Voici un extrait d'un interview mené par le Nouvel Observateur qui éclaire sur la disparité des lieux où se déroule ses Nouvelles.
Le Nouvel Observateur - Vous parlez, dans «Histoire du pied», des Mauriciens comme de vos «compatriotes», mais c'est dans la baie de Douarnenez que vous vous trouvez aujourd'hui. Avec le temps, le Breton l'a-t-il emporté sur le Mauricien?
Jean-Marie Gustave Le Clézio – Je n'ai pas choisi la Bretagne, c'est elle qui m'a choisi, grâce à l'amour que ma femme, Jémia, lui porte. J'y retrouve mes souvenirs d'enfance et une partie de l'histoire ancestrale de ma famille, mon ancêtre ayant quitté, en 1794, le Morbihan pour les Indes. J'ai la chance d'avoir une double nationalité, qui me relie aussi bien à la Bretagne, à la culture française, au particularisme niçois qu'à Maurice. Lorsque je vais en Afrique, j'utilise mon passeport mauricien, et quand je retourne à Albuquerque, où j'ai écrit ces nouvelles, j'utilise mon passeport français. Mais vous savez bien que je crois davantage aux pays imaginaires, composites, que le langage et l'écriture parviennent à faire exister.
Le thème de ses nouvelles est la révolte exprimée par des femmes, souvent des jeunes filles du XIXème au XXIème siècle. Face à des situations très difficiles, ces femmes sont toujours battantes.
Ces histoires qui se déroulent à différentes époques, sur plusieurs continents (Ile de Gorée, Libéria, Ghana, Paris ... toujours à proximité de la mer) s'appuient sur des épreuves diverses: affrontement, pauvreté, esclavage, emprisonnement, guerre, solitude.
Ces portraits de femmes montrent leur courage, leur ténacité face à la brutalité du monde. Elles font face et refusent l'ambition, l'asservissement, l'orgueil des hommes. Elles affirment la vie et ce parfois jusqu'à la mort .
Chacune des nouvelles, bien qu'elles traitent du même thème sont très différentes:
Dans "Barsa", l'auteur dénonce la misère
Dans "L'arbre Yama": la guerre mais aussi l'amitié et l'entraide;
Dans "Bonheur": l'opression;
Dans "Amour secret": la prison, l'isolement mais aussi l'amour;
Dans "Bonheur": l'enfermement dans une magnifique et grande maison;
Dans "L.E.L": le mensonge et l'indfférence de l'homme.
Nous sommes plutôt habitués à voir ce genre de roman écrit par une femme or, l'auteur explique dans son interview avec le Nouvel Obs que sa mère et sa grand-mère se sont battues pour nourrir son frère et lui-même, ceci explique sa prise de position....