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beaux-arts

Vertige de Franck THILLIEZ

 

        C'est au fond d'un gouffre que trois hommes se retrouvent prisonniers. Deux sont entravés par des chaînes, le 3ème homme ne peut s'éloigner au risque de faire exploser son masque de fer chargé d'explosif!

       Parmi ces 3 hommes, il y a un alpiniste de renom dont le chien est également enfermé dans cette glacière. Ces 3 hommes ne se connaissent pas et vont devoir se supporter voire s'entraider dans ce milieu hostile. Parmi ces 3 personnages, il y a un menteur, un tueur et un voleur......

      Un huit-clos oppressant qu'on ne lâche avec ses révélations et ses rebondissements.

Un Thillez comme il se doit!

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La collection disparue de Pauline BAER de PERIGNON

 

        Pauline Baer de Perignon, l'auteure de ce livre, est la petite-fille de Jules Strauss, banquier et grand collectionneur d'art, essentiellement de tableaux impressionnistes du début du XXème.

        Pauline découvre une liste de tableaux écrite par un cousin, cette liste mentionne Renoir, Monet, Degas, Tiepolo; des tableaux qui ont appartenu à son grand6père et qui aujourd'hui, sont exposés dans des musées.

         Pauline va s'acharner avec patience à retrouver la trace de ces tableaux puis à prouver leur appartenance à son grand6père. Beaucoup de tableaux ont été vendus pour subvenir aux besoins de la famille en ces temps de guerre, mais certains ont été spoliés par les nazis. Le plus difficile pour Pauline Baer est de prouver cette appartenance familiale. C'est une véritable enquête policière qu'elle va mener.

       Un récit intéressant, un témoignage très sincère, une révélation plein d'empathie pour sa famille. Une Histoire dans la Grande Histoire.

 

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Berlin on/off de Julien SYRAC

J'ai lu ce livre dans le cadre du prix Hors Champ organisé par l'UNCBPT, association qui rassemble les bibliothèques pour tous.

Voici 3 nouvelles écrites sous forme de monologue qui se déroulent en Allemagne, dans le milieu de l'art.

Un jeune auteur vit dans l'espoir de se faire publier et est prêt à tout pour cela. Il accompagne des poètes.  Il attend une poétesse juive à l'aéroport...

Un modèle pose nu et observe le prof et ses élèves.  Le prof vivait en RDA, il a tout perdu lors de la réunification de l'Allemagne...

Un sculpteur sur métal s'est retiré dans la campagne allemande...

L'auteur décrit un monde artistique dans lequel chaque artiste voudrait se faire un nom mais les places sont chères dans ce domaine.

Un texte original, loufoque et grinçant voire cynique qui ne ménage pas le monde de l'art. Un style moderne qui montre la jeunesse de l'auteur.

 

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Un monde à portée de main de Maylis De KERANGAL

Dans ce roman, Maylis nous plonge une nouvelle fois dans un milieu inhabituel.

Cette fois-ci, elle a choisi le monde de la peinture et plus particulièrement le trompe-l'œil et le facsimilé.

Paula, , Kate et Jonas étudiants dans cet Institut de la rue du Métal en Belgique vont sympathiser et rester en contact après leur année d'études.

Avec une magnifique écriture, un vocabulaire adapté, des explications détaillées l'auteur nous transporte à Bruxelles, Moscou et enfin Lascaux.

L'auteur s'attache plus particulièrement au personnage de Paula qui après 2 années d'études des arts entre dans cette école dans laquelle elle s'émancipe et se dévoile.

J'ai pensé que Maylis De Kérangal connaissait bien le monde des jeunes adultes qui se cherchent, ont des manières , un langage qui leur son propre car on retrouve nos jeunes qui nous entourent dans ses descriptions.

Cette auteure connaît bien le monde de l'imitation car elle explique comment apprendre à  imiter le bois, le marbre, l'écaille de la tortue.... et surtout,comprendre comment  entrer en relation avec le sujet à imiter, et cela c'est Jonas qui fera prendre conscience à Paula de cette dimension: être sensible à la mélancolie de l'orme, à la vitesse du frêne, à la paresse du saule blanc...

Certes je suis une inconditionnelle de Maylis mais j'avoue que cette fois et encore plus que les précédentes lectures,  je me suis laissée emportée par ses phrases en mouvement...

Bref un régal !!!

Extrait: " Octobre, les bois. Sensation d'entrer dans une pénombre que trouent çà et là des puits de lumière, dans un espace acoustique que traversent, harmonieux ou dissonants, d'autres corps et d'autres voix. D'autres langues aussi, et celle que l'on parle dans l'atelier est une langue inconnue que Paula doit apprendre...elle engrange les mots tel un trésor de guerre, tel un vivier, troublée d'en deviner la profusion - comme une main plonge à l'aveugle dans un sac sans jamais en sentir le fond -, tandis qu'elle nomme les arbres et les pierres, les racines et les sols, les pigments et les poudres, les pollens, les poussières, tandis qu'elle apprend à distinguer, à spécifier puis à user de ces mots pour elle-même, si bien que ce carnet prendra progressivement valeur d'attelle et de boussole : à mesure que le monde glisse, se double, se reproduit, à mesure que la fabrique de l'illusion s'accomplit, c'est dans le langage que Paula situe ses points d'appui, ses points de contact avec la réalité."

C'est beau non !!!!

 

 

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La petite danseuse de quatorze ans de LAURENS Camille

J'ai toujours été attirée par cette sculpture de Degas, cette jeune ado pas très jolie au petit nez pointé en l'air et sa posture de danseuse peu élaborée. Le mélange des matières me fascine ainsi que les couleurs. Alors quand j'ai découvert ce livre dont je ne connaissais l'auteur que de nom je n'ai pas cherché à résister...

Elle est célèbre dans le monde entier mais connait-on son nom?                       On peut admirer sa silhouette dans plusieurs musées (Orsay) mais où est sa tombe?

Camille LAURENS va dévoiler ce personnage dans ce récit qui représente un volet de son doctorat " Pratique et théorie de la création artistique et littéraire". Ce qui explique les nombreuses notes et références qui ralentissent un peu le rythme de la lecture.


En 1881, exposée au salon des Indépendants, cette sculpture dérange voire scandalise... Elle est en cire alors que cette matière est prévue pour une étude préparatoire et non définitive. Elle est habillée de vrais vêtements comme une poupée, coiffée de vrais cheveux. Tous les artistes se précipitent vers cette sculpture enfermée dans une cage de verre et tous de s'exclamer: " Ce n'est pas de l'art! Quel laideron! L'art peut-il tomber plus bas?"


Les premières pages du livre de Camille Laurens nous dévoilent l'envers du décor: les coulisses de l'Opéra de Paris où le monde de la danse classique s'apparente beaucoup plus à une société permissive et malsaine pour le bon plaisir de ces messieurs.

Misère, travail harassant, prostitution, sont le quotidien d'un bon nombre de petit rats, vendus comme une marchandise par leurs familles. Un métier pénible et sans avenir pour la plupart... et moi qui regardait à la télé "L'âge heureux" étant petite, j'étais loin d'imaginer cet enfer...

L'auteur enquêtrice, retrouve les traces de la jeune ado et tente de la réhabiliter . Elle réussit cet exploit en parlant à cette jeune jeune fille, s'adressant à elle en la tutoyant. Son discours est plein d'empathie, de tendresse et de nostalgie.

Ainsi, ce personnage ne nous est plus inconnu et on aimerait en savoir plus... 
 

Les dernières phrases de ce récit me font encore frisonner:

L'auteur parle d'une autre sculpture: "L'ECOLIERE" et écrit:

"Tu as l'air de marcher tranquillement dans la rue, d'aller vers ton école. Je vais te laisser sur cette image qui me fait du bien. A moins qu'une autre ne convienne mieux au bizarre chagrin que j'éprouve à te quitter. C'est une oeuvre dont tu as pu être le modèle mais qu'on n'a jamais retrouvée, elle est seulement décrite dans une lettre dans une lettre de Jacques- Emile Blanche, en juin 1882, après une visite à l'atelier de Degas. il y a vu dit-il, unenouvelle sculpture de lui, un projet funéraire peut-être lié au décès d'une de ses nièces: " Une petite fille à moitié couchée dans son cercueil mange des fruits; à côté, un banc où la famille de l'enfant pourra venir pleurer (car c'est un tombeau)."

Je suis assise sue ce banc, Marie. C'est de là que je t'écris. "


 

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Les femmes qui lisent sont dangereuses

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    Voici un bel ouvrage qu'une amie chère à mon coeur m'a offert.

    C'est l'histoire de la lecture féminine du moyen-âge à aujourd'hui à travers la peinture et la photographie.

    Les femmes deviennent dangereuses dès lors qu'elles envisagent de troquer les besognes auxquelles elles sont dévolues contre la lecture et donc les connaissances et les expériences qu'elles y puisent.....

    Alors adieu les basses besognes domestiques les filles et vive les livres !

   Celui-ci est à déguster dès que l'on a un petit moment. Je vous conseille de vous plonger dans un tableau et de vous poser tout plein de questions.....

Je joins un tableau de Franz Eybl : la jeune Fille lisant (1850) extrait du livre qui me fait craquer car la jeune fille semble happée par sa lecture, très loin de nous. Elle est aussi tellement candide, authentique... Qu'en pensez-vous ?

    fille epaule nue

Puis un portrait de Katie Lewis (1886) de Sir Edward Burne-Jones pour la pose ! Car j'aime beaucoup lire dans mon lit...

    lire-aulit3.jpg

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