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l'atelier des poisons de Sylvie GIBERT

        Un roman très agréable à multiples facettes.
Nous sommes à Paris en 1800, à l'Académie Julian où l'on enseigne l'art de la peinture. Un atelier qui est l'un des rares à accepter des femmes afin de leur enseigner l'art de la peinture. On y retrouve Louise, Amélie, Jennie, et Mousse, qui n'est autre que Marie Bashkirtseff l'amie d'Edgar Degas.Seules les femmes brillantes et de grande force de caractère parviennent à surmonter les obstacles liés à cet art.

        J'ai beaucoup apprécié la construction du livre car on peut imaginer que l'auteur est lui-même peintre.: 42 paragraphes d'environ une dizaine de pages chacun vont, par étapes, nous faire entrer dans des intrigues, qui se tissent autour de deux personnages principaux qui en sont à la fois les acteurs et les instruments.
Les personnages sont introduits de façon étrange:
Une jeune femme se prépare à sortir de sa maison, se précipite chez un antiquaire et y dépense «presque tout son misérable pécule» pour acheter une croûte noirâtre, dont on ne sait ce qu'elle va faire.
Un commissaire de police assis à son bureau, soupire et rêvasse en se posant des questions sur son rôle dans la société. On apprend que son secrétaire s'appelle Torrès. Il recrute un gamin des rues arrêté pour vol à l'étalage et en fait un garçon coursier.

       Très vite on comprend qu'entre ces deux-là une alchimie particulière se crée. Secret partagé ? Amour naissant ? Passion dévorante ? 
 
      La société française du XIXème siècle est très bien amenée.
Les intrigues policières sont l'occasion d'un tableau réaliste de la société de l'époque (le roman se passe en 1880 alors que les plaies de la Guerre de 1870 se referment à peine et que la IIIème République met en oeuvre son projet de modernisation de la France)....
Traffic et enlèvement d'enfants, alcoolisme, meurtres bizarres, vendeurs d'alcools frelatés, enfants livrés aux adultes, relations incestueuses. Sans oublier que la loi Jules Ferry  sur l'école obligatoire date de 1881.
 
Bravo à l'auteur de les avoir fait revivre le temps d'une histoire dans une écriture soignée et fluide.
Une belle découverte.
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