Le chemin des Jacquaires
Quatrième de couverture: Jean-Christophe Rufin a suivi à pied, sur plus de 800 kms, le chemin nord de Saint-Jacques de Compostelle. Moins fréquenté que la voie habituelle des pélerins, cet itinéraire longe les côtes basques puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice...
Mon avis: Dans ce récit de voyage, J-C Rufin s'attache autant à l'aspect matériel qu'à l'aspect spirituel de son périple. Il donne ainsi des astuces aux futurs pélerins et décrit les paysages côtiers rencontrés. Il nous parle de ses rencontres intéressantes, surprenantes ou non mais aussi de sa propre évolution au fil des kilomètres.
Bien que ce récit soit merveilleusement écrit et très intéressant, l'auteur ne m'a pas donné l'envie de parcourir ce chemin. Le goudron, les zones industrilelles ou artisanales, les banlieues interminables qu'il décrit ne me font pas envie et je ne parle pes des ampoules!
Je pense que tout individu peut se retrouver, se ressourcer en faisant le tour du Queyras, du Mont-Blanc ou autre avec son bâton de pélerin... mais cela n'engage que moi!
Extraits: Alors que J-C R nous raconte un arrêt dans un monastère où un groupe de Yogistes se sont arrêtés et ont eu des prestations de meilleures qualités que celles des pélerins, il en conclut:
"C'est à de telles expériences que le pélerin mesure les évolutions de ce monde. Si le pélerinage de Compostelle connaît un regain de vitalité, ce n'est plus comme la voie royale de la foie qu'il était jadis. Le Chemin est seulement un des produits offerts à la consommation dans le grand bazar postmorderne. Les moines, qui sont des gens pratiques, ont pris la mesure de cette diversité et proposent des services adaptés au désir de chacun. Ils ont rapidement évalué les ressources dont disposent les divers groupes qui recherchent leur compagnie. Aux touristes ils proposent , à des prix élevés, des produits monastiques (cartes postales, fromages, confitures). Au "Yoga groupe" ils réservent les chambres luxueuses du nouveau bâtiment. Quant à ces pouilleux de pélerins, ils les ont percés au jour depuis longetmeps. Les moines, tradition oblige, assurent pour les pélerins un service, mais minimum."
Après avoir longé la plage et fait des descriptions magnifiques, voici ce que décrit l'auteur:
" On se retrouve vite de nouveau à longer des nationales. Le fait qu'elles traversent des paysages lacustres n'est pas une consolation, bien au contraire. Car le marcheur, à fleur d'eau, compatit avec les canards et les poissons et n'en est que plus choqué par le vrombrissement des voitures lancées à pleine vitesse. Le sentier qui borde la route est parsemé d'ordures que les automobilistes ont jetées: canettes métalliques, papiers gras, paquets de cigarettes. En Cantabrie, le marcheur prend conscience pour la première fois qu'il est lui-même un déchet."
Par contre j'ai apprécié, les desciptions des nouvelles sensations qu'il ressent au fil de son cheminement, en voici un petit exemple:
"Les transformations physiques du pélerin ne sont rien à côté de sa métamrphose spirituelle. .... Au départ du Chemin, on pense énormément... On est seul avec soi-même. La pensée est l'unique présence familière; elle permet de recréer des dialogues, de convoquer des souvenirs... Le marcheur se retrouve lui-même avec émotion comme s'il rencontrait soudain une vieille connaissance.... On se surprend à rire tout seul. Le pas, c'est bien connu, agit sur la pensée comme un vilbrequin: il l'ébranle, la met en route, reçoit en retour son énergie. On avance à l'allure des songes et, quand ils sont lancés à plein régime, on court presque..."