même temps- (...) Pour la première fois, dans ma tête, je n'avais pas traduit. J'avais trouvé l'ouverture (p. 116)"

   

      Les lettres adressées à son père sont également très touchant et la couleur bleue nous accompagne tout au long de ce roman agréable, simple et heureux!

 

Voir les commentaires

Héritage de Miguel BONNEFOY

L'un des 4 livres proposés à la lecture pour les prix CBPT.

 

            En 1873, l’ancêtre de la famille Lonsonier quitte ses vignes du Jura où le phylloxéra a tout détruit. Le hasard le conduit à Santiago du Chili : il s’implante. Son fils Lazare s’enrôle volontairement pour la Grande Guerre, dont il rentre inexorablement meurtri. Sa petite-fille, une des premières femmes pilotes, s’engage à son tour dans la Seconde guerre avec la RAF. La France devient la terre d’accueil de son arrière-petit-fils quand il sort des geôles de Pinochet.

            Dans cette saga, courte mais efficace, Miguel Bonnefoy (Sucre noir), auteur franco-vénézuélien, revient sur le destin des Français exilés au Chili, ballottés entre deux cultures et profondément attachés à leurs racines. Quatre générations sont évoquées dans un élégant aller et retour entre passé et anticipation, soutenu à un rythme trépidant par une langue joyeuse, sans jamais égarer le lecteur. Les personnages sont poétiques et excentriques ; les femmes y sont indépendantes et entreprenantes, de la collectionneuse de volatiles andins à la pilote d’avion conceptrice de sa propre carlingue. Une épopée picaresque réjouissante, parfois sombre, d’une belle sensibilité qui nous emporte dans ce mélange de fantaisie magique et de réalisme propre à une frange de la littérature sudaméricaine.  Chronique des responsables de ce prix.

Voir les commentaires

La femme révélée de Gaëlle NOHANT

 

 

     Nous sommes dans les années 50 à Chicago, à l'époque des émeutes raciales. Eliza Donneley est mariée à un homme fortuné qu'elle quitte pour se réfugier à Paris, ne laissant aucune adresse derrière elle et abandonnant son petit garçon. Elle découvre un Paris qui se remet de la guerre. Grâce à son appareil photo, Eliza se fait des amis, ceux-ci vont l'aider à se reconstruire et à revenir vers son fils et son pays d'origine.

    C'est au fil du roman entre souvenirs et faits actuels que Gaëlle Nohant dévoile les raisons du départ précipité de Eliza qui prend le nom de Violet à Paris...

     Dans ce roman l'auteur met en avant les ségrégations des années 50 en Amérique avec le racisme mais aussi la guerre du Vietnam, les abus de pouvoirs, la volonté d'une liberté démocrate et en contre-partie la beauté parisienne.

     Un roman très bien écrit, le sujet de la femme en fuite n'est à mon avis qu'un prétexte pour faire part des difficultés afro-américaines de cette époque.

    Je vous conseille du même auteur:  "La part des flammes".

Voir les commentaires

L'averse de Fabienne JACOB

Tahar va mourir. Autour de son lit d'hôpital, il y a sa femme française, son fils muet de naissance et son beau-père chrétien. Toute sa famille est là car à la fin de la guerre d'Algérie, il a choisi de vivre en France à Paris. Il n'est jamais revenu dans son pays de naissance, mais l'Algérie est restée très présente dans sa mémoire.

Ce sont ses souvenirs qui sont relatés dans ce roman: l'arrivée à Marseille, les souvenirs d'école et  le racisme des français, la cruauté des fellagas et des soldats français, l'exil ...

Une écriture particulière, écrite à plusieurs voix qui ne m'a pas aidée à rentrer dans cette histoire réelle.

Voir les commentaires

Les déracinés de Catherine BARDON

Résumé: Une fresque historique qui démarre à Vienne en 1932 où Almah et Wilhem se sont rencontrés et se termine en 1961 en République Dominicaine.

Wilhem est journaliste, il est promis à une belle carrière.

Almah, fille de famille bourgeoise, se consacre à la médecine tout comme son père. Pour Almah la vie est confortable et riche de découvertes, en effet Almah a un caractère bien trempé et est prête à vivre sa vie sans détour.

Mais la seconde guerre mondiale approche et se fait sentir en Autriche où les allemands persécutent les juifs. Les artistes et les intellectuels commencent à s'exiler en Amérique et autres pays receveurs.

Après quelques années et le départ de quelques membres de la famille, Almah et Willem décident de s'exiler vers les États-Unis. Ils devront pour cela s'arrêter en Suisse, traverser la France, L’Espagne et le Portugal pour embarquer vers la République Dominicaine car leur visa pour les États-Unis s'avère être un faux...

Sur cette île, 100 000 visas ont été accordés aux juifs pour fonder une colonie, plutôt une sorte de kibboutz dans ce milieu hostile au soleil accablant... et je n'en dirai pas plus....

Mon avis: Un pan de la seconde guerre mondiale méconnu, tant au niveau des difficultés pour s'exiler que la vie en R.D. sous une dictature sans pitié.

Des personnages très attachants et très courageux.

Des liens d'amitié, d'amour, d'entraide. des relations humaines très riches.

Beaucoup d'émotion, de nostalgie, de suspense.

Un roman instructif, très bien documenté et romancé.

Une belle écriture

Un 1er roman à lire et à faire lire

 

 

 

Voir les commentaires

L'adieu à la femme rouge de Vénus KHOURY-GHATA ♥ ♥

Après le passage d'un photographe dans le village, la femme aux cheveux rouges disparaît de la palmeraie laissant un mari et deux enfants bouleversés par son départ.

Ceux-ci vont parcourir l'Afrique de ville en ville à la suite des traces de la femme pour la retrouver à Séville.

Devenue top model, elle orne les murs de la ville pratiquement nue... Après une montée fulgurante, l'image de cette femme sera vite oubliée laissant place aux femme slaves plus appréciées...

Une écriture particulière qui ne manque pas d'intérêt.

Un roman sur l'exil, la famille, les migrants. 

 

Vénus Khoury-Ghata a publié une vingtaine de romans, et autant de recueils poétiques. Poète, romancière, critique littéraire, elle est l’un des plus grands noms de la littérature francophone contemporaine.
Elle a bâti au fil des ans une œuvre riche, alternant poésie et roman, qui a été couronnée de nombreux prix : Un faux pas dans le siècle (Belfond, prix Mallarmé 1982), Anthologie personnelle (Actes Sud, prix Supervielle 1997), Le Moine, l'Ottoman et la Femme du grand argentier (Actes Sud, prix Baie des Anges 2003). Son dernier roman, Sept pierres pour la femme adultère, paru en 2007 au Mercure de France, a connu un vif succès.


 

 

AJOUTER DES INFORMATIONS

Voir les commentaires