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Le club des miracles relatifs de Nancy HUSTON

Ce roman est un cauchemar vivant, et ce qui est le plus inquiétant c'est qu'on sent, on sait que notre société du profit génère toute cette violence, qu'elle est là, déjà là… proche de nous...
C'est un livre qu'on ressent avec son corps, avec ses sens, c'est d'une grande puissance d'interprétation.

J'ai découvert ce nouveau roman de Nancy Huston à la médiathèque et comme j'adore cette auteure je me suis jetée sur ses pages avec enthousiasme.

C'est l' histoire d'un jeune homme en décalage avec la "norme humaine" car trop grand par l'esprit et trop petit par la taille, qui se retrouve emprisonné pour avoir lu de la poésie russe à des malades au corps ravagé par les émanations toxiques qu'ils inhalent seize heures par jour.
Il m'a fallu arriver à la moitié du roman pour comprendre vraiment où l'auteure voulait mener le lecteur.
J'avoue avoir été déçue par ce roman qui mis à part quelques passages: l'histoire d'amour entre Beatrix et Ross. Les parents de Vian , s'expriment  sans ponctuation et avec des espaces injustifiés entre les mots m'ont fortement dérangée.
L'univers inventé par Nancy Huston dans ce roman est, de plus, plutôt complexe, et il vaut mieux le lire d'une seule traite  pour s'y retrouver!
Un roman qui ne restera pas dans ma mémoire!.

 

Par contre je vous conseille du même auteur:

  • La virevolte
  • L'empreinte de l'ange
  • Lignes de failles
  • Reflets dans un oeil d'homme qu est un essai

Et certainement d'autres titres que je n'ai pas lus.

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Continuer de Laurent MAUVIGNIER

      Voici le résumé du 4ème livre proposé au Prix des Bibliothécaires de l'Association Culture et Bibliothèques Pour Tous.

      Au cours d’une soirée trop arrosée, Samuel, seize ans, a eu un comportement inadmissible. Sybille, sa mère, récemment divorcée et qui, depuis vingt ans, a vu tous ses beaux projets sombrer peu à peu, est bien décidée à le sauver. Elle l’emmène, malgré son refus et sa résistance, au Kirghizistan, qu’ils vont parcourir à cheval – l’amour du cheval étant leur seule passion partagée. Le père de Samuel leur a prédit le pire et d’emblée la situation semble lui donner raison...

    Un beau roman d'apprentissage où la mère apprendra autant que le fils. Un récit intelligent et émouvant.

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l'atelier des poisons de Sylvie GIBERT

        Un roman très agréable à multiples facettes.
Nous sommes à Paris en 1800, à l'Académie Julian où l'on enseigne l'art de la peinture. Un atelier qui est l'un des rares à accepter des femmes afin de leur enseigner l'art de la peinture. On y retrouve Louise, Amélie, Jennie, et Mousse, qui n'est autre que Marie Bashkirtseff l'amie d'Edgar Degas.Seules les femmes brillantes et de grande force de caractère parviennent à surmonter les obstacles liés à cet art.

        J'ai beaucoup apprécié la construction du livre car on peut imaginer que l'auteur est lui-même peintre.: 42 paragraphes d'environ une dizaine de pages chacun vont, par étapes, nous faire entrer dans des intrigues, qui se tissent autour de deux personnages principaux qui en sont à la fois les acteurs et les instruments.
Les personnages sont introduits de façon étrange:
Une jeune femme se prépare à sortir de sa maison, se précipite chez un antiquaire et y dépense «presque tout son misérable pécule» pour acheter une croûte noirâtre, dont on ne sait ce qu'elle va faire.
Un commissaire de police assis à son bureau, soupire et rêvasse en se posant des questions sur son rôle dans la société. On apprend que son secrétaire s'appelle Torrès. Il recrute un gamin des rues arrêté pour vol à l'étalage et en fait un garçon coursier.

       Très vite on comprend qu'entre ces deux-là une alchimie particulière se crée. Secret partagé ? Amour naissant ? Passion dévorante ? 
 
      La société française du XIXème siècle est très bien amenée.
Les intrigues policières sont l'occasion d'un tableau réaliste de la société de l'époque (le roman se passe en 1880 alors que les plaies de la Guerre de 1870 se referment à peine et que la IIIème République met en oeuvre son projet de modernisation de la France)....
Traffic et enlèvement d'enfants, alcoolisme, meurtres bizarres, vendeurs d'alcools frelatés, enfants livrés aux adultes, relations incestueuses. Sans oublier que la loi Jules Ferry  sur l'école obligatoire date de 1881.
 
Bravo à l'auteur de les avoir fait revivre le temps d'une histoire dans une écriture soignée et fluide.
Une belle découverte.

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Comment Baptiste est mort de Alain BLOTTIERE

Ce livre fait partie de la sélection du Prix CBPT, c'est dans ce cadre que je l'ai lu.

Voici le résumé proposé par CBPT.

"Baptiste, adolescent de quatorze ans, a été récupéré des mains de djihadistes qui 
l’avaient enlevé et avaient exécuté sa famille. Un psychiatre s’entretient avec lui, 
tente peu à peu de forcer sa mémoire : il y a eu le temps de l’enlèvement où lui et 
les siens  essaient  de survivre, le temps de la séparation où il est exilé, seul, en 
plein  désert  et  le  retour  auprès  des  jeunes  terroristes  qui  achèvent,  à  coup  de 
drogue et de violence, sa métamorphose en futur combattant. Les points d’ombre 
s’éclaircissent, laissant entrevoir une effroyable manipulation.

La fragilité de l’adolescence face aux turpitudes du monde, sujet cher à l’auteur (Rêveurs)  trouve  ici  son  illustration  dans  une  actualité brûlante. Alain Blottière cerne bien la mentalité de jeunes fanatisés, prêts à tout, qui  enrôlent  ceux  de  leur  âge  pour  les  transformer  en  êtres  sanguinaires monstrueux, sans gommer toutefois le peu d’humanité qui leur reste. De même, le portrait  de  Baptiste  émeut  par  sa  sensibilité  et  sa  pudeur, au-delà  des  horreurs vécues,  avouées  ou  occultées.  Un style  inspiré,  qui  exalte  la  magie  du  désert, 
alterne dialogues et récits du rescapé. La poésie côtoie l’indicible."

Un récit plus qu'un roman qui est hélas, d'actualité...

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Laëtitia ou la fin des hommes de Ivan JABLONKA ♥ ♥ ♥

Ivan Jablonka est historien et écrivain, professeur à l'université Paris 13. 

Dans ce récit d'un fait divers marquant , l'auteur veut avant tout "réhabiliter" Laëtitia, tuée dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011 près de Pornic,  la laver de ses souillures. Pour y parvenir, il va rencontrer les gens qui l'ont aimée, tous ceux qui ont reconstitué ses derniers jours, des journalistes, les personnes des services sociaux qui se sont occupés d'elle depuis sa plus tendre enfance ainsi que l'avocate de sa soeur jumelle, Cécile de Oliveira,. 

Il veut montrer qu'un fait divers peut être analysé comme un fait historique et révéler un état de la société: des familles détruites, des souffrances d'enfant restées tues.. et en ce début de XXIème siècle ce fait divers dévoile la pauvreté morale et financière, la vie difficile des zones péri-urbaines, les inégalités sociales, la vulnérabilité des enfants etc ... Il dénonce notre monde, un monde d'hommes où les femmes se font injurier, harceler, frapper, violer voire tuer. 

L'auteur dévoile les rouages de l'enquête, le rôle des médias, le fonctionnement de notre appareil judiciaire. Il dénonce l'aspect médiatique (trop grande importance donnée au meurtrier) et politique (réaction du Président Sarkozy) qu'a déclenché ce meurtre.

Je ne m'étendrai pas sur ce drame trop dur à relater, mais je vous conseille ce livre presque documentaire pour toutes les idées qu'il véhicule.

Ce livre a reçu Le Prix Medicis 2016.

 

 

 

 

 

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