EXTRAIT page 326: "Ce n'est jamais rien de prénommer. Aimer au point de donner un nom. Vivre ainsi avec un prénom qui nous raconte, nous détermine, qui finit toujours par nous ressembler. Parce que le prénom est une histoire, un conte perpétuel, un mythe, une malédiction, je cite Narcisse, je pense à Cassandre, parce que seules les tragédies dont on se souvient sont celles des prénoms, Phèdre, Antigone, Médée, parce que nos prénoms sont nos destins, car tout autant que Norma, nos gloires tout autant que nos faits divers mémorables; Laetitia, Grégory ou bien Diana, nos prénoms disent entiers nos sortilèges, nos illusions, nos prénoms comme des vies, des ombres, des boucliers, nos propres livres insensés."
Julien Dufresne-Lamy écrira 907 fois le prénom de Camille dans cette biographie.
Ce récit est dédié à l'amie de l'auteur, Camille, fille de Dominique Alderweireld... ou Dodo La Saumure le proxénète (cf affaire DSK).
Trop préoccupé par la gestion de ses maisons closes, le père de Camille ne porte aucun intérêt à ses 3 filles dont Camille. Il estime ses filles comme "des filles inutiles, qui ne lui rapportent rien, qui ne servent à rien...". L'auteur décrit des moments de vie de son amie Camille, ses sentiments envers son père à l'âge de 12 ans, son adolescence et le regard que portent les autres sur elle "FILLE DE..."
C'est entre colère et pardon; entre refus du père et recherche d'amour que Camille tente de se construire en tant que femme.
Dans ce récit, l'auteur donne la parole aux femmes tout en parlant de lui en tant qu'écrivain.
Une écriture que j'apprécie beaucoup, un auteur dont les idées s'engagées nous questionnent. cf: Mes tremblements de terre