Dans le cadre d'un club de lecture dont le thème est: Les romans adaptés au cinéma; j'ai relu "Bonjour Tristesse" de Françoise Sagan et vu le film d'Otto Preminger de 1958 avec Jean Seberg, David Niven, deborah Kerr et Mylène Demongeot. Une adaptation extrêmement fidèle au roman.
Ce 1er roman de Françoise Sagan a été publié en 1954 alors qu'elle était mineure. ce roman a un immense succès malgré le scandale qu'il provoque. aussi, F. Sagan qui s'appelait Françoise Quoirez, sur les conseils de son père prend un pseudonyme. Elle adore Proust et choisit le nom du prince de Sagan dans "A la recherche du temps perdu". Elle écrira toujours sous le nom de Françoise Sagan.
Le titre: "Bonjour Tristesse" s'explique par ce sentiment nouveau que Cécile découvre dans l'innocence qu'était sa vie avant le décès de Anne. Elle dit bonjour à ce nouveau sentiment.
Dernières lignes du roman: "Je répète ce nom (Anne) très bas et très longtemps dans le noir. Quelque chose monte alors en moi que j'accueille par son nom, les yeux fermés: Bonjour Tristesse."
Tarek vit en Egypte dans les beaux quartiers du Caire. Devenu médecin, au décès de son père, il décide de reprendre son cabinet médical et construit un dispensaire.
Tarek est heureux entre sa mère, sa soeur, sa nourrice et sa femme Mina qu'il connaît depuis son adolescence.
Lorsque Ali, un jeune homme qui vit seul avec sa mère dans un taudis de Moqattam, vient au dispensaire pour sa mère malade, Tarek se sent attiré par ce jeune homme et découvre son homosexualité.
Bien qu'ils se cachent, leur relation est très vite découverte et Tarek devient un paria de la société égyptienne, il s'enfuit seul au Québec afin de protéger sa famille.
Ce premier roman est à la fis dur et délicat, il est écrit avec beaucoup de pudeur sans voyeurisme mais beaucoup de réalités. Une réalité dérangeante, une homosexualité rejetée et incomprise en Egypte.
Une histoire racontée en 3 parties : "Moi", "Toi" et "Nous". Il m'a fallu avancer dans l'intrigue pour comprendre qui est ce "Moi", une histoire bien menée dont la sensibilité des personnages fait de cette histoire un très bon roman...
Un auteur à suivre...
Sur une plage de Normandie, un jeune garçon observe les gens, les familles et leurs enfants, il les envie. Alors qu'il joue à retourner les méduses avec un bâton, Baptiste s'approche de lui. Une discussion autour de la mort de ces bêtes translucides va être le début d'une grande amitié. Les deux garçons d'une dizaine d'années sont très différents, Baptiste a une famille "normale" et une mère aimante tandis que le narrateur a honte de sa famille, de sa tante un peu folle et "crasseuse" , de sa grand-mère à l'accent étranger avec laquelle il vit, et pourtant il aime sa grand mère.
Silences, rêves, confessions, histoires inventées, sentiments ambigus, réflexions secrètes dévoilent les difficultés de cet enfant. Une enfance compliquée mais l'amitié entre ces deux garçons va les aider à grandir.
Un premier roman très bien écrit difficile à résumer.
Un premier roman plein de tendresse.
Shell, a 13 ans , il vit avec ses parents dans un village d'une vallée reculée des Alpes maritimes. Déscolarisé, Shell ne veut pas aller dans un établissement spécialisé et préfère travailler dans la station service de ses parents qui le maltraitent. Shell ne grandira plus dans sa tête, il est la risée de ses camarades d'école mais il veut prouver qu'il peut être un homme et s'enfuit pour aller à la guerre qu'il croit être aux portes de son village... Mais les soldats sont loin et ce petit garçon va s'arrêter sur les hauteurs de sa vallée.
Il rencontre Viviane qui va l'aider à se cacher des gendarmes. Viviane est sa première amie, c'est sa Reine. Il va sagement satisfaire toutes ses volontés comme à une REINE.....
Un roman aux personnages très attachants où amour ou amitié, enfance ou adolescence, rêve et réalité, naïveté et vraisemblance s'entremêlent.
Jean-Baptiste Andréa est réalisateur et scénariste et cela se ressent dans son écriture. "Ma Reine" a reçu plusieurs pris dont le prix fémina des lycéens en 2019.
"Des diables et des saints" que je vous conseille a été primé en 2021.
Ce livre est l'un des 4 romans proposés au vote des bénévoles de l'association:
Culture et Bibliothèques Pour Tous.
Plusieurs décennies après la mort de son oncle Désiré, héroïnomane, victime du sida dans les années 80, l'auteur veut faire revivre la mémoire de celui dont on ne parle qu'à demi-mots. A partir de photos anciennes, de souvenirs et de questions posées à ses proches, il reconstitue l'histoire de ce fils de commerçants du haut pays niçois. Alors qu'il devait reprendre l'affaire familiale, le goût de la fête et les années soixante-huitard le précipitent vers un tout autre destin.
Parallèlement à cette histoire familiale l'auteur retrace la course contre la montre des médecins et des chercheurs qui veulent comprendre et faire face à cette cruelle maladie. L'évolution des recherches, la course entre les pays, le partage ou non des découvertes forment un volet très intéressant dans ce roman.
Si aujourd'hui cette maladie peut être vaincue et mieux acceptée, dans les années 80, avoir le sida était une honte. Les familles étaient dans le déni, la honte ou la colère, ce qui est très bien retranscrit dans ce premier roman.
Un livre intéressant pour ses rappels historiques.
Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent est le premier roman de Maria Larrea qui a vu le jour à Bilbao en 1979. Réalisatrice et scénariste française, elle a grandi à Paris où elle a suivi des études de cinéma à la Fémis, la prestigieuse École nationale supérieure des métiers de l´image et du son.
Dans ses débuts littéraires, Maria Larrea a puisé son inspiration dans ses origines espagnoles. Les lecteurs les plus jeunes ignorent peut être ce qu´était autrefois la vie du peuple espagnol qui, après la Guerre Civile (1936-1939), a vécu l´intolérance et la misère sous la férule d´un dictateur, Francisco Franco, qui a mis tout un pays en coupe réglée. Nombre d´Espagnols sont partis en France ou ailleurs pour échapper soit à la faim soit aux persécutions politiques.
Dans l´histoire racontée par la narratrice tout commence en 1943 lorsqu´une prostituée obèse de Bilbao, Josefa, donne vie à un garçon, Julian, qu´elle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, Dolores accouche d´une fille, Victoria, qu´elle ne peut pas élever et qu´elle abandonne aux sœurs d´un couvent. Un jour, les deux orphelins, Julian et Victoria (femme d´une rare beauté), se rencontrent, se marient et partent à Paris.
Dans la ville lumière, la Galicienne devient femme de ménage et le Basque gardien du théâtre de la Michodière.
Une autobiographie qui pose le problème de l'adoption, des parents biologiques et des parents adoptifs. Un roman facile à lire, agréable dont le thème est traité en toute franchise
Nous sommes au nord de l'Albanie dans les Balkans, Eva et Irina sont jumelles et leurs destins basculent le jour de la mort de leur mère. Irina va chercher à se venger mais rien ne va se passer comme prévu et elle va être séparée de sa sœur. Certaines régions du nord de l'Albanie suivent encore le Kanun, un ensemble de règles dont celle "de la reprise de sang" qui stipule que quand un homme est tué sa famille doit reprendre un sang dans la famille de l'agresseur uniquement parmi les hommes. Les Burneshas (vierges jurées) font aussi parties du Kanun, se sont des femmes guerrières qui, pour éviter un mariage forcé par exemple, ont choisi de vivre comme des hommes de faire vœu de chasteté et de prendre les armes. Irina va devenir Skander. Par ailleurs, l'auteur nous emmène dans un orphelinat en Roumanie où les enfants sont parqués comme des bêtes et ont des numéros en guise de prénom. Ils doivent se battre pour survivre et parfois jusqu'à la mort. Le destin de ces enfants va se croiser avec celui d' Eva et d'Irina pour faire face à l'ogre. C'est un premier roman addictif et qui se lit d'une traite de plus il nous fait voyager et découvrir d'autres cultures.
Un gang de jeunes filles animées par une violente colère tentent de se réparer... Toutes, elles ont été violées et elles hurlent que : " Non, ce n'est pas comme un rhume, ça ne disparaît pas après quelques semaines de Doliprane."
Elles se rendent compte chacune de leur côté que le dépôt de plainte ou le procès ne mène à aucune réparation. Pour elles, la justice ne respecte pas les droits de la femme et elles sont toujours confrontées à la méfiance de la police ou des jurés... Comment prouver que l'on n'a pas suscité le délit par son attitude, ses propos, la peur qui engendre un refus pas net...
Pour reprendre pied, elles décident ensemble de faire justice par elles-mêmes et de se venger par des expéditions punitives contre leur agresseur. Elles ne touchent pas leur agresseur mais détruisent leur appartement, marquent au fer rouge leur environnement espérant ainsi les dissuader de toute autre tentative. Et se soulageant elles-mêmes de leur trauma.
Ce récit est une réelle révolte contre la justice.
Une démonstration des séquelles laissées par ces abus: traumatismes, angoisse, trouble du comportement, douleurs inexpliquées, peur de l'autre.
Un premier roman-récit féministe émouvant mais pas que.... A LIRE!
4ème livre de la sélection du PRIX CBPT 2021-2022
Résumé et analyse de l'équipe de bénévoles de l'association CBPT : La vie sans histoire de Katmé, femme du préfet d’Akriba, capitale du Zambuena, est soudain bousculée. Pour éviter que la tombe de sa mère, morte vingt ans auparavant, ne soit enfouie sous une autoroute, elle doit la faire déplacer. Son très cher ami Samy, sculpteur dont la première exposition est un succès, est jeté en prison à la suite de l’article venimeux d’une feuille locale. Comment gérer tout cela sans nuire à la carrière de son mari ? « Les Aquatiques » est à la fois le nom du quartier misérable où travaille le sculpteur et celui d’une de ses œuvres : à l’image du livre qui conjugue beauté, puissance, foisonnement de l’écriture et scènes parfois insoutenables. Dans son premier roman, la documentariste et photographe Osvalde Lewat fait, sans aucun manichéisme mais avec un humour savoureux, le tableau âpre et coloré d’un pays d’Afrique où la classe politique inféodée au « Vieux » se sert abondamment et laisse sévir, sans états d’âme, l’injustice et la haine de l’homosexualité, prônée par les religions aussi bien catholique que traditionnelle. Au-delà elle brosse un étonnant portrait de femme qui peu à peu choisit son destin. Éblouissant ! (C.P. et M.Bi.)
Née au Cameroun, Osvalde est photographe d'art et réalisatrice de films documentaires plusieurs fois primés. Elle vit à Paris.
Les Aquatiques est son premier roman.