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roman autobiographique

Minuit dans la ville des songes de René FREGNI

Minuit dans la ville des songes par Frégni

    Dans ce roman autobiographique, René Frégni se livre sans filtre.

    Il relate son enfance et ses évasions dans la nature toujours à la recherche de liberté; sa scolarité et son aversion pour l'école; sa ville natale: Marseille et la fréquentation de petits voyous; ses voyages et ses rencontres; l'armée qu'il a désertée et l'emprisonnement qui a suivi mais grâce auquel il a retrouvé son camarade de larcins à Marseille et a rencontré l'aumonier de la prison. Ces deux hommes lui ont permis de  découvrir la littérature, de se passionner pour les livres et de découvrir le pouvoir des mots.

     Toujours un livre à la main, René Frégni a parcouru le monde de l'Italie à la Grèce en passant par la Turquie ou Londres, du sud de la France vers la Corse et l'Espagne. Ces voyages initiatiques l'ont amené vers l'écriture qu'il partage par des ateliers d'écriture en prison. Ainsi il transmet aux détenus sa passion des livres leur apprenant le pouvoir des mots qui apportent la connaissance, la liberté d'échanges sans heurts.

      Dans ce magnifique récit, l'auteur rend un très bel hommage à sa mère qui l'a toujours soutenu quelque soit la situation.

 

 

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Les conditions idéales de Mokhtar AMOUDI

Les conditions idéales par Amoudi

       Des conditions pas vraiment idéales pour cet enfant né d'un père disparu et d'une mère défaillante. Abandonné, Skander est placé par l'ASE en famille d'accueil.  Au décès de Nicole, il change de famille et se retrouve chez Mme Khadeja à Courseine dans une cité de banlieue. Alors qu'il était dans une famille aimante qui l'incitait à exploiter son intérêt pour la culture (il lisait et apprenait le dictionnaire) et sa volonté de faire des études supérieures, il se retrouve dans un milieu défavorisé. Mme Khadeja multiplie les gardes d'enfant et ainsi les ressources financières ne s'occupant pas des enfants dont elle a la charge.

         Le milieu de la cité, les jeunes du Grand Quartier vont entraîner Skander vers la délinquance. Il va perdre ses valeurs morales tout en se posant toujours des questions sur ses actions et son devenir. De petits larcins, vols dans les magasins, escroqueries, agressions, trafics de stupéfiants, les méfaits vont crescendo .               C'est la mort d'un dealer qui fera réagir Skander. Il obtiendra son baccalauréat et s'installera dans un foyer parisien pour entrer en université.

         Ce premier roman dénonce les conditions et les dérives des familles d'accueil, leur rôle et l'intérêt qu'elles portent à leur mission. L'auteur décrit le monde des cités et l'influence qu'exercent les caïds sur les plus jeunes ou sur les arrivants.

         Ce témoignage est élu "Goncourt des détenus" 2023, espérons que l'auteur continuera sur sa lancée d'adulte respectable.

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Minuit dans la ville des songes de René FREGNI

    Dans la ville des songes n'est pas un roman mais plutôt un récit autobiographique. René Frégni nous raconte son enfance: enfant rebelle il déteste l'école et est allergique à toutes sortes de contraintes. Il va commettre des erreurs avec des marseillais de rencontre. Emprisonné, il va rencontrer Ange-Marie qui l'amènera vers la lecture et la découverte des livres. Il écrira en prison et montera des ateliers d'écriture.

    Ce récit est le roman de sa vie qu'il relate au travers des rencontres d'écrivains et de ses errances dans Marseille mais aussi en Corse. 

    Le parcours de sa vie est fait de lecture et d'écriture. Il est entré dans le monde de l'édition assez tardivement avec des romans courts. Cet auteur est touchant, sensible et pudique.

A lire!

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Fille de Camille LAURENS

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"Le cri de la mouette" de Emmanuelle LABORIT

cri-de-la-mouette.jpg   

       Le cri de la mouette est un roman biographique d'Emmanuelle laborit avec la collaboration de Marie-Thérèse Cuny, paru en septembre 1994 chez l'éditeur Robert Laffond dans la collection vécu.

 

      La comédienne, sourde de naissance, retrace ses souvenirs d'enfance, son apprentissage de la langue des signes, son adolescence, période éprouvante où elle essaye de forger sa propre personnalité, aidée par sa sœur.Le cri de la mouette est le style de cri que pousse Emmanuelle pour tenter de se faire entendre et comprendre car son handicap sera découvert assez tardivement..

      C 'est grace à son père qui va l"emmener aux etats Unis que l'auteur va accéder à l'apprentissage du langage des signes. Le monde s'ouvre enfin à elle!

      Mais l'adolescence va être difficile, constater que les sourds font partie d'un monde à part la révolte. Elle se replie et bascule vers des expériences assez risquées (alcool, boisson, vol, amour). Heureusement, elle se reprend et passe son bac.

      Grace au théâtre elle lutte pour faire reconnaître les droits des sourds.Elle remporte le prix Molière en 1993 pour  "Les enfants du silence".

 

      Ce témoignage d'une jeune fille qui a 22 ans a déjà découvert le désespoir, le rejet, la solitude, le doute mais aussi le bonheur, l'entraide et la gloire est encore une belle leçon de vie!

      Voici un petit extrait sur le thème de l'adolescence:

"L'adolescence est terrible pour certains jeunes. Sourds ou pas. Il y a ceux qui naviguent à l'aise entre treize et dix-huit ans, sans problème, ceux qui se trompent de sillage, ceux qui foncent dans la tempête, comme moi, ceux qui n'en reviennent jamais, et ceux qui attrapent un jour une bouée, pour sortir la tête de l'eau. Ca dépend de tellement de paramètres: éducation, caractère, amour, milieu. L'adolescence est une alchimie compliquée. On cherche la pierre philosophale comme si elle existait."

     Bon à savoir!

Voici 2 autres extraits que je trouve intéressants.

"L'histoire des sourds est une longue histoire de combat. Quand, en 1620, un moine espagnol a inventé les rudiments de la langue des signes, que l'abbé de L'epée l'a développée plus tard, ils ne se doutaient pas que le formidable espoir qu'ils avaient donné au monde des sourds allait s'éteindre brutalement. L'abbé avait fondé un institut spécialisé dans l'éducation des sourds.

Au XVIII ème siècle, sa renommée fut si grande, que le roi Louis XVI vint admirer son enseignement. C'était une révolution, tout le monde s'y intéressait.

Au, XIXème , c'est l'interdit officiel. La "mimique" ainsi qu'on l'appelle, doit disparaître des écoles. Refusée, parce que indécente et empêchant soi-disant les sourds de parler! Ecartée parce que cataloguée comme  "langue des singes".

On a ainsi obligé les enfants à articuler des sons qu'ils n'avaient jamais entendus et n'entendraient jamais. On a fait d'eux des sous-développés. Médecins, éducateurs, Eglises, le monde des entendants s'est uni avec une violence incroyable contre nous. Seule la parole était reine.

Il a fallu attendre le décret de janvier 1991 pour que l'interdiction soit levée. Pour que les parents aient le choix du bilinguisme pour leurs enfants. Un choix important, car il permet à l'enfant sourd d'avoir sa propre langue, de se développer psychologiquement, et aussi de communiquer en français oral ou écrit avec les autres. Il s'était écoulé un siècle...." extrait pages 187 et 188.

Le principe du décret  de 1991 a été renforcé par le décret du 3 mai 2006 relatif au libre choix du mode de communication. (Source Wikipédia)

 

 

 

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