La femme occidentale d'aujourd'hui est-elle libre?
Il y aurait à ce jour peu de différences entre l'homme et la femme, ne serait-ce pas un leurre?
La réalité n'est-elle pas autre ?
Cet essai féministe est écrit par une féministe canadienne franco-anglaise que j'apprécie beaucoup... Un féminisme pessimiste dans lequel l'auteur analyse froidement, cruement, de façon choquante la réalité de la condition féminine.
Dans cet essai Nancy Huston, retrace un court historique de la femme et surtout des rapports homme/femme, elle s'efforce de démontrer que l'égalité des sexes n'existe pas et que,, bien au contraire les différences ne sont pas prêtes à s'effacer.
Elle met en avant la différence des attitudes des deux sexes face à la sexualité, l'importance de l'industrie du porno, le commerce de la prostitution qui ne diminue pas et qui touche plus de femmes que d'hommes.. Sans oublier la société de consommation, la pub, les produits de beauté, la chirurgie esthétique tout cela emprisonnant les femmes dans une image la plupart du temps inacessible.
L'auteur s'appuie sur sa propre expérience ainsi que sur celle d'amis écrivains, peintres ou photographes, et de personnages emblématiques tels que Marilyn Monroe et Jean Seberg, actrices toutes deux qui se sont suicidé de désespoir. Ces témoignages rendent ses affirmations encore plus vraies.
Nancy Huston a quelques clichés: la femme est objet, l'homme est sujet prédateur et ses pulsions sont incontournables. La femme d'aujourd'hui s'éloigne de la maternité ... méprisée, différée.
Bref, on ne sort pas indemme de cette lecture qui nous laisse plus d'interrogations que de réponses... L'évolution favorable pour la femme est-elle possible???
On peut reprocher le côté très engagé voire excessif de l'auteur qui peut susciter des polémiques, d'ailleurs les critiques ne sont pas toujours positives...
Mais n'est-ce pas ce que cherche Nancy Huston? Déranger, interpeler, soulever des questions...
De cet auteur, vous pouvez lire les romans suivants : Lignes de faille***, L'empreinte de l'ange***, Dolce agonia*, La virevolte* ... et un essai "la fabulatrice" commenté sur ce blog.