Fairouz est une jeune femme étudiante, intelligente qui s'occupe de ses jeunes frères et soeurs de façon très attentionnée. Avec sa sœur, elle met de côté petit sou par petit sou pour offrir un voyage à la Mecque à leurs parents, c'est le prétexte du roman.
Mais Fairouz essaie de faire la part des choses entre sa position sur la religion, l'islam, son entourage et son devenir en tant que femme.... aider ses parents financièrement pour une cause religieuse ou faire du tourisme à Phuket???
Saphia Azzedine est née au Maroc et a grandi en France. Elle est romancière , actrice et scénariste. Dans ce roman, elle semble faire le portrait de sa famille, ses parents arabes installés en France depuis plusieurs années et très attachés à leur culture d'origine. Elle démontre l'opposition qui existe aujourd'hui entre la modernité du XXIème siècle et les traditions enkystées. Par un style percutant, elle dénonce les problèmes qu'engendrent les différentes cultures dans un même pays ainsi que les conceptions différentes de la religion.
Un roman très réaliste. Par ailleurs, je vous conseille 'Bilquiss" prix des lycéens 2021.
Michel De Palma, allias le baron vit sa retraite sur un bateau dans le port de Marseille et se consacre à l'apprentissage du violon. Mais lorsqu'il apprend le mystérieux décès de la jeune Thalia. Ne croyant pas à un suicide, il ne peut résister à lancer sa propre enquête. Thalia a été menacée par l'extrême droite pour ses actions humanitaires. Le Baron découvre le récit qu'elle était entrain d'écrire, retraçant la vie d'Amira, réfugiée Syrienne. De Palma va tout faire pour retrouver la trace de cette jeune femme.
En arrière fond: assassinat politique, migrants désœuvrés qui meurent en gagnant une rive européenne, entassement de migrants dans les camps... c'est un texte très engagé que nous livre Xavier-Marie Bonnot sous couvert d'une enquête rondement menée.
Une belle enquête, un contexte d'actualité.... à lire!
Nous sommes au Mexique dans les années 70, à Acapulco où Lydia mène une vie paisible avec Sébastien, son mari et leur fils. Sébastien est journaliste et Lydia a ouvert une librairie. Alors qu'ils fêtent un anniversaire, toute la famille soit 16 personnes sont assassinées froidement par des rafales de mitraillettes. Le cartel 'Los Jardineros" règne en maître sur la ville et est à la poursuite de Lydia et de son fils qui ont pu échapper à ce carnage. Lydia sait qu'elle est leur cible et s'enfuit immédiatement, s'éloignant de la ville au plus vite et espérant atteindre Denver aux Etats-Unis où vit son oncle. Lydia a compris que le commanditaire de ces meurtres est Javier Crespo Fuentes. Pourtant Lydia connaît bien Javier qui est un fervent client de sa librairie, un homme cultivé, intéressant avec lequel Lydia partage des discussions littéraires mais ignore son rôle dans le milieu mafieux. C'est un article de Sébastien qui déclenche la haine de Javier, un homme sans pitié.
Commence alors la fuite de Lydia et son fils qui se joignent aux migrants qui traversent le pays pour rejoindre les Etats-Unis en toute illégalité.
Un véritable road-trip, un récit haletant qui décrit un pays corrompu soumis aux cartels, organisations mafieuses qui "gouvernent" le pays avec violence . Une véritable chasse à l'homme qui décrit les difficultés pour ces hommes et ces femmes d'échapper à une vie de clandestins, une vie de misère.
American Dirt », le roman polémique de Jeanine Cummins
Histoire d’un livre. Une Mexicaine et son fils fuient la mort qui leur est promise par les cartels. Ecrit par une Américaine, ce roman n’est pas passé inaperçu en plein débat sur l’appropriation culturelle.
Résume de l'article: La parution d'American Dirt aux Etats-Unis a soulevé une polémique sur la légitimité d'une New Yorkaise blanche à écrire sur la souffrance des migrants. Taxé d'appropriation culturelle, cet ouvrage à gros budget est accusé de faire de l'ombre aux authentiques auteurs latino-américains qui, faute d'armes commerciales aussi puissantes, peinent à faire entendre leur voix et celles des migrants. On lui reproche aussi de convoyer une image partiale et dépréciatrice du Mexique, imaginée depuis le côté le plus confortable du mur. Il est vrai que le roman a fait le choix de ne pas lésiner sur le sensationnel susceptible de renforcer la tension dramatique, amplifiant notamment les épreuves de ses personnages au moyen d'une intrigue, bien menée mais tout à fait improbable, entre Lydia et le chef du cartel. Diablement efficace quant à son suspense addictif, cet aspect de l'histoire semble davantage motivé par l'envie de distraire le lecteur que par une quelconque préoccupation politique ou humanitaire. Quelques « inconvenances » dans la promotion américaine du livre peuvent également renforcer l'impression d'un livre plus commercial qu'engagé. Malgré tout, on ne peut ressortir de cette lecture avec une pire image du Mexique qu'après avoir lu le très fiable et terrible 2666 de Roberto Bolaño. Manifestement documenté et bien mené, ce très prenant American Dirt ne peut, à sa manière, que contribuer à sensibiliser un plus large public à l'enfer des migrants latinos qui tentent de rejoindre les Etats-Unis, puis d'y rester.
1909, Cetta est une jeune italienne de 15 ans, elle arrive à New York avec son bébé issu d'un viol. Rebaptisé Christmas en franchissant Ellis Island, ce petit garçon va grandir au milieu des lois de la jungle de Manhattan. Quant à Cetta, son rêve d'Amérique va vite s'éteindre, elle va se prostituer pour élever son fils.
1920, c'est l'époque du cinéma parlant et de la radio mais aussi celle des gangsters et de la mafia qui dictent la loi des quartiers pauvres...
Un roman page-turner qui nous transporte dans les bas fonds de Manhattan où se mêlent ségrégation, violences, racisme, solitude et surtout l'espoir qui a conduit des milliers d'étrangers vers le rêve américain.
Tahar va mourir. Autour de son lit d'hôpital, il y a sa femme française, son fils muet de naissance et son beau-père chrétien. Toute sa famille est là car à la fin de la guerre d'Algérie, il a choisi de vivre en France à Paris. Il n'est jamais revenu dans son pays de naissance, mais l'Algérie est restée très présente dans sa mémoire.
Ce sont ses souvenirs qui sont relatés dans ce roman: l'arrivée à Marseille, les souvenirs d'école et le racisme des français, la cruauté des fellagas et des soldats français, l'exil ...
Une écriture particulière, écrite à plusieurs voix qui ne m'a pas aidée à rentrer dans cette histoire réelle.
" Là, là-bas, des centaines. Les bras tendus, ils crachent, hoquettent, s'ébrouent comme une meute suppliante. Ils se noient sous mes yeux et je n'ai qu'une question en tête : comment les sauver tous ? " extrait 4ème de couverture.
"Si le vent s'était levé. S'il n'avait pas été qu'une simple brise. S'il avait provoqué la mer jusqu'à déchainer sa colère, soulevant des vagues furieuses. Si seulement..." extrait
Le héros de cette histoire vraie vit à Lampedusa, la minuscule île italienne qui depuis les printemps arabes voit échouer chaque année sur ses plages des milliers de migrants - vivants ou morts. Quinquagénaire, c'est un homme bien, attentif à sa femme, soucieux de ses enfants. Il tient un commerce d'optique. Harcelé par les charges qui ne cessent d'augmenter, il s'inquiète chaque année de devoir mettre la clé sous la porte. À part ça, ce Napolitain est heureux à Lampedusa où il a choisi de s'installer.
"Emma-Jane Kirby, journaliste à la BBC, a écrit ce roman d'après l'interview qu'elle a réalisée de cet homme qui, en 2013, se trouvait en mer quand cinq cents Érythréens ont fait naufrage. Elle a choisi de ne pas donner de prénom à son personnage. Elle l'appelle «l'opticien»." extrait du Figaro.