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Une histoire des loups de Emily FRIDLUND

 

      Nous sommes dans le Minnesota entre les bois marécageux et les lacs gelés.

      Dès le début on sent la tragédie s'approcher, on sait qu'il y a mort mais on ne sait pas de quelle façon cela va arriver. Le suspense est lent et plonge le lecteur dans un monde bizarre voire dérangeant. Le malaise s'installe avec une ambiance assez pesante. Les descriptions de la nature favorisent cette atmosphère avec une nature très présente où le froid et ses morsures nous piquent, où on s'enfonce dans la neige et ses congères...

      Linda est une ado, fille unique à moitié sauvage. Elle est élevée par des parents négligents, anciens hippies, ils vivent dans une cabane chauffée au bois, d'ailleurs c'est Linda qui coupe le bois et s'occupe du feu. Sans véhicule, elle va au lycée à pied marchant 6 kms au bord du lac entre forêts et neige et à ses moments de loisirs, elle se balade en canoé sur le lac.

       Un jour, une nouvelle famille emménage sur l'autre rive du lac, en face de chez elle. Elle peut  l'observer avec ses jumelles. Elle est intriguée par cette famille dont le père, professeur d'université est souvent absent et dont la mère s'occupe de Paul âgé de 4 ans. Linda va s'attacher à cette famille si différente de la sienne, aisée et proche de leur enfant. Petit à petit, Linda entre dans cette famille et va être leur baby-sitter. 

        Petra la mère est très douce et prévenante, le père Léo est très autoritaire mais que se cache-t-il sous cette famille de religion de Science Chrétienne.... où Dieu est amour et bonté et qu'il a, lui seul le pouvoir de guérison....

       Je pense que ce qui est dérangeant est que cette histoire est racontée sur plusieurs époques. Linda, la narratrice raconte l'histoire qu'elle a vécu à l'âge de 15 ans avec cette famille. L'auteur y mêle l'histoire d'un procès ainsi que la vie de Madeline adulte. 

       Le récit prenant et inquiétant est bien écrit et nous fait pénétrer dans cette région des grands lacs avec réalisme.

     

       

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La commode aux tiroirs de couleurs de Olivia RUIZ

 

         C'est par curiosité que j'ai lu ce petit roman car j'adore "La femme chocolat" que j'ai chanté avec mes petites filles!

        J'ai découvert un petit roman, très agréable et surprenant! A sa mort, la grand-mère espagnole lègue à sa petite fille Rita sa commode aux couleurs de l'arc en ciel! Une nuit Rita décide d'ouvrir ces tiroirs un à un et grâce aux objets découverts, elle va dévoiler la vie de ses aïeux: exil, guerre d'Espagne, peur du Franquisme, émigration en France, rien de très gai et pourtant le tout est entouré d'amour et soutien.

        Un roman plein de rebondissements. Le plus important dans ce roman est pour moi  la transmission... Connaissons-nous vraiment la vie de nos aïeux? Un époque où les gens parlaient peu d'eux_mêmes ...

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Le cerf-volant de Laeticia Colombani

Dans ce roman nous retrouvons Lalita, la petite fille rencontrée dans La Tresse. A la mort de sa mère elle a été recueilli par un couple qui tient un restaurant et travaille en tant que serveuse. Elle a tout juste dix ans et ne parle plus. Elle joue au cerf-volant sur la plage quand elle a un peu de temps libre et donne l'alerte lorsqu'elle voit une touriste, Léna, se noyer. 

Léna est une enseignante qui a fuit son pays, sa famille et ses amis pour tenter d'oublier la tragédie qui a fait basculer sa vie. 

Preeti, la cheffe , d'un groupe féminin d'autodéfense va lui venir en aide. C'est le destin de ces trois femmes qui va se croiser dans le roman. 

Léna va se prendre d'affection pour la petite fille et décider de lui apprendre à lire et à écrire en anglais. Preeti ainsi que d'autres enfants se joignent à elles. Léna va alors décider de créer une école, elle va devoir convaincre les parents adoptifs de Lalita, les parents des autres enfants ainsi que l'administration. En Inde les intouchables "les Dalits" n'ont pas droit à l'éducation et les filles encore moins. Preeti dit que naître en Inde et être une fille est une malédiction ! De plus les enfants travaillent comme les grands et sont source de revenus pour les familles très pauvres. Léna va se battre contre les traditions qui encouragent le mariage des petites filles, la corruption de l'administration et récolter des fonds pour fonder son école.

Les situations et les lieux situés dans le roman sont bien loin des circuits touristiques. L'Inde est le pays où la situation des femmes est la plus préoccupante, où le viol est un sport national. On est  ému et révolté  en lisant le sort de ces petites filles qui n'ont d'autre choix que de se soumettre aux traditions ancestrales. 

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La caresse du loup de Catherine Robert

Chloé a huit ans et vit au sein d'une famille nombreuse et aimante. Elle est très proche de sa petite sœur Clara qu'elle protège et entraîne dans ses jeux. Cet été là, en vacances au bord de la mer, Chloé va subir l'agression sexuelle d'un ami très proche de la famille . Clara trop petite ne comprend pas ce qu'il se passe d'autant plus que Chloé n'ose pas en parler et pense qu'elle a fait une énorme bêtise. Elle va se murer dans le silence et s'efforcer de devenir transparente pour que plus personne ne la remarque.

Des années plus tard et alors qu'il y a prescription, elle va se décider à porter plainte. Avec l'aide de sa petite sœur elle va se rendre au commissariat pour pouvoir enfin mettre des mots sur ce qui lui est arrivé et se libérer de ce poids qui l'étouffe. Le pédophile va enfin reconnaître les faits mais n'est pas inquiété par la justice, en effet ceux ci se sont produits plus de trente ans auparavant.

Ce premier roman se lit d'une traite. L'auteure décrit les réactions de toute la famille, les parents qui préfèrent fermer à clé et refuser d'ouvrir quand le prédateur est là, les tantes et oncles qui s'inquiètent du quand dira-t-on si ça venait à se savoir... La seule à réagir est Clara qui va prendre le destin de sa grande sœur en main et l'aider à se venger.

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Miarka de Antoine de MEAUX

       J'avais beaucoup aimé "Une vie" de Simone Weil, une femme que j'admire. Aussi lorsque "Miarka" m'est tombé dans les mains, c'est avec plaisir, curiosité et intérêt que j'ai découvert la vie de Denise Jacob, la soeur de Simone Weil.

      Si Simone a été arrêtée et déportée avec ses parents en tant que juive, Denise a été arrêtée en tant que agent de liaison à Lyon sous le nom de Miarka. Soumise à la torture, elle a été déportée dans le camp de Ravensbrück puis Mauthausen. Ces 2 conditions d'arrestation ont fait la différence entre les 2 soeurs. L'une victime de la shoah, l'autre de la résistance.

      Antoine de Meaux retrace dans ce roman biographique l'histoire de Miarka. Il s'appuie sur des archives, sa correspondance avec Denise qu'il connaissait très bien, ses écrits ainsi que les carnets de André Jacob, le père de Denise.

     C'est un superbe hommage qu'il nous livre, d'une femme d'exception passée sous silence.

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La carte postale de Anne BEREST

   

          En janvier 2003, Leila, la mère de l'auteure reçoit une carte postale de l'Opéra de Paris. Seuls quatre prénoms y sont inscrits: Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques. L'expéditeur est inconnu et Anne Berest va s'évertuer à retrouver cette personne anonyme et à décrypter le contenu énigmatique de cette carte. Se faisant elle va reconstituer la biographie de sa famille  .

         L'auteur va découvrir que ces quatre personnages sont décédés en déportation et de fil en aiguille, grâce aux conseils d'un enquêteur et à l'aide de sa mère, l'histoire dramatique de ce XXème siècle va être relatée.

        Un judicieux parallèle est fait entre le passé de cette famille juive et le présent car la fille de l'auteur âgée de quelques années rapporte à sa maman un propos antisémite qu'on lui a dit à l'école et qu'elle ne comprend pas. Cela va renforcer chez Anne Berest le désir de connaître son passé. Cela pose également la question de l'identité juive et des réactions qui peuvent encore exister à ce sujet de nos jours.

        L'histoire est captivante et le témoignage émouvant car les faits historiques touchent des personnes ayant existées et largement décrites par l'auteur. Des personnages auxquels on s'attache. Mais cela est fait sans pathos inutile, les faits racontés au présent suffisent à émouvoir le lecteur.

         L'auteur a eu quelques difficultés à reconstituer son histoire car la judéité a été passée sous silence après la guerre dans cette famille mais certainement dans beaucoup d'autres.

        L'auteur insiste sur le fait qu'il faut dire les choses pour ne pas les oublier mais aussi pour s'en libérer.

        Ce titre fait parti de la sélection au prix Goncourt.

 

 

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Né sous une bonne étoile de Aurélie VALOGNES

Gustave est un petit garçon rêveur et maladroit, il a une grande sœur Joséphine toujours première de la classe. Gustave lui par contre n'aime pas l'école ou bien c'est l'école qui ne l'aime pas ! Pourtant avec l'aide de sa mère il travaille beaucoup, plus que ses petits camarades mais rien n'y fait ça ne rentre pas. D'échecs en échecs Gustave s'enfonce dans les difficultés et finit par se convaincre qu'il est nul et n'arrivera jamais à rien. Jusqu'au jour ou la rencontre avec une professeure de français va changer sa vie. Cette enseignante va lui redonner confiance en lui et lui apprendre à développer ses capacités. 

J'ai une fille dyslexique et les devoirs du soir qui duraient deux heures au milieu des pleurs, les vexations des petits camarades et les réflexions ou les annotations sur le bulletin scolaire par les professeurs me sont plus que familières. Ce roman m'a beaucoup touché malheureusement je ne peux le faire lire à ma fille qui n'a jamais réussi à aimer la lecture. Certains passages m'ont ému aux larmes tant les situations m'étaient déjà connues. Ce roman aborde le sujet du décrochage scolaire et des enfants différents, la difficulté pour eux de rentrer dans un moule qui n'est pas fait pour eux. Il aborde aussi le sujet de l'enseignement et des professeurs qui s'investissent ou pas pour transmettre tout leur savoir.

 

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L'enfant étoile de Katrine ENGBERG

Julie est découverte sauvagement assassinée dans son appartement de Copenhague, le visage horriblement tailladé. Le voisin qui a découvert le corps doit être hospitalisé suite à une crise cardiaque. L'enquête est menée par un duo d'enquêteurs , l'inspecteur Jeppe Korner et son équipière Anette Werner qui vont devoir plonger dans le passé trouble de la victime pour interroger tous les suspects.

De plus, Esther, la propriétaire de l'immeuble est en train d'écrire  un roman dont l'héroïne est la victime et qui relate le meurtre dans ses moindres détails. 

Ce livre est un premier roman mais je n'ai pas trouvé le même enthousiasme à la lecture que dans les romans de Camilla Lackberg ou Lars Kepler.  

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Célestine du Bac de Tatiana DE ROSNAY

Martin jeune homme solitaire et effacé est orphelin de mère. Il est hanté par la mort de celle-ci dans un accident d'avion et qu'il a très peu connu. Il vit avec son père avocat brillant et coureur de jupons et Germinal son chien.

Célestine "Titine du Bac" est une sans abri qui vit sous un porche en bas de chez lui. Un jour de pluie Martin va s'abriter sous ce porche et  rencontrer Célestine. Une profonde amitié va naître de cette rencontre d'autant plus qu'ils vont se rendre compte qu'ils ont un lien commun : l'écriture. Martin écrit un roman, il est passionné par Zola, et Célestine écrit son journal intime. 

Célestine qui "aime Martin comme si elle l'avait tricoté" va essayer de lui redonner goût à la vie et l'aider à faire son deuil.

Après la lecture de ce roman on ne voit plus les sans abri avec le même regard. Comment en sont-ils arrivés là ? Quelle a été leur vie ? Ont-ils des enfants qui s'inquiètent d'eux ?... J'ai aimé ce roman que j'ai lu avec quelque fois les larmes aux yeux et qui se termine sur une note fantastique.

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HS 7244 de Lorraine LETOURNEL LALOUE

Marius et Camille, l'amour de sa vie, décident de faire un voyage à travers la Russie en amoureux. Après une soirée  bien arrosée dans un bar de Grozny Marius se retrouve enfermé dans un cachot sans nouvelles de Camille.

Il ne comprend pas ce qui se passe et ne peut communiquer avec personnes car ses geôliers ne parlent que russe sauf le médecin du camp, un français, qui se livre à des expériences sur les prisonniers. Marius  va néanmoins réussir à se faire un ami Sylvain lui aussi français qui va lui éviter de sombrer. Le quotidien des prisonniers se résume à vivre dans un cachot et à subir des tortures et des privations sans aucune autre forme de procès.

Ce roman est tiré de faits réels qui font froids dans le dos et dénonce la persécution que subit une partie de la population de certains pays de l'Est.  La noirceur du récit et le dénouement  me font  penser aux romans de Karine GIEBEL mais il se dévore d'une traite. Les âmes sensibles devront s'accrocher !

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