Un roman que j'avais lu en 2003 lors de sa parution que je viens de relire pour notre club de lecture dont le thème de ce mois de septembre est: L'âge d'or
Giuletta Padovani a 7 enfants nés presque tous à 12 mois d'intervalle de trois pères différents. Des naissances désirées par une mère aimante et talentueuse.
Le 1er père de ses enfants, un français a emmené Guiletta au Wisconsi. Lorsqu'elle en a eu marre du mauvais café américain, elle est allée s'installer à Paris où sont nés deux garçons. Puis elle est repartie vers son pays natal, l'Italie, Rome où ses trois filles sont nées.
Pour Giuletta, peut importait qui était le géniteur car pour elle les hommes sont interchangeables et se valent! D'ailleurs ses 7 enfants portent son nom Padovani!
Après avoir mis au monde ses 7 enfants, Guiletta se lance dans l'écriture de romans et a une notoriété reconnue. Assez fortunée, elle fait construire pour eux une immense villa en bord de mer en Italie. Elle l'appelle "la maison de papier" car elle a été financée par la vente des ses livres. Elle aime la vie et la liberté, elle aime les hommes, elle aime ses enfants et ses petits-enfants, elle aime les mots.
Mais ses enfants commencent à s'inquiéter lorsque Giuletta n'écrit plus et décide de vendre ses souvenirs à ses amis, sa famille qui lui laisse une obole après l'avoir écoutée!
Giuletta a réussi à garder ses enfants autour d'elle, ils vivent tous dans un rayon de 30kms. Cela va faciliter leur vie lorsqu'ils décident de surveiller leur mère chacun un jour par semaine, laissant le soin à une infirmière de s'occuper d'elle la nuit.
Les enfants se réunissent chaque samedi soir pour faire l'état des lieux.
Ce roman est construit à 9 voix: il y a Giuletta, son journal intime et les 7 enfants.
Giuletta, atteinte de maladie dégénérérescente exprime entre chaque chapitre son ressenti devant les agissements des enfants. Le lecteur comprend l'interprétation que fait Giuletta dans sa tête; ne pouvant s'exprimer clairement oralement, ses gestes peuvent être violents, insolents.
Chaque enfant va livrer un peu de sa vie, le journal découvert par sa fille va livrer une autre partie de la vie de Giuletta, la reine nue. La Reine car c'est une mère tyrannique, dominatrice voir castratrice, nue car elle se déshabille devant ses enfants ne sachant plus ce qu'elle fait... Elle voudrait peut être simplement aller se baigner...
Alors qu'elle s'enfonce peu à peu dans un univers d'où l'on sait qu'elle ne pourra revenir, sa déchéance due à la maladie va ouvrir et peut-être guérir les plaies de ses enfants...
J'ai été attirée par la force de ce texte, l'humour comme la tendresse infinie qu'il recèle.
"Roman qui parle avant tout des mots, les mots des livres de la maman, les mots qu'elle aligne pour faire vivre sa tribu, les mots pour consoler, les mots pour vivre...les mots de ses livres que les enfants décident de lui relire pour l'apaiser dans les moments plus difficiles de sa maladie..."
Les sujets essentiels de l'existence sont abordés: la maternité, le temps qui passe, la peur de vieillir, la terreur devant la mort prochaine des êtres aimés, la maladie, l'accompagnement en fin de vie...